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écrits de son aïeul et les traditions artistiques transmises à la famille, le nom de Dumery allait acquérir quelque célébrité en France. La mort envia cette gloire à la Belgique, Jacques Dumery mourut en 1836. Aussitôt des envieux repandirent la nouvelle que la fonderie Dumery n'existait plus; des sots la répétèrent et un public trop crédule y ajouta foi. On ne sait donc pas que le petit-fils de George existe encore, ainsi que la veuve de M' Jacques Dumery, qui continue d'exercer, avec succès, l'art qui a jeté tant de renommée sur sa famille et sur son époux. Depuis peu d'années, une douzaine de cloches pesant ensemble 8,322 kilogrammes sont sorties de cette fonderie. La belle sonnerie de Menin, coulée dernièrement, prouve aux connaisseurs que cet art n'a pas dégénéré à Bruges. La sonnerie d'Ardoye sera coulée vers la fin de cette année (1845) et fournira une nouvelle preuve de ce que nous avançons, à savoir que la fonderie de Mme la Veuve Dumery continue de mériter la confiance du public.

En terminant ce court exposé sur l'art de couler les cloches, nous sentons le besoin de donner l'assurance à nos lecteurs que ce n'est pas une réclame que nous rédigeons en faveur d'un établissement qui, sous tous les rapports, mérite d'être connu. Il nous a paru, qu'au moment que le conseil de fabrique de la cathédrale songe aux moyens de réparer la perte qu'elle a faite de sa belle sonnerie, lors de l'incendie qui a détruit la tour de cette basilique, il était opportun de publier les données intéressantes que nous possédons sur la matière afin que les administrateurs de cette église pussent se prononcer avec connaissance de cause.

STATUETTE TROUVÉE A CASTERLÉ.

J'avoue qu'une notice sur une statuette trouvée à Casterlé, parait un peu sortir de la spécialité à laquelle notre Société d'Émulation s'est dévouée; en effet, nous ne nous occupons ordinairement que de points qui se rattachent directement aux Flandres. Nous nous sommes cependant décidés à étendre le cercle de nos investigations et à nous occuper de temps en temps des découvertes qui pourraient jeter quelque lumière sur l'histoire des peuples dont nous nous considérons plus ou moins comme les descendants. Les motifs qui nous y engagent sont de plusieurs espèces: nous désirons contribuer autant qu'il est en nous à l'éclaircissement de l'histoire d'une époque dont les monuments sont rares, car ceux mêmes que l'on a trouvés jusqu'ici, sont loin d'avoir été tous conservés. Chez des peuples aussi peu avancés en civilisation que ne l'étaient les habitants de notre pays avant la conquête des Romains, l'art se trouvait nécessairement dans un état d'imperfecIII. 48

tion, ce que constatent d'ailleurs surabondamment les objets parvenus jusqu'à nous; or l'imperfection de ces monuments a eu une influence fatale sur leur conservation, on a négligé, perdu, brisé des objets qui, dans l'appréciation qu'on en a faite, ne se recommandant ni par la beauté de leur forme, ni par la perfection de leur exécution, ont paru pour la plupart sans valeur; et bien des objets qui auraient donné une idée de l'état de l'art chez ces peuples, ont péri, parceque la valeur et l'utilité en étaient inconnues. Si des motifs pris dans un ordre de considérations un peu plus relevées ne peuvent engager la classe à qui il est donné de faire la plupart de ces trouvailles, de les conserver, engageons la à le faire par l'intérêt, en publiant plus souvent le prix vénal de ces objets, et il est probable que des efforts dirigés dans cette direction, auront plus de résultat. Le prix en augmentera un peu, et le mal ne sera pas grand, pourvu que ces objets soient conservés. C'est dans cette intention et afin de populariser ces notions que nous croyons utile de revenir souvent à l'avenir sur des découvertes de ce genre.

