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du foyer, par le contact du métal constamment refroidi par l'air

extérieur.

Une question restait à décider, savoir: si le sulfure de cuivre par sa transformation en sulfate peut être aussi une cause déterminante de l'incendie dans les tuyaux de cuivre. L'observation faite chez M. VERLY nous conduirait tout d'abord à décider négativement si le fer n'était pas susceptible des mêmes altérations; mais tout en changeant de métal les mêmes circonstances ne sont-elles pas reproduites? Le fer comme le cuivre est susceptible de décomposer l'hydrogène sulfuré, même à la température ordinaire; çe fer sulfuré peut donner lieu aux mêmes réactions que le cuivre sulfuré; l'incendie spontané des schistes et lignites pyriteux dans les aluneries en est une preuve..

Il y a des exemples fréquens de l'incendie spontané des houilles chargées de pyrites; quelquefois ces incendies ont même lieu dans les galeries d'extraction, et certes, dans ce dernier cas, la combustion se trouve dans des conditions beaucoup moins favorables que dans les tuyaux métalliques, où un sulfure très-divisé est en contact avec du charbon également très-divisé et susceptible d'opérer jusqu'à saturation la condensation de l'oxigène de l'air, et de faciliter ainsi la transformation du sulfure en sulfate. Il existerait donc une certaine connexion entre l'action absorbante et pyrophorique du charbon et la production des sulfates dans les tuyaux métalliques, et ces deux causes d'incendie pourraient fort bien agir simultanément.

La prompte altération que subissent les tuyaux des cheminées en fer semble confirmer la formation du sulfure en question, dont, du reste, j'ai acquis la preuve par l'analyse des cendres tombées au bas de la cheminée de M. Verly. Ces cendres sont très-chargées de sulfate de fer et contiennent de nombreuses écailles de sulfure partiellement transformé en sulfate. Le sulfate s'y trouve à l'état de sulfate de protoxide, et cela doit être, vu la présence d'un excès de sulfure.

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S'il est évident que la suie ne saurait s'attacher aux cheminées dans ses parties les plus voisines du foyer, et que par conséquent l'incendie ne saurait avoir lieu qu'à une certaine hauteur, il n'en est pas moins difficile d'expliquer les incendies dont j'ai parlé plus haut. Ils se sont déclarés à de très-grandes distances da foyer, et dans des circonstances qui ne permettent pas d'admettre qu'ils soient dus uniquement à une communication directe du feu. Un fait surtout est important à noter, c'est l'incendie dans la cheminée de cuivre de M. Nadaud, à Roubaix, incendie qui s'est déclaré après que le foyer eut été éteint depuis quelques heures, et dont le retour a pu être évité en supprimant le courant d'air qui s'établissait pendant la nuit. La fermeture pendant la nuit du registre qui sert à régler le tirage sera toujours une précaution doublement utile à recommander aux propriétaires de cheminées surmontées de tubes métalliques. Ils conserveront ainsi à la cheminée une température élevée, cause essentielle du tirage, et éviteront la transformation des sulfures en sulfates, tout en diminuant les chances d'incendie.

Si l'emploi des cheminées métalliques peut être applicable dans quelques rares circonstances, peu de mots suffiront pour démontrer combien leur adoption est peu économique. Outre la grande déperdition de chaleur qui se fait par les tuyaux métalliques et qui diminue la puissance du tirage, ces tuyaux présentent encore l'inconvénient d'une altération extrêmement prompte. Ainsi le tuyau de cheminée en fer placé par M. Verly s'est trouvé, après deux années de service seulement, altéré et percé, à tel point qu'il a été nécessaire de le revêtir d'enveloppes dans les parties où l'incendie s'était déclaré.

Curieux de me rendre compte de la rapidité de l'altération du cuivre employé dans la construction des cheminées, j'ai fait peser le tuyau de cuivre démonté dans ces derniers temps par M. Yon sur un poids primitif de 67 kilog., ce tuyau a perdu dans l'espace de deux années 17 kilog. de métal, et se trouvait

déjà perforé, surtout aux points de soudure, sans qu'aucune altération sensible ait eu lieu aux surfaces extérieures.

