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plus loin les entraves apportées aux transactions commerciales. 6. Non seulement les portes des sucreries sont gardées à vue, ces établissemens sont enveloppés d'un cordon de douanes, et tout ce qui entre est soumis aux perquisitions les plus minutieuses; les produits sont inspectés et arrêtés partout, mais les agens du fisc pénètrent encore dans l'intérieur des fabriques à la fin de la campagne (art. 10). Ils peuvent faire toutes les visites et recherches nécessaires dans toutes les parties de Pétablissement. Il n'y a point de lieu si secret dont on puisse leur interdire l'accès, point de chose si intime qu'on ne doive leur découvrir; et alors les sucres non déclarés sont confisqués, les autres sont expulsés de la fabrique ou placés sous la clef. N'est-ce pas le cas de demander miséricorde pour notre pauvre industrie? N'est-ce pas le cas de demander si c'est là le meilleur mode de perception des impôts applicable à un pays libre?

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7. Mais ces dispositions, toutes dures et onéreuses qu'elles soient, sont loin d'être aussi désastreuses pour la fabrique que celles dont il nous reste à vous entretenir. La loi (art. 5) déclare que le fabricant extraira 5 p. % de sucre de la betterave, ou au moins qu'il paiera pour cette quantité. N'est-ce pas là une disposition ruineuse; on dit, il est vrai, qu'une prescription analogue est faite aux distilleries. Mais y a-t-il la moindre analogie entre les deux choses? Les distilleries opèrent sur des matières presque mathématiquement similaires, et obtiennent des résultats qu'on peut dire identiques. Le rendement de la betterave varie en raison du sol qui l'a produite, des engrais qu'on lui a fournis, des années plus ou moins favorables, du degré de maturité qu'elle a acquis au moment de la récolte, de l'état de l'atmosphère à l'instant où on l'arrache; une pluie change les proportions des principes saccharins qu'elle contient.

Ces proportions changent encore selon que la racine a été bien ou mal conservée; selon l'époque où elle est travaillée,

selon la méthode qu'on emploie pour l'extraction, la défécation, la filtration, l'évaporation, la concentration du jus et la caite des sirops, selon enfin la perfection des ustensiles et machines, l'expérience et l'habilité des ouvriers, et non seulement le rendement du sucre varie, mais la qualité change le prix du produit sans qu'on puisse déterminer le degré de valeur avec un pèse-liqueur comme pour l'alcool.

C'est au milieu de ces causes incalculables de variations qu'on fixe un taux immuable pour les produits, et ce taux c'est le plus élevé qu'aient pu obtenir, en moyenne, les meilleures fabriques.

Ainsi, si les récoltes fournissent des racines peu productives et font subir des pertes considérables au fabricant, si les gelées ont atteint les silos, si les opérations manufacturières réussissent inal, si enfin par une des mille causes qui peuvent entraver des travaux délicats et difficiles, l'industriel éprouve des dommages immenses; pour achever sa ruine, le fisc lui fait payer des droits énormes pour des produits qu'il n'a pas eus. Heureux encore si des soupçons ne viennent faire redoubler les précautions humiliantes autour de lui et ne portent atteinte à sa réputation de loyauté.

Cet exposé rapide suffit pour montrer qu'une pareille légisation ne serait point tolérable au temps où nous vivons et qu'elle usciterait de vives et nombreuses inimitiés au Gouvernement qui les imposerait.

propos afin qu'il

Par tous ces motifs votre Commission pense qu'il est à la Société adresse une demande à M. le Ministre, que lui plaise de prononcer l'ajournement de la loi proposée.

COMPTEUR DYNAMOMÉTRIQUE,

Par M. DAVAINE,

Membre résidant.

6 JANVIER 1835.

LORSQUE les machines à vapeur commencèrent à se répandre en France, on reconnut la nécessité d'un instrument qui permît d'en évaluer la puissance. Le frein de M. DE PRONY répondit à ce besoin, et la confiance qu'il inspire a dû contribuer à propager l'emploi des moteurs inanimés, en les faisant apprécier à leur valeur véritable.