Le Messager des sciences historiques a publié dans ses dernières livraisons des articles d'un grand intérêt sur des poteries découvertes dernièrement aux environs de Renaix: il faut savoir gré aux savants qui ont dirigé ces fouilles; en attirant l'attention sur ces objets ils ont rendu probables des découvertes ultérieures; dès à present, on peut l'espérer, ces découvertes se multiplieront dans ces contrées. Il n'y a que quelques années, tout objet de ce genre, trouvé par les ouvriers était brisé; des masses de débris gisant sur les lieux le constatent: dorénavant on les conservera pour les vendre et de cette manière l'ouvrier y trouvera son intérêt, aussi bien que le savant.

Ces considérations doivent donc engager tous ceux qui

s'intéressent à l'étude de l'antiquité, à propager les notions acquises à la science et à les populariser.

Les antiquités gauloises, ou pour m'exprimer plus positivement, les produits de l'art gaulois récemment découverts sont rares, et à l'exception des médailles, ce que l'on possède de divinités et de personnages gaulois, dit M. Pagart, s'est fort peu augmenté dans ces derniers temps. On possède encore moins de statuettes gauloises et de figures que de médailles. Les convictions religieuses de ces peuples s'opposaient à la reproduction de leurs divinités: que vers les temps de l'invasion romaine que ces convictions se sont modifiées et que les gaulois ont admis dans leur théogonie quelques-unes des divinités mythologiques; rudes comme ce peuple, imparfaites comme leur civilisation, il n'est pas étonnant que les statuettes de cette époque aient pu être considérées comme des produits informes de quelque grossier artiste du moyen-âge.

ce n'est

Cette époque a été courte; car bientôt, les arts chez eux, ont dû recevoir un développement sensible par la présence du peuple romain, et des produits de son industrie.

Voici les dessins de deux statuettes qui ont des rapports frappants et qui présentent assez bien l'une, l'art du peuple gaulois avant l'invasion romaine, et l'autre ce même art se ressentant déjà de l'influence romaine. La première de ces statuettes No 1 découverte à Calais a été lithographiée et publiée d'abord avec une savante notice de M. Pagart dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de la Morinie, t. 5. M. l'abbé De Ram, a publié trois articles dans les Bulletins de l'Académie de Bruxelles, sur la statuette de Casterlé que nous reproduisons également par la gravure: ce sont les notices de ces deux savants que nous nous proposons d'analyser. La statuette de Calais, a 13 centimètres et 2 millimètres de hauteur; elle a été trouvée en 1839 par des ouvriers

occupés à creuser le chenal du port de Calais. Celle de Casterlé a 21 centimètres de hauteur, et a été trouvée en 1841, à une petite distance du village de Casterlé pendant qu'on y travaillait au nivellement de la chaussée de Turnhout à Gheel. Une autre statuette du même genre y avait été trouvée il y a plus de vingt ans ; mais on ignore ce qu'elle est devenue: on sait seulement qu'elle était mutilée et sans bras, circonstance qui prouve bien qu'on ne peut pas la confondre avec celle qui fait l'objet de cette discussion. J'ai eu longtemps cette statuette chez moi, et le creux contenait encore du sable qui en sortait dès qu'on la retournait, ce qui prouve encore une fois, qu'elle n'avait pas servi de joujou, comme on l'avait dit, parce qu'on la confondait avec cette autre découverte bien des années avant; d'ailleurs, M. De Ram assure positivement que lorsqu'elle lui fut remise, cette statuette portait des marques évidentes d'un objet récemment déterré.

» L'une et l'autre représentent un vieillard nu et sans apparence de sexe. L'ensemble des traits, marqués d'une manière très-expressive dans la statuette de Casterlé, donne à la physionomie quelque chose de sauvage et de majestueux; de longues moustaches tressées descendent des deux côtés de la lèvre supérieure et viennent encadrer une barbe longue et épaisse, soigneusement peignée. Dans la statuette de Casterlé la barbe flotte largement sur la poitrine du côté droit; la partie supérieure des bras, le tronc et les cuisses sont couverts de poils.

» Le front est ceint d'une corde tressée formant couronne, laquelle dans sa partie inférieure, semble retenir les cheveux: ceux-ci, symétriquement disposés, tombent sur les épaules.

» Toute la partie de la tête en dedans de la couronne est rase dans la statuette de Calais, et au milieu de cette

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