صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

On remarquera que quatre de ces consuls ne figurent point dans cette notice. Il aurait fallu de grandes recherches pour leur assigner un rang; le temps nous a manqué pour le faire, au milieu des occupations sans nombre et bien plus importantes qui nous accablent. Ainsi, Jacques de Moustier, consul en 1614, ne peut être le même que celui qui le fut en 1571; il aurait eu près de 90 ans, puisque son fils était né en 1551. Ce doit être un frère de Désiré dont nous avons perdu la trace.

Pareillement, Pierre, consul en 1603 et en 1618, n'est pas Pierre I qui, né en 1595, n'aurait eu que huit ans en 1603 et vingt-trois en 1618, ni Pierre II qui ne naquit qu'en 1625. C'est probablement un autre frère de Désiré, qui nous est encore inconnu.

François, consul en 1642, doit être encore un frère de Pierre I, troisième fils de Désiré. Peut-être aussi, sont-ce les enfants de ces nombreux de Moustier que nous avons vu mourir sans que nous sussions leur postérité. Artefeuil en fait marier un à Naples, à une riche Napolitaine, lui donne un enfant, alors encore vivant, sans que nous ayons pu trouver la trace du père ni du fils. Sur ces données on pourrait faire des recherches à la mairie ou chez le notaire de Cassis, et aussi dans les archives du Palais.

Le second blason, d'azur au lion d'or lampassé de gueules, a été porté par cinq consuls qui, d'après nos conjectures, sont les vrais ancêtres de l'échevin de 1720.

En 1612, Simon Moustier, 3 consul. 1644, Simon Moustier, 2 consul. 1683, Simon Moustier, 1" échevin.

le même personnage?

Ces trois Moustier ne sont-ils par C'est possible pour deux d'entre eux, c'est impossible pour tous les trois. En effet, d'après les règlements, il fallait avoir 30 ans pour être consul. Le Simon de 1612 serait

donc né en 1582; il aurait eu 101 ans en 1683. Il est vrai qu'on observait assez mal ce règlement, mais peu importe. Simon eût-il eu 21 ans seulement en 1612, il aurait eu 92 ans en 1683, ce qui est impossible pour une charge si importante.

En 1714, Jean Jouvenne, 1" échevin, n'ayant pu remplir ses fonctions, fut remplacé par Joseph Moustié qui était peut-être le frère aîné du suivant.

En 1719, Jean-Pierre Moustier cadet, 1" échevin. Ce surnom de cadet, très-usité dans le Midi, en nous apprenant d'une manière certaine que Jean-Pierre avait un aîné, nous donne lieu de croire que Joseph était cet aîné et peut-être que Simon était le père, fils lui-même d'un autre Simon né à peu près en 1580.

Ces deux familles parfaitement distinctes, n'ayant de commun que le nom, sont toutes les deux également illustres dans les annales de Marseille. Celle de Désiré tire sa gloire des événements de la Ligue, de la soumission de Marseille au roi Henri IV, de ses grandes alliances, du rang distingué qu'elle occupe dans notre municipalité, ayant porté huit fois le chaperon.

Celle de Jean-Pierre a marché cinq fois seulement à la tête de notre cité, mais la dernière fois ce fut dans la personne de cet illustre citoyen que l'antiquité païenne nous eût envié, et qui n'a peut-être pas reçu, dans notre ville, tous les hommages que son dévouement méritait de la postérité.

Puissent ces quelques pages donner une direction nouvelle aux recherches qu'on a si souvent faites sur l'origine et, peut-être, la descendance collatérale de cet homme à jamais célèbre, une des gloires les plus grandes et les plus pures de notre pays!

Puisse l'autre famille de Moustier, que nous aurions voulu confondre avec celle du grand échevin, trouver

dans cet écrit un dédommagement à ses malheurs présents, une espérance pour des jours plus heureux!

Puissent, mes chers collègues de la statistique, se livrer, avec plus d'habileté que moi, à ces recherches qui conserveront la mémoire des plus anciennes familles de notre illustre cité!

DOCUMENTS

RELATIFS

AUX FAROTS OU FEUX DE GARDE

SUR LES COTES DE LA PROVENCE

AU MOYEN-AGE

Et en particulier sur celle de la commune de LA CADIÈRE (Var).

L'origine des farots (1) ou feux de garde remonte, on le sait, aux anciens peuples d'Asie. Les Phocéens, fondateurs de Marseille, introduisirent cet usage sur la côte maritime de Provence, et y établirent ces sortes de signaux. Ceux de Tauroentum adoptèrent le même genre de télégraphie et le pratiquèrent.

Comme observatoire, la cime du Pyroulet, montagne située près de leur ville, et d'où la vue embrasse une vaste étendue de mer, depuis les îles d'Hyères jusqu'à celle de Riou, cette montagne dut fixer leur attention; aussi y établirent-ils une vigie pour être instruits en peu de temps de l'approche d'une troupe ennemie. J'en tire la preuve : 1. des différentes dénominations de cette montagne appelée dans les anciens titres tantôt Pyroulet (2), tantôt Dalaon (3), puis Calanque, Grande-Calanque (4), Naron (5), Regart (6); 2° du feu traditionnel qu'on y allume tous les ans la veille de la Saint-Jean, au bruit des trompettes marines, dont l'écho des montagnes répète au loin les sons (7).

A mesure que les descentes des Sarrasins sur cette partie du littoral devinrent plus fréquentes, les habitants de Tauroentum abandonnèrent leur ville, qui ne leur offrait plus aucune sécurité, et se retirèrent dans l'intérieur des terres, quelques-uns dans des habitations champêtres qu'ils élevèrent en forme de tours (8); le plus grand nombre sur une hauteur voisine où ils bâtirent la Cadière, ainsi nommée du mot Cathedra (d'où Cadera, Caderia, Cadière), parce que ce lieu devint le siége autour duquel ils se groupèrent. Ceux-ci conservèrent la vigie du Pyroulet, établie pour surveiller la mer et signaler l'approche des bâtiments armés pouvant inquiéter les populations. Cette vigie correspondait avec les tours éparpillées dans la campagne. Ce qu'il y a de certain, c'est que, depuis les temps les plus reculés du moyen-âge, il y eut au sommet du Pyroulet une eschal-gayta (9) (échauguette), pour laquelle les habitants de la Cadière fournissaient une garde, et dont le service était réglé par des ordonnances municipales, ainsi que les archives de la Cadière en font foi, garde qu'il ne faut pas confondre avec celle qui était faite jure salico, conformément au droit salique ou du souverain féodal, à la charge des communes dans le territoire desquelles le souverain avait jugé à propos de les établir. Aussi lorsqu'au commencement du XV siècle (1406), les lieutenants des comtes de Provence voulurent soumettre les habitants de la Cadière à cette obligation, ceux-ci en appelèrent au Maître Rational d'Aix de l'ordonnance du sieur Arpille, commissaire à ce député, lequel étant venu sur les lieux le 20 juin 1405 et en présence du Conseil de ville assemblé, « congregato concilio castri de Caderia « videlicet in quâdam arcâ ante portale ipsius castri ad

mandatum discreti viri Bertrandi Bolferi bajuli dicti «< castri, » prescrivit aux habitants de la Cadière, au nom du sénéchal de Provence, d'établir une garde de deux

« السابقةمتابعة »