CORRESPONDANCE LITTÉRAIRE, HISTORIQUE ET ARTISTIQUE TROUVAILLES ET CURIOSITÉS, NOUVELLES DE LA LITTÉRATURE, d'art, d'éruditiON ET D'HISTOIRE, OFFRES ET DEMandes, DES COLLECTIONS ET DES MUSÉES COMMUNICATIONS DIVERSES A L'USAGE DE TOUS LITTÉRATEURS ET GENS DU MONDE, PROFESSEURS, ARTISTES, AMATEURS, L'Intermédiaire DES CHERCHEURS ET CURIEUX QUESTIONS ET RÉPONSES LITTÉRAIRES, HISTORIQUES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES TROUVAILLES ET CURIOSITÉS I Questions La cocarde tricolore et l'armée. Quelle est la date exacte, appuyée sur une ordonnance authentique, à laquelle les troupes de ligne prirent, pour la première fois, la cocarde nationale aux trois couleurs; est-ce en 1789 ou en 1791? Les gardes nationaux ne portèrent certainement jamais d'autre cocarde que la cocarde tricolore; mais quand les troupes de ligne ont-elles quitté la cocarde blan che? 2 un notaire. Il a repris ses documents, plus tard, pour les faire transporter en Bavière. De là, par suite de succession, tous les papiers, documents, dossiers de famille ont été transportés au Fresnoy, près Saint-Quentin, où sont aujourd'hui les archives de la famille. Récemment, comme le duc de Tascher de la Pagerie faisait le récollement de ses archives, il s'aperçut qu'un carton qu'il n'avait pas encore visité, et qui était précisément celui contenant les lettres de Joséphine, mentionnées plus haut, était complètement vide. A quelle époque ces lettres marquées aux initiales de la famille ont-elles été enlevées ? En a-t-on vu passer en vente? R. P. La maison de Jeanne d'Arc à Orléans est-elle condamnée à disparaître incessamment comme sujette à reculement ? Faire reculer Jeanne d'Arc, ou plus exactement bouter en arrière cette demeure qui, dans la cité dite de la Délivrance, devrait être regardée comme un sanctuaire intangible, voilà ce qui ne parait pas croyable! A Orléans même, on nous assure pourtant que cela est. Le conseil municipal aurait déjà tout réglé pour l'alignement d'une vieille rue qui va voir disparaître, de ce fait, avec la maison qui abrita la sainte de la patrie, toute une série de constructions xv et XVIe siècles, des plus gracieuses et des plus intéressantes. Le ministère des BeauxArts serait-il donc une institution suran LII, 1 3 née? Mais, après tout, l'acte anti artistique pourra passer inaperçu ; les Vandales ont toujours opéré en France, sous prétexte d'un culte intransigeant de la ligne droite. Quant au sacrilège anti français qui se prépare, il ne saurait être pardonné à ceux qui n'ont même pas la ressource d'arguer de leur ignorance. Est-il exact, en effet, qu'un érudit orléanais de haute valeur aurait rétabli naguère, preuves historiques en mains, une tradition devenue un peu trop vague depuis environ un siècle? C'est encore à Orléans qu'on nous l'affirme. Personne n'avait oublié dans cette ville le quartier que Jeanne d'Arc habita, mais une identification erronée avait prévalu au sujet de l'emplacement réel de la maison. Désormais ce ne serait pas seulement l'emplacement de cette maison que l'on aurait, en toute certitude, reconnu. Mieux que cela, on serait en possession de la maison elle-même, maison encore intacte en plusieurs de ses parties essentielles et décoratives. Que peuvent alors signifier ces prodromes d'un acte quasi criminel? On vient de nous montrer le haut pignon, brique et bois, derrière lequel, onze jours durant (29 avril 10 mai 1429), la Vierge guerrière et triomphante allait prendre son repos. Or, tout à côté, à gauche, et y adhérant, deux vieilles. bâtisses, dénuées d'intérêt par ellesmêmes, sont déjà fermées par cessation de bail au 24 juin. Elles ne se rouvriront pas. Le marteau du démolisseur en aura eu raison avant huit jours, dit-on, pour élargir la voie publique. Ensuite, ce sera le tour, plus ou moins prochain de la maison de Jeanne d'Arc. Toutefois, pour que cela ait lieu, il faut attendre sans doute une autre fin de bail. Et l'on nous dépeint l'édilité orléanaise comme se targuant de ses sentiments de délicatesse et de gratitude envers Jeanne d'Arc, parce qu'elle se propose de démonter la façade de la maison en question, pour la rétablir à quelques mètres en arrière. Voilà ce que l'on appellera une restitution historique et artistique. Allons. donc ! Bons Orléanais, ne rougirez-vous pas, quand vous parlerez plus tard de la maison de la Pucelle, en présence de ce trompe-l'œil tout modernisé qui n'occupera plus la vraie place du vénérable 4 édifice? Non! ne