DES MEURS, OU RÉFLEXIONS MORALES ET HISTORIQUES SUR LES MAXIMES DE LA SAGESSE, Rédigée et mise en ordre d'après son Manuscrit par DES MŒURS OU RÉFLEXIONS MORALES ET HISTORIQUES SUR LES MAXIMES DE LA SAGESSE chagrins, ce seroit une grande injustice que de les faire retomber sur les autres. Ce seroit imiter ces animaux furieux qui se jettent sur tous ceux qui ont le malheur de les rencontrer. Ne confondez pas les innocens avec les coupables, et n'affligez pas les autres parce que vous avez du cha Tome V. A ! grin. Quelle triste consolation, que de rendre malheureux ceux qui vivent avec nous ! Voyez cet homme qu'un revers imprévu accable ou que la bile suffoque, Il ne rentre dans sa maison qu'avec toutes les marques de la fureur. L'œil en feu, l'air menaçant, les paroles foudroyantes à la bouche, il décharge son courroux sur tout ce qui se présente. Ce spectacle vous révolte et vous indigne gardez-vous donç de le donner jamais. Évitez aussi de ressembler à ces gron deurs éternels, espèce d'hommes inquiets et turbulens, qui exhalent sans cesse, et contre tout le monde, leur mauvaise humeur. Quoique ce défaut semble appartenir aux vieillards, comme un effet de la foiblesse ou des infirmités dont la nature est alors assaillie, et comme un reste d'au torité qui expire avec un long murmure; il est pourtant de tous les âges, sur-tout dans les personnes nées avec une bile prompte à fermenter et à s'enflammer. Ceux qui ont ce défaut, se fâchent sans sujet, crient pour une faute légère, et s'emportent quand on leur répond: il n'est pas même permis d'avoir raison avec eux. Ontils reçu quelque sujet de mécontentement de la part de certaines personnes à qui ils doiyent des égards; dès qu'ils se trouvent |