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RAISONNEE

DES OUVRAGES DES SAVANS

DE L'EUROPE,

Pour les Mois de

Fanvier, Février & Mars,

1753.

ARTICLE I.

AN ESSAY concerning the Nature of the Priest

hood.

C'est-à-dire,

ESSAI touchant la nature de la Sacrificature (a). Par Milord JOSEPH STORY, Evêque de Kilmore. A Londres chez C. Davis &C. Hitch. 1752. 8.

CE

'E Livre, tout petit qu'il eft, nous a paru trop digne de l'attention des Lecteurs judicieux, pour le paffer fous filence. On voit par un Avis au Public, dont il est précédé, que l'Auteur, plein de modeftie, & exempt de cet amour-propre qui aveugle tant d'Ecrivains, & leur fait donner des productions crues & indigeftes, a gardé

ce

(a) On peut traduire Sacerdoce; je me servirai indifféremment des deux termes, auffi-bien que de Prétre & Saa crificateur.

Tom, L. Part. I.

A

ce petit Traité plus de douze ans par devers lui, & que ce n'a été qu'après avoir eu l'approbation de plufieurs Savans à qui il l'a communiqué, qu'il s'elt enfin déterminé à le publier,tant pour le bien de l'Eglife que pour engager les perfonnes fu

dieufes à approfondir ce sujet importaOu

croit n'avoir pas encore été bien entendu. L'Ouvrage eft divifé en huit chapitres. I. De la Sacrificature en général.II. De la Sacrificature Judaïque. III. Des Prophètes & de leurs fonctions chez les Juifs. IV. Des Officiers, & du Service de la Synagogue. V. De la Sacrifiature, & des Docteurs de Morale chez les Payens. VI. Réflexions fur les fujets précédens. VII. De la Sacrificature Chrétienne. VII. Obfervations & Réflexions fur la Sacrificature Chrétienne. Parcourons brièvement ces articles.

Ce que nous appellons Religion,les Juifs l'ap pelloient en leur langue le Service, ou le Culte de Dieu. Et comme ce Service a deux parties, les fentimens du cœur, & les marques extérieures, on entendoit généralement par Sacrificateurs, chez les Anciens, un ordre de perfonnes établies pour avoir foin de ces marques extérieures de reSpect de vénération, dues à la Divinité. Partout où il y avoit quelque Religion, il y avoit des Sacrificateurs, qui en faifoient les cérémonies. Cependant il n'y a pas toujours eu des perfonnes, confacrées uniquement à cet office. Dans les premiers fiècles du Monde chaque Chef de famille officioit pour toute fa mailon; non que cet office appartînt de droit au Père, ou à l'aîné de la famille, à l'ex elution du refte; mais chacun officioit pour foi-même ; témoin Cain & Abel, qui

of

offrirent des facrifices chacun pour foi, étant encore dans la maifon de leur Père. Noe facrifia, en fortant de l'Arche; Jacob en fit de même du vivant d'Ifaac ; & quoique Fob ne foit qualifié nulle part de Sacrificateur, il eft dit qu'il offroit des facrifices pour lui & pour ses fils.

Quoiqu'il ne paroiffe rien de cette pratique depuis Abraham jufqu'à Moyfe, qui inftitua l'Ordre de Sacrificature,il n'eft pas vraisemblable que les defcendans de ce Patriarche ayent entièrement négligé le Service de Dieu. Avant Moyje, Mel chifedec eft le feul qui foit qualifié du titre de Sacrificateur zencore eft-ce un cas particulier, puifqu'il n'avoit eu ni prédéceffeurs ni fucceffeurs. Mais pendant qu'il n'y avoit point de Sacrificateurs dans tout l'Orient, il y en avoit en Egypte, qui confervèrent la propriété de leurs terres durant la famine, pendant que le refte du peuple vendoit les fiennes au Roi pour du pain. La raison en eft, que tant que les cérémonies d'une Religion étoient fimples & en petit nombre, chaque Particulier étoit fon propre Sacrificateur; mais lorsqu'après s'être multipliées, elles étoient devenues nationales, il étoit néceffaire qu'il y eût des perfonnes établies pour les accomplir. C'est à quoi Diodore de Sicile attribue l'origine des Prêtres en Egypte, & c'est la raifon naturelle de leur établiffement en d'autres Pays; ainfi le nombre des Pretres augmenta chez les Romains, à mesure que les Cérémonies Religieufes s'y multiplièrent.

