SEMEN 31,r. Victor Massé Paraissant les 10, 20 et 30 de chaque mois Bureaux: de 2 à 4 heures 30 Septembre 1905. No 1089 31, r.Victor Massé PARIS (IX) Bureaux: de 2 à 4 heures PARK TRES IN L'Intermédiaire DES CHERCHEURS ET CURIEUX QUESTIONS ET RÉPONSES LITTÉRAIRES, HISTORIQUES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES 441 Questions Lucile et Robespierre. - Une nouvelle légende révolutionnaire se cache dans le discours prononcé par M. Clémentel, ministre des colonies, à l'inauguration de la statue de Camille Desmoulin, dans le jardin du Palais-Royal. On y lit ce passage énigmatique, à propos de l'exécution de Lucile, qui suivit de près celle de son mari: Peut-être y eut-il à cette double mort des motifs mystérieux dont le cœur de Robespierre a su garder le secret. Ainsi, souvent dans cette épopée tragique, le drame intime et le drame social vont se mêlant, les fils s'en tissent ensemble et ensemble sont tranchés (1). C'est le roman mêlé à l'histoire, mais on demande ce que cela veut dire. JULES TROUBAT. Riparographie. -Que signifie le mot riparographie? La Riparograghie est le titre d'un ouvrage d'Estienne Durand, sur lequel j'ai trouvé les détails suivants qui en indiquent le sujet : C'était un écrit apologétique en faveur de la reine Marie de Médicis et de Concini, mais très injurieux pour le Roi et tendant à ins pirer aux français l'esprit de rebellion. Louis XIII était comparé à Néron; comme ce tyran, il avait frappé le maître qui l'avait instruit, comme lui, il avait fait arrêter sa mère. LACH. (1) Voir Le Temps du 23 septembre 1905. Duchesse de Rohan, née de Sully. Dans de vieux papiers provenant d'une famille alliée aux Rohan, j'ai trouvé un manuscrit de l'époque intitulé: Manifeste de Madame la Duchesse de Roban sur le subjet de son fils nouvellement manifesté et qui commence ainsi : Dans la rencontre de mes affaires présentes, je me trouve contrainte, pour ma justification et pour l'esclaircissement d'une affaire si pleine d'embarras et si extraordinaire et que j'advoue moy mesme devoir paraistre estrange aux yeux de tout le monde, de faire un bref récit de la vie de feu Monsieur de Rohan, mon mary et de la mienne, surtout des accidents qui ont quelque rapport avec celuy qui est à présent. Chacun sait que depuis la mort de Henry le Grand, M. de Rohan a toujours ressenti en sa personne, en sa fortune et en celle de ses proches toutes les disgrâces de la Cour... Ce manifeste est-il connu, a-t-il été imprimé dans les ouvrages sur le duc de Rohan? Je m'adresse, pour le savoir, aux savants historiens, collaborateurs de l'Intermédiaire. B. DE C. La tabatière de Marie-Antoinette. Le touriste averti, qui passe à Mirecourt (Vosges) peut voir dans la salle des délibérations de l'Hôtel de Ville, une petite vitrine renfermant une série d'objets ayant appartenu à Marie-Antoinette. Au nombre des objets figurent : 1° Deux éventails, 2° Un bracelet, 443 3o Une paire de boucles d'oreille, 4° Une boucle de ceinture, 5° Un couteau à manche d'écaille, 6° Une petite tabatière en écaille. A signaler également un bouton de manchette garni de brillants ayant appartenu à Louis XVI. La minuscule tabatière en écaille, qu'on ne saurait confondre avec une boîte à poudre, qui était évidemment destinée à renfermer du tabac à priser, a surtout attiré mon attention, et je me suis demandé si, sacrifiant à la mode, la reine Marie-Antoinette avait fait usage de tabac en poudre? Je pose la question. L'authenticité des objets conservés à Mirecourt ne paraît pas contestable. Une fiche placée au bas de la vitrine indique qu'ils ont été donnés à madame Rambaud par la duchesse de Berry,et voici l'extrait de la délibération du conseil municipal contenant acceptation de la donation faite à la ville: Séance du 15 juin 1889 M. le Maire informe le conseil que M. Parmentier donne à la ville de Mirecourt certains objets mobiliers provenant de la succession de Madame Rambaud, à condition que la ville les conservera précieusement dans un local, dont le choix est laissé à l'administration municipale, et à condition qu'ils ne pourront être aliénés. Le conseil remercie M. Parmentier et accepte avec reconnaissance, s'engageant, au nom de la ville, à l'inaliénabilité des objets donnés et à leur installation dans la salle de la mairie, où ils seront convenablement placés. ARM. D. Charles VII. Serait-il possible, par les savants collaborateurs de l'Intermédiaire, de connaître, de savoir s'il existe et où ? 1o La liste des seigneurs ou personnages importants faisant partie de la suite Ou attachés à la personne du futur Charles VII, quand celui-ci, n'étant que comte de Ponthieu, étant devenu Dauphin, quitta Paris pour se réfugier à Bourges 1418; autrement dit les personnages attachés à sa personne, formant sa cour tant à Paris qu'à Bourges, avant la mort de son père Charles VI,en 1422. 