Aujourd'hui de nouvelles exigences se présentent; ce n'est plus la machine motrice, c'est la force, cette cause insaisissable, dont les effets nous sont si précieux, qui est entrée dans la classe des choses vénales; c'est elle qu'il s'agit de mesurer, non pas telle que peut la fournir le moteur, mais telle qu'elle est en effet transmise à celui qui l'achète et l'utilise. Ainsi, par exemple, le propriétaire d'une machine à vapeur de la force de vingt chevaux aura contracté l'obligation de fournir à un établissement du voisinage la moitié de la force dont il dispose; suffirat-il, pour garantir les intérêts des deux contractans, d'avoir évalué, une fois pour toutes et dans des circonstances particulières, la quantité d'action qui sera passée par l'arbre de transmission? Les puissances et les résistances dans les diverses par

ties d'une machine ne sont-elles pas éminemment variables avec le temps? Le moteur a-t-il une marche régulière? La charge est-elle toujours la même ? Il est manifeste qu'il ne s'agit plus ici d'estimer la puissance d'un moteur, mais la quantité d'action effectivement transmise pendant toute la durée du travail. Le frein n'est plus d'aucun secours; il faut un appareil qui constate la force sans l'user et qui l'enregistre avec exactitude. En un mot, il faut un Compteur dynamométrique.

Cette nécessité vient de se revêler à Lille, par un procès inextricable, et c'est à cette occasion que j'ai imaginé l'appareil. dont je donne ici le dessin : 1.o pour le cas où l'arbre de couche éprouve une tension à peu près constante dans toutes ses positions; 2. pour le cas où cette tension est variable. Afin de rendre l'intelligence du dessin plus facile, j'ai supprimé les supports et même les moyens d'attache des diverses pièces entr'elles. Je n'ai aussi donné les détails qu'autant qu'ils se rapportaient à l'idée principale.

Voici l'explication du premier appareil (fig. 1.re, pl. 9):
A, aoa' est l'arbre de couche.

BB, bb, un cylindre creux ou tambour concentrique avec l'arbre A, aoa'.

C, C, C.... des ressorts, par lesquels le tambour est relié avec l'arbre, entre le point a' et le point o. En ce point o, qui correspond au centre du tambour, il y a à l'arbre A, aoa solution de continuité, et la seconde partie, oa, de cet arbre, est reliée au tambour par d'autres ressorts C', C', Ces ressorts devront avoir une forme telle que l'amplitude de que l'on ferait décrire à leur sommet en les tendant soit proportionnée à leur tension.

l'arc

C'...

D, D, D, d, d', sont des indicateurs fixés invariablement à chacune des deux parties de l'arbre aux extrémités du tambour; ils sont égaux et se correspondent exactement quand les ressortsne sont pas tendus.

E, e, e, axe portant deux rouets égaux, r, r, et deux autres rouets P, R.

F, ff, axe portant un rouet r' égal au rouet r et un autre rouet R' égal au rouet R, qu'il touche, de telle sorte l'un que fait marcher l'autre.

Les rouets r et r' sont touchés et mis en mouvement par les arcs des indicateurs à leur passage.

Le rouet P fait marcher un compteur GG, gg, qui indique le nombre des tours qu'il a faits.

Ce compteur donne, en telles unités que l'on aura choisies, la quantité d'action transmise par l'arbre de couche. En effet, la tension de l'arbre de couche est proportionnelle à l'angle que forment entre eux les indicateurs; cet angle est représenté par la quantité dont l'arc de l'un des indicateurs est en avant ou en arrière sur l'autre. Appelons cette quantité d. Appelons la longueur de l'arc d'un indicateur 7. Au passage des indicateurs sous les rouets r, r, chacun des points de la circonférence de ces rouets aura parcouru un arc l + d. Au contraire, quand les indicateurs passeront sous le rouet r', comme il ne sera touché que par l'un d'eux seulement, ils ne le feront tourner que de la quantité ; or, il résulte de la construction de l'appareil que, par l'intermédiaire des rouets Ret R', le rouet r'aura détourné de la même quantité

le rouet r. Ainsi, à chaque tour de l'arbre de couche, la circonférence du rouet r aura marché de la longueur d, exprimant la tension de l'arbre de couche. Donc, le compteur indiquera le produit de la tension de l'arbre de couche par le nombre de tours qu'il aura faits, c'est-à-dire, la quantité d'action transmise.

On peut reprocher à juste titre à cet appareil de ne pas donner l'intégrale des quantités d'action transmises, quand la tension de l'arbre de couche varie pendant la durée d'une révolution ; il fallait donc le modifier pour le rendre applicable à ce dernier cas; c'est ce que j'ai fait, comme il est indiqué dans la fig. 2, pl. 10.

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