Ainsi, sur une longueur de tuyau de 4 mètres, il y a eu une perte de 17 kilog. de métal, en deux ans, soit 8 kilog. 1/2 par an, ou dans le même espace de temps, environ 2 kilog. par mètre de long, sur un diamètre de 26 centimètres 2 kil. 603 gr. par mètre carré de surface de cuivre.

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ce qui fait

La rapidité de cette altération doit dépendre, toutefois, de l'importance des foyers, du diamètre des tuyaux, de la nature plus ou moins sulfureuse de la houille, et elle n'est probablement pas égale à toutes les hauteurs. Ainsi, un tuyau de cuivre de 7 mètres 50 centimètres de long, sur un diamètre de 0,47, et qui avait servi de cheminée dans la raffinerie de sucre de MM. Bernard frères, en cette ville, n'a perdu que 23 kilog. 1/2 de son poids primitif dans l'espace de deux ans, ce qui ne fait que 1 kil. 061 gr. par mètre carré et par an.

Si à la perte de métal on ajoute les frais du renouvellement total de la cheminée après un petit nombre d'années, et la différence de valeur entre le cuivre vieux et le cuivre neuf et ouvré, l'on se convaincra facilement combien peu est profitable ce genre d'appareils.

Le petit travail que je viens offrir à la Société royale, s'il ne présente pas un intérêt scientifique bien puissant, conduit à des conclusions qui intéressent vivement l'industrie manufacturière, comme aussi la sûreté et la santé publiques. Voici ces conclusions:

I. Les cheminées de cuivre éprouvent par leur usage, lorsqu'elles servent au tirage des foyers alimentés par la houille, une prompte altération : il s'y développe contre les parois intérieures une croûte de sulfure de cuivre, qui passe peu à peu à l'état de sulfate anhydre, et qui dans cet état est facilement entraîné au-dehors par le courant et retombe sur les toits environnans. Les eaux pluviales dissolvent ce sulfate et le conservent

en dissolution dans les citernes destinées à les recevoir. Les eaux de ces citernes peuvent contenir des quantités variables du sel vénéneux suivant l'exposition des toits dont l'écoulement les alimente, la direction du vent et surtout aussi suivant la capacité de ces citernes.

2. L'altération signalée plus haut a lieu aussi pour les tuyaux de fer; il s'y forme, dans les mêmes circonstances, du sulfure et du sulfate de fer en grande quantité.

3.0 L'emploi des tuyaux métalliques servant de cheminées donne lieu à des incendies dont la fréquence doit être attribuée à la propriété pyrophorique du noir de fumée, et peut-être aussi à la transformation du sulfure de fer ou de cuivre en sulfate.

4.o L'altération de ces cheminées est tellement rapide et les dangers occasionés par cette altération sont tellement graves, qu'il suffira de livrer au public la connaissance des faits consignés dans cette notice pour éloigner les industriels d'un usage qui, tout en lésant leurs intérêts pécuniaires, compromet leur tranquillité et celle des propriétaires voisins.

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NOTE

SUR LA FABRICATION DES PANNES,

Par M. VASSE DE ST.-OUEN, Membre correspondant.

22 JUILLET I 1836.

MESSIEURS,

Le génie industriel des habitans de ce pays rend plus difficile le tribut que vous exigez des académiciens correspondans. Agréez donc, Messieurs, cette excuse à mon retard et pour de simples observations sur la plus facile des fabrications.

Le but de cette notice est d'augmenter la solidité et la durée des tuiles en les soumettant à un haut degré de compression avant leur dessiccation complète. Le procédé se réduit à perfeetionner le premier moulage par un moulage postérieur, lorsque la pâte terreuse est arrivée au point de dessiccation convenable.

L'augmentation de main d'œuvre empêcherait toute spéculation sur cet objet, si le perfectionnement ne compensait avantageusement l'augmentation de dépense : vous en aurez la conviction, Messieurs, lorsqu'après avoir indiqué le mode d'exécution, je développerai les avantages de ce produit perfectionné.

La terre doit être bien corroyée, et à cet effet il convient d'employer la force d'un cheval à faire mouvoir un arbre ver→

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