2o) La liste des personnes lui étant attachées, ou qui suivirent Philippe de Comines, quand venant de son pays d'origine (la Flandre) ou de la Cour, il alla à Chinon 445 la phrase suivante, relative aux fusils pris aux Invalides dans la matinée du 14: 446 Je ne connais pas cette femme, répondit-il, saluez mon frère de ma part et dites-lui que Il y en avait plus de 800.000, la pluje m'en retourne. Le Duc fit venir sur le part à l'ancienne mode, c'est-à-dire à bas Qu'entend t-on par fusil à bascule ? F. G. BORD. Le comte de Bart. Pourrais-je avoir quelques renseignements sur la vie et la carrière du comte de Bart, officier de marine, emprisonné pendant la Terreur, chargé des commissions suprêmes du baron de Trenck et du poète Roucher. Un de ses fils vivait encore en 1840, date où il écrivit, dans la Gazette des Tribunaux, un récit de la captivité de son père. VAL CONTENT. L'abbé Delille et le prince de Guéméné. Le prince de Guéméné servait à l'abbé Jacques Delille une rente viagère, ainsi qu'en témoigne une quittance de cinq cents livres à valoir sur les arrérages, en date du 6 novembre 1780. Sait-on quelle était l'importance de cette rente, à quelle époque et pour quelle cause elle avait été constituée ? ARM. D. Comtesse ou duchesse Hohenheim. L'Annuaire généalogique de H. R. Hiort-Lorenzen de 1884 nous apprend que le duc Charles-Eugène de Wurtemberg (né le 11. 2. 1728, † le 24. 10. 1793) se maria 2° morganatiquement le 2. 2. 1786 à Françoise, née le 12.2. 1748, créée comtesse de Hohenheim le 2. 10. 1784, † le 1. 1. 1811 (fille de Louis-Guillaume de Bernardin) mariée en Ires noces à Frédéric-Guillaume-Régnard de Leutrum. Or, je trouve dans La chronique scandaleuse ou Mémoires pour servir à l'histoire de la génération présente. Tome quatrième. A Paris, dans un coin d'où l'on voit tout. MDCCLXXXIX: Le duc de Wirtemberg a déclaré son mariage avec la duchesse de Hohenheim dans le commencement de l'année 1786. On a attribué cette subite résolution à deux causes. 1° L'épouse du ministre de France refusoit de céder le pas à cette Dame. II° Le Prince Louis, frère du Duc régnant, vint un jour de Francfort dans le dessein de se réconcilier avec lui. Il vouloit pénétrer dans le cabinet de S. A. S; on lui dit qu'elle étoit avec Mad. de Hohenheim. champ un prêtre catholique qui se trouvoit Qu'y a-t-il de vrai dans cette histoire ? Niert, premier valet de chambre du Roy, La Correspondance Historique et Archéologique publie en ce moment de très intéressants extraits des livrets des anciens salons. J'y lis, p. 202 du numéro de juin juillet,que Cochin, le père, a gravé un sujet représentant une fête en l'honneur de Bacchus « d'après un dessin de l'invention de M, de Niert, premier valet de chambre du Roy et Gouverneur du Louvre ». J'ignorais qu'Alexandre de Niert, premier valet de chambre de Louis XV, marquis de Neuville, seigneur de Gambais, s'occupât de beaux-arts autrement que comme gouverneur du Louvre. Je serais reconnaissant aux intermédiairistes qui voudraient bien me signaler d'autres œuvres d'Alexandre de Niert ou Nyert, en attendant une consultation que je compte demander à M. Henri Bouchot, le savant conservateur des Estampes, à la Bibliothèque nationale. E. GRAVE. 448 plus fin que celui de la basane et moins beau cependant que celui du veau,est couverte entièrement, tant sur les plats que sur le dos, d'un semis de fleurs de lis et ornée, sur ses bords,d'un encadrement de dentelles, le tout frappé en or. Tous les deux, également, ont, uniformément, comme ornement des gardes, intérieurement, une feuille de papier peigne, à petites dentelures, collée sur le verso du carton seulement, tandis que le feuillet de garde, placé en regard est demeuré blanc. Le premier de ces volumes, un petit in-12 (L'Histoire des Roys de France, depuis Faramond jusques au règne de Louis XIV, par le P. Philippe Labbe (de Bourges), de la Compagnie de Jésus. Paris, J. Hénault, 1667) porte, tracé à l'encre noire, sur le haut de son titre, cet Exlibris, manuscrit : « Colleg. Paris. Soc. Jesu.» Le second est un petit in-4o de 350 pages, aux tranches dorées, orné d'un titre gravé et de nombreuses planches gravées sur cuivre, imprimées dans le texte (Occasio arrepta, neglecta hujus commoda, illius incommoda. Auctore R. P. Joanne David, Societatis Jesu Sacerdote. Antverpice [Anvers], ex Officina Plantiniana, 1605). Il est à remarquer, ici, que ces deux ouvrages eurent, pour auteurs, des Pères Jésuites. L'Ex-libris que porte, sur son titre, le premier, indique clairement, aussi, qu'il appartint, jadis, à la Confrérie parisienne de cette Société. Pourrait-on me dire, si celle-ci avait adopté d'une manière habituelle, comme ornement de reliure des livres de sa Bibliothèque et suivant diverses dimensions de dessin appropriées à leurs formats, l'usage de ces mêmes semis de fleurs de lis, tous, ainsi, frappés en or? ULRIC R.-D. |