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<< la première condamnation sur l'âme du criminel; elle «<lui enlève, dit-il, la virginité morale de l'honneur, la << pudeur de la vie honnête, par conséquent une grande << partie de la force de résistance contre la tentation de <«< commettre un nouveau délit. » Tombé une fois, le condamné tombe plus facilement une seconde. Il est ensuite amené à discuter les terribles questions de la libération, de la surveillance et celle du patronage. M. Vidal reconnaît les funestes effets de la surveillance pour le relèvement du libéré; il ne veut pas la supprimer parce qu'elle est, dit-il, nécessaire à la sécurité sociale; il ne lui trouve d'autre remède que le patronage. Malheureusement le patronage est encore en France à l'état purement théorique, et c'est un des plus importants problèmes de l'avenir que pose M. Vidal en réclamant pour la diminution des récidives ce puissant auxiliaire du régime pénitentiaire. L'auteur indique ici le rôle utile que joue le patronage dans les institutions anglaises, traite du patronage officieux des aumôniers, le plus excellent à notre avis, et n'hésite pas à conseiller de chercher des modèles chez nos voisins dont il a si bien étudié les doctrines et les législations pénales. Nous nous associons pleinement à lui en tout ce qu'il dit sur l'influence du régime religieux dans les prisons, s'il y est sagement organisé et conly fié à des aumôniers bien qualifiés.

Quant aux défaillances qui peuvent survenir en présence des insuccès, des récidives, des rechutes morales, il appartenait à un esprit aussi élevé que celui de M. Vidal de repousser en principe la doctrine désespérante de la prédestination absolue au mal et de son incurabilité, revendiquant pour l'humanité, en philosophe chrétien, les priviléges du libre arbitre et de l'éternelle bonté de Dieu. Ne craignons pas d'affirmer qu'en dehors de ces idées consolantes il serait inutile de rechercher une solution quelconque au problème pénitentiaire.

Il nous faut abréger et renvoyer à la lecture du livre de M. Vidal ceux qui voudront étudier quelques-unes des indications sommaires qu'il donne pour améliorer le régime pénal et le rendre plus efficace dans l'avenir. Le public spécial de législateurs, d'économistes, de criminalistes, d'administrateurs, auquel s'adresse surtout cet écrit le consultera avec fruit dans ses affirmations. Là où l'auteur n'ose se prononcer d'une manière positive, définitive, on comprendra combien sont considérables, redoutables même les problèmes posés, puisqu'un spécialiste éprouvé tel que M. L. Vidal hésite à leur assigner une solution.

Nous vous proposons d'adresser des remerciements chaleureux à notre collègue pour son savant et intéressant travail.

SUR

QUELQUES MONNAIES ANCIENNES

ACQUISES EN 1869

PAR

LE CABINET DES MÉDAILLES DE MARSEILLE

PAR

M. LAUGIER

Conservateur du cabinet des Médailles, membre de la Société de Statistique.

Le musée numismatique de Marseille, dont la création remonte à 1822, époque où la ville fit l'acquisition de la collection de M. Fauris de Saint-Vincent, commença par être composé d'une quantité considérable de médailles antiques, grecques et romaines, et de monnaies françaises et baronales du moyen-âge, parmi lesquelles figuraient un certain nombre de pièces émises par les comtes de Provence, mais où les raretés de premier ordre n'abondaient pas. En revanche, il y avait dans la série des monnaies royales de France des pièces extrêmement rares et surtout admirablement conservées, mais l'estimation qu'on leur donna prouve le peu de cas que l'on faisait alors de nos monnaies nationales. D'après un inventaire dressé lors de la vente de cette collection, nous trouvons que les sous d'or et les triens mérovingiens furent cotés de 5 à 6 francs les uns dans les autres; l'écu d'or de saint Louis, 15 fr.; le double ducat d'or de Louis XII, frappé à Milan, 26 fr.;

TOM. XXXII.

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l'écu d'or du même, frappé à Naples, 12 fr., etc., etc. (1); tandis que les médailles antiques, qui étaient pour la plupart dans un très mauvais état de conservation, furent cotées d'après les prix d'estimation indiqués dans l'ouvrage de Mionnet.

Toutes ces pièces furent divisées par séries et classées avec le plus grand soin, par M. Feautrier, alors employé à la Bibliothèque de la ville; mais cet ensemble n'avait rien qui pût donner au cabinet un éclat extraordinaire, attendu que ce qui se trouvait à Marseille était susceptible de se trouver aussi ailleurs, et rien, ou du moins bien peu de chose dans ces séries, n'offrait un intérêt local; c'était le temps où le goût général ne recherchait que les monnaies de l'ancienne Grèce et de Rome, et l'on était bien moins difficile qu'aujourd'hui sous le rapport de la beauté des exemplaires, on se contentait de ce qu'on avait; quant au moyen-âge, peu de personnes s'en occupaient et les monnaies de cette intéressante époque étaient à peu près dédaignées.

Lorsqu'en 1857, sous l'édilité de M. Honnorat, toutes les pièces sortirent des combles de la Bibliothèque, où elles avaient été reléguées, M. le commandant Carpentin entreprit de former la série des monnaies de Provence; il réunit alors le peu de monnaies grecques de Marseille que le cabinet possédait déjà, ainsi que les mérovingiennes et celles des comtes de Provence. Tout cela, classé par époque et par ordre chronologique, et formant un total d'environ 400 pièces, fut le commencement de cette collection

(1) Les sous d'or de Childéric II et de Childebert III, semblables à ceux qui ont appartenu à M' de Saint-Vincens, ont été payés à la vente de la collection Colson, en février 1868, le premier 1500 fr. et l'autre 1700 fr. (n° 179 et 180 du catalogue).

A la vente de la collection Dassy, de Meaux, qui a eu lieu en mail1869, l'écu d'or de saint Louis a atteint la somme de 2850 francs (no 652 du catalogue).

provençale si riche aujourd'hui et que tous nos efforts, grâce aux subsides accordés par notre intelligente municipalité, tendent à rendre chaque année de plus en plus importante.

Plusieurs riches collections particulières ont été vendues l'année dernière et les belles pièces qu'elles renfermaient sont allées enrichir d'autres collections. Marseille a eu aussi sa part dans cette dispersion de monnaies de tous genres. Il fallait bien que quelques-uns de ces desiderata, après lesquels nous soupirions depuis longtemps, vinssent occuper leur véritable place, en attendant ceux qui doivent encore arriver, et qui viendront.

Plusieurs monnaies impériales romaines frappées à Arles sont venues prendre place dans nos cartons, et ont enrichi cette intéressante série qui comptait déjà de trèsbeaux exemplaires émis sous divers empereurs dont quelques-uns ont été qualifiés de l'épithète de tyrans parce que la fortune leur a été contraire.

Les principales pièces que nous avons à signaler, consistent en deux magnifiques deniers d'or, l'un à l'effigie de Constantin le Grand et l'autre à celle de son beau-frère Licinius.

CONSTANTINVSP. F. AVG. Effigie laurée de Constantin

à droite.

R. FELICITAS PERPETVA SAECVLI. Le soleil, personnifié debout et radié présente un globe surmonté d'une Victoire qui tient une petite couronne et semble la poser sur la tête de Constantin; entre les deux personnages est un captif à genoux tendant les bras dans une attitude suppliante; au-dessus de la tête du captif est une étoile à huit rais. Exergue: P. ARL. (Prima Arelate) (1).

(1) Cette pièce provient de la collection Gréau ; elle est inscrite sur le catalogue de vente sous le n° 4398.

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