nous vantez pas ces décors d'opéra-comique qui, sacrifiant les proportions primitives de l'intérieur des vieux immeubles, ne permettent plus d'y reconstituer par la pensée la vie quotidienne des générations d'antan. Truquages d'archéologie administrative: voilà le seul qualificatif qui leur convient. Mais n'y a-t-il pas toujours de vaillants journaux, Debats, Eclair, Echo de Paris, cent autres encore qui, s'armant chacun de sa propre force, ou bien se secondant les uns les autres dans un commun effort, seraient bien capables de faire parvenir, jusqu'en haut lieu, une plainte éloquente et efficace, si M. Dujardin-Beaumetz par exemple n'a pas perdu tout sens de l'ouïe? Ce serait une généreuse initiative à prendre que d'entamer une campagne de préservation et de salut en faveur de l'incomparable relique dont nous redoutons la perte. Les articles les plus humoristiques et les plus palpitants de verve patriotique devraient succéder aux commentaires historiques les mieux établis et les plus aptes à entraîner la conviction dans la masse des lecteurs. Alors l'idée d'une souscription destinée à racheter le précieux immeuble trouverait bien vite un accueil favorable de la part du grand public. Et le résultat final, ce serait d'éviter au doux pays de France la honte d'avoir autorisé par son silence la plus inouie des profanations nationales. Cependant est-il incontestablement avéré que la maison de Jeanne d'Arcà Orléans ait traversé près de cinq siècles? Nous pensons que ce problème vaut la peine d'être soumis sans retard à l'Intermédiaire, car les projets néfastes de la voirie orléanaise le rendent brûlant d'actualité. UN PÈLERIN De Domremy, de passage à Orléans, le 27 juin 1905. 5 Cartouche, chef de brigands. Michelet, dans son Histoire de France, (t. XVII, p. 326; Paris, Marpon et Flammarion, 1879), écrit, sans d'ailleurs en fournir la moindre preuve ni indiquer de source, que « le vrai nom de Cartouche était Bourguignon. Il était né à Bar-leDuc. » Pourrait on me dire si ces renseignements sont exacts, et où Michelet les a puisés? Jal se borne à déclarer que << les enfants de Cartouche furent amenés jeunes à Paris et furent considérés comme PariALBERT CIM. siens ». Où Confédération du Rhin. trouver des détails exacts sur la Confédération du Rhin en 1806? sur les princes qui en firent partie et sur ceux qui refusèrent d'y entrer? Est-ce parce qu'il avait épousé une nièce du roi de Prusse que Guillaume d'Orange n'en voulut pas être ? Et à ce propos, quel était le nom de sa femme ? N'estce pas elle (la princesse de Nassau) qui vint,avec ses filles, retrouver l'impératrice Joséphine à Mayence? Sinon, qui serait cette princesse de Nassau que l'on voit à Mayence en 1806? En quelle année le mariage de Guillaume d'Orange? C. DE LA BENOTTE. 6 Un plan de Paris de 1727. Pour l'intelligence du récit de la fuite de Jean Valjean (Les Misérables t. IV, p. 18, édition Pagnerre, 1862), Victor Hugo renvoie le lecteur à un « plan de 1727, publié à << Paris chez Denis Thierry, rue Saint-Jac<<ques, vis-à-vis la rue du Plâtre, et à Lyon <<< chez Jean Gérin, rue Mercière, à la Pru<< dence ». Je serais très reconnaissant que l'on voulût bien me donner quelques renseignements sur ce plan que Bonnardot ne mentionne pas et que j'ai vainement cherché à la B. nat; et à la B. V. P. Il m'intéresserait d'autant plus que le récit de V.H. est plus vivant. Il semble vraiment que l'on assiste aux zigzags que multiplie Jean Valjean; mais, hélas ! si l'on essaie de les suivre sur un plan, celui de l'abbé Delagrige, par exemple, qui est cependant d'une date bien rapprochée, 1728, on est bientôt obligé d'y renoncer : aucun détail n'apparaissant à sa place. Le plan cité par V.H. existe-t-il réellement, ou bien la description du Petit Picpus, si belle littérairement, doit-elle être considérée comme une fantaisie topographique ? NOTHING. Famille Bréa un peintre et un général. Le peintre Bréa doué de talent estimable, travaillait dans le milieu du XVIII siècle : j'ai relevé sa signature et la date de 1754 sur un portrait de femme. On cite encore, au musée de Versailles, le portrait au pastel de Pierre Laromiguière, professeur de philosophic. En dehors de cela, Bréa est presque un inconnu, on ne cite même pas son prénom. Existe-t-il des liens de parenté entre le peintre et le général Bréa, victime d'une Révolution ? Si ces liens existaient, cela permettrait de retrouver quelques détails sur l'artiste du XVIII° siècle. H. H. |