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PRÉFAC E.

L'AUROR 'AURORE du regne paifible d'un Prince bienfaifant, d'un Monarque auffi fage qu'éclairé, qui, à l'exemple de fon augufte Pere, s'intéreffe vivement au progrès des bonnes mœurs dans fes Etats, & qui regarde la vertu

Feu Monfeigneur le Dauphin, dont on vient de publier tout récemment la Vie & les Mémoires, qui atteftent que cet excellent Prince avoit le génie élevé, le cœur bon & fenfible, & l'efprit orné de toutes les connoiffances analogues à fon rang. On peut juftement lui appliquer ces paroles de l'Hiftorien Juftin, Liv. 23: In alloquio blandus, in negotio juftus, in imperio moderatus, prorsùs ut nihil ei regium deeffe, præter regnum, videretur. Il faifoit paroître beaucoup de douceur & d'honnêteté dans les converfations, de juftice dans le maniement des affaires, de modération dans le commandement; de forte qu'il ne lui manquoit que la qualité de Roi, en ayant déja toutes les vertus. Voyez, pag. 174, un trait admirable de ce Prince, auquel on peut ajouter celui-ci : Un jour qu'on vint avertir M. le Dauphin, qu'on n'attendoit plus que lui pour chanter le Te Deum, en actions de grac s d'une victoire que la France venoit de remporter: Hélas! dit-il, le Te Deum des Rois eft toujours le De profundis des peuples. Galerie Françoife.

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comme le plus ferme foutien de fon Empire, a paru le moment favorable pour le triomphe de la Raifon & de la vérité , pour compofer des ouvrages de Morale, pour fixer les idées du citoyen fur la nature de fes devoirs, pour infpirer une jufte horreur du vice, & pour réveiller dans tous les cœurs l'amour du bien & de l'honnête. C'est fans doute cette réflexion qui a fait éclore depuis quelques années une foule d'écrits eftimables dans le genre moral; mais les Obfervateurs critiques, en portant leur jugement fur ces productions modernes, ont juftement reproché à leurs Auteurs d'être tombés dans le même défaut que leurs devanciers; c'est-à-dire, de n'avoir adopté aucun principe folide au commencement de leurs ouvrages. Pour compofer un bon Traité de Morale, il faut d'abord l'Auteur établiffe un prinque cipe certain & indubitable, qu'il

en tire enfuite de juftes conféquences, qu'il entre dans le détail des devoirs généraux & particuliers, & que toutes ces différentes branches fe rapportent naturellement au principe fondamental qu'il a posé à l'entrée de fon livre: or, dans cette multitude innombrable de volumes anciens & nouveaux publiés fur cette matiere, on n'en connoît pas un feul, dont l'Auteur ait formé & rempli ce projet fi fimple d'une maniere fatisfaifante. C'eft ce qui m'a paru fort étonnant, après la lecture que j'ai faite de tous nos livres de Morale à l'occafion de celui-ci. Je m'attendois à y trouver, au moins dans les plus célebres, un fyftême régulier, qui pourroit diriger & juftifier le plan que mon efprit s'étoit formé. Malheureusement je n'ai fait que de vaines recherches à cet égard. Je n'ai vu par-tout que confusion & défordre. Si l'on excepte Cicéron dans

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