La vraie Religion, qui comprend le culte de Dieu & l'amour du Prochain, eft auffi ancienne que le Monde: quand Dieu appella Abraham, it ne lui prefcrivit rien de nouveau que la CirconciA. 2

fion.

fion. Une Religion fi fimplen'avoit pas besoin de Sacrificateurs,mais ils devinrent néceffaires après la publication de la Loi. Lorfqu'il y eut un Culte établi dans un certain lieu, & en certain tems; différentes fortes de Rites & de Sacrifices; des diftinctions entre les chofes nettes & les chofes impures; des utenciles pour le Tabernacle, &c. Dieu jugea à propos d'établir un certain ordre de perfonnes, pour diriger toutes les parties de ce Culte compliqué: telle eft l'origine de la Sacriticature chez les Juifs que Dieu donna à la famille d'Aaron; non qu'il ôtât cette dignité aux aînés des autres familles, qui, felon quelques-uns, étoient nés Sacrificateurs, fondés fur un paffage des Nombres (a); car ils n'ont pas fait attention que cette déclaration touchant les premiers-nés, n'eft faite que fort peu de tems avant la publica tion de la Loi ; & que dans le verfet fuivant, Dieu déclare qu'il fe réfervoit les premiers-nés tant des hommes que des bêtes, à caufe que, lorsqu'il frappa tous les premiers-nés d'Egypte, il épargna ceux de fon Peuple. On ne voit là nulle mention de Sacrificature, les aînés des familles font confondus avec les premiers-nés des bêtes, & les uns & les autres continuèrent à être rachetés par argent, après qu'Aaron & fes defcendans eurent été revêtus de la Sacrificature. L'office des Sacrificateurs étoit de repréfenter le Peuple devant Dieu, & d'attirer fa bénédiction par des facrifices, des oblations, des prières & des actions de graces; leur ministère fe bornoit aux chofes faintes (b). La Sainteté à l'égard des chofes eft rélative, & fignifie leur féparation d'un usage ordinaire

(a) III. 2, (b) 1. Col. IX. 13.

offrirent des facrifices chacun pour foi, étant encore dans la maifon de leur Père. Noé facrifia, en fortant de l'Arche; Jacob en fit de même du vivant d'Ifaac; & quoique Fob ne foit qualifié nulle part de Sacrificateur, il eft dit qu'il offroit des facrifices pour lui & pour fes fils.

Quoiqu'il ne paroiffe rien de cette pratique depuis Abraham jufqu'à Moyfe, qui inftitua l'Ordre de Sacrificature,il n'eft pas vraisemblable que les defcendans de ce Patriarche ayent entièrement négligé le Service de Dieu. Avant Moyje, Melchifedec eft le feul qui foit qualifié du titre de Sacrificateur zencore eft-ce un cas particulier, puifqu'il n'avoit eu ni prédéceffeurs ni fucceffeurs. Mais pendant qu'il n'y avoit point de Sacrificateurs dans tout l'Orient, il y en avoit en Egypte, qui confervèrent la propriété de leurs terres durant la famine, pendant que le refte du peuple vendoit les fiennes au Roi pour du pain. La raison en eft, que tant que les cérémonies d'une Religion étoient fimples & en petit nombre, chaque Particulier étoit fon propre Sacrificateur; mais lorsqu'après s'être multipliées,elles étoient devenues nationales, il étoit néceffaire qu'il y eût des perfonnes établies pour les accomplir. C'eft à quoi Diodore de Sicile attribue l'origine des Prêtres en Egypte, & c'eft la raifon naturelle de leur établiffement en d'autres Pays; ainfi le nombre des Pretres augmenta chez les Romains, à mesure que les Cérémonies Religieufes s'y multiplièrent.

La vraie Religion, qui comprend le culte de Dieu & l'amour du Prochain, eft auffi ancienne que le Monde: quand Dieu appella Abraham, it ne lui prefcrivit rien de nouveau que la CirconciA. 2

fion.

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