صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

soit publiés à Montpellier, où leur auteur séjourna à diverses reprises, et où il appliqua pour la première fois, comme nous l'avons dit, sa méthode philosophique, devenue depuis si fameuse. Raymond Lulle, en méritant de figurer, à ce titre, parmi les célébrités de nos Écoles, illumine du reflet de ses admirables vertus la Commune catholique, témoin de ses triomphes.

1

Ils sont expressément indiqués sur la liste à laquelle nous renvoyons, ap. Boll,, Acta SS., jun., V, 697 sq.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

L'histoire de nos fondations religieuses est trop intimement liée à celle de nos saints, pour qu'après avoir esquissé celle-ci dans son ensemble nous n'ayons pas jeter un coup-d'œil sur les principaux centres catholiques de la Commune objet de nos études. Nos églises et nos monastères ont eu, eux aussi, au moyen-âge, leurs annales, annales qui, on a dû s'en apercevoir plus d'une fois dans ce livre, fournissent de précieux matériaux à quiconque veut connaître à fond les mœurs et le caractère d'une époque dont les temps actuels sont un bien pâle reflet. Achevons de les analyser, et, sans leur faire répéter ce qu'elles nous ont déjà appris quant aux questions générales, interrogeons-les dans ce qu'elles renferment de particulier demandons-leur quelques renseignements sur nos anciens sanctuaires, et essayons

HISTOIRE DE LA COMMUNE DE MONTPELLIER. 299

de tracer avec leur secours la carte religieuse de Montpellier aux XIIIe et XIVe siècles.

Notre ville, lorsque le régime communal s'y établit, avait seulement deux paroisses, correspondant aux deux juridictions seigneuriales qui se partageaient son enceinte. C'étaient Saint-Firmin pour Montpellier, et Saint-Denis pour Montpelliéret. Toutes les autres églises relevaient de ces deux paroisses et des prieurs qui les régissaient. De la paroisse Saint-Firmin dépendaient les églises annexes de Saint-Paul et de Saint-Matthieu, dans la cité, et celles de Saint-Thomas et de SaintGuillem, dans les faubourgs, sans compter nombre de chapelles, telles que Saint-Côme et Saint-Damien Saint-Barthélemi, Saint-Nicolas, Sainte-Croix, SaintArnaud, Saint-Jacques, Saint-Martin de Prunet, etc. Les prêtres de ces églises et chapelles n'administraient les sacrements que sous l'autorité du prieur de SaintFirmin, à qui ils devaient, selon la formule alors en usage, obéissance et fidélité; ils étaient tenus d'assister aux processions de Saint-Firmin, et ne pouvaient faire eux-mêmes de processions sans l'aveu du prieur de Saint-Firmin; ils ne pouvaient, non plus, à moins de nécessité, et hormis de rares exceptions, sonner leurs cloches qu'après celles de Saint-Firmin.

Cette église paroissiale de Saint-Firmin, jadis si prépondérante, a disparu, en 1562, sous les coups du vandalisme protestant, et il n'en subsiste aujourd'hui que d'informes débris dans notre musée archéologique.

Mais elle a joué un très-grand rôle dans notre histoire locale. Elle occupait le sol de l'île dite encore Ile de l'église Saint-Firmin.

Quant à l'église paroissiale de Saint-Denis, elle était construite sur une partie du terrain où s'élève actuellement notre Citadelle, et en face du Pyla-Saint-Gély. Ainsi que Saint-Firmin, elle tomba sous le marteau des démolisseurs de 1562: ses ruines figurent dans l'histoire du siége de Montpellier par Louis XIII, comme théâtre d'un combat sanglant.

Saint-Denis était primitivement l'unique paroisse de Montpelliéret, et avait pour annexe l'église Sainte-Foy, détruite, elle aussi, presque totalement en 1562, et remplacée depuis par la chapelle de nos Pénitents-Blancs, qui, en la rebâtissant, ont eu le bon esprit d'en conserver la vieille façade.

Mais, au XIIIe siècle, une troisième paroisse prit naissance au sein de notre ville. La petite église de Notre-Dame des Tables, déjà ancienne, puisque Guillem VI, en 1143, avait donné ses soins à sa restauration, s'était agrandie peu à peu, et était devenue une église fameuse, non-seulement par les pèlerinages dont elle était l'objet, mais par les nombreux ex-voto qui en garnissaient les murailles et les voûtes. Soit qu'on rapporte à ces ex-voto l'origine de son surnom, soit qu'on l'attribue aux tables de changeurs situées tout auprès 1,

Un document de 1367, publié par MM. Renouvier et Ricard, dans leur Mémoire sur les maîtres de pierre et les autres artistes

ou qu'on en fasse honneur, comme Gariel, à ces deux circonstances réunies, toujours est-il que d'éclatantes et miraculeuses guérisons y attirèrent de bonne heure la foule. La grande Charte du 15 août 1204 permet, on se le rappelle, aux pèlerins qui viennent prier au sanctuaire de Notre-Dame de séjourner dans la ville deux jours et deux nuits 2. Ces pèlerins affluaient par centaines. Les médecins eux-mêmes, jaloux d'une concurrence contre laquelle ils ne pouvaient rien, renvoyaient à Notre-Dame des Tables, selon le témoignage de Césaire d'Heisterbach, les malades dont ils désespé

gothiques de Montpellier, p. 130, nous apprend quelles étaient la valeur et la forme des comptoirs publics que nos banquiers avaient alors auprès de Notre-Dame des Tables. Un de ces comptoirs y est estimé 250 florins, un autre 100 florins; un troisième, placé près d'un pilier de l'église, y est indiqué comme ayant une canne de large.― Près de ces comptoirs était ce qu'on appelait la Loge, mot dont Gariel dérive l'étymologie de l'espagnol Lugar, qui signifie Place, et correspond lui-même au mot latin Locus.

4

Idée de la ville de Montpellier, 2° partie, p. 78.

2 << Si causa orationis tantum peregrinus venerit ad limina >> Beate Marie, secure moretur in villa per duos dies et duas » noctes, et tertia die secure recedat. » Charte du 15 août 1204, art. 30, ap. Pet. Thal., p. 18. —Le bayle, en entrant en charge, jurait, aux termes de la Charte d'amnistie du 10 décembre 1258, de conserver les priviléges des pèlerins qui viendraient, causa orationis, à Notre-Dame des Tables. - Notre-Dame des Tables figure parmi les petits pèlerinages qu'on imposait, au XIII• siècle, par manière de pénitence, aux Albigeois convertis. Voy. Hist. gén. de Lang., III, Pr. 372.

« السابقةمتابعة »