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,ple & fi naturelle? En-vérité c'eft fermer les yeux à la lumière, Moins de prévention pour des Syftêmes ridicules (a), où il faut compli cation de caufes, où il faut animer la Nature, & lui donner des qualités inconnues. Plus de fincérité."

Mr. Gautier fait enfuite ses réflexions fur la Mufique des Couleurs du Père Caftel. Il trouve que l'idée en eft ingénieufe, mais il foutient que l'exécution en eft plus difficile que l'invention de la Pierre Philofophale, & qu'elle ne fauroit être d'aucune utilité ni aux Muficiens ni aux Pein tres. Il lance en paffant quelques traits contre Newton. Cet illuftre Philofophe revient encore fur la fcène dans la Differtation fuivante, qui roule fur la manière de peindre l'Arc-en-ciel. Mr. Gautier prétend l'y convaincre de contras diction.

On expofe tous les ans dans un Salon du Louvre les Tableaux que les Peintres de Paris ont faits dans le cours de l'année. C'eft pendant quelques femaines un fpectacle qui amufe le Public. Les habiles Artiftes fe font connoître par-là. C'est un éguillon pour l'émulation. Mr. Gautier paffe en revue les Tableaux qui ont été expofés en 1751,& en dit fon avis. Il trouve qu'en général les Peintres font en défaut fur l'Anatomie. Il les exhorte à l'étudier, à difféquer euxmêmes des cadavres. Il croit qu'il ne leur fuffit pas de deffiner d'après un modèle vivant, mais qu'il faut encore qu'ils acquièrent une parfaite connoiffance des mufcles & de la charpente du corps-humain. pm Mr.

(a) Le Syftême de Newton.

Mr. Gautier emploie le refte du volume que nous avons en main, à répondre aux objections que l'on a faites dans le Journal des Savans & dans le Journal Oeconomique, contre fon nouveau Systême du Monde. Il ne fait guère que répéter ce qu'il avoit dit dans fa Chroagénéfie; & fes réponses ne font pas plus intelligibles que 1'Ouvrage même, qu'elles font destinées à étayer. Il eft à fouhaiter que dans la fuite de celui dont nous rendons compte, il ne revienne point 'à ce fujet, & qu'il fe borne à ce que fon titre promet, à des Obfervations fur la Phylique & les Arts. Par-là il travaillera bien plus utilement pour le Public, qu'en s'obftinant à lui faire goû ter des conjectures & des hypothèses que ce inê'me Public s'obstine à mépriser.

Au refte le Livre dont nous venons de donner une idée, n'eft que la première partie du premier tome d'un Ouvrage qui doit en avoir quatrevingt, & auquel l'Auteur deftine vingt années de travail. Il promet d'y faire entrer des Manufcrits curieux, qu'il poffède actuellement en grand nombre fur les Arts, & qui concernent les Couleurs, les Teintures, les Vernis, les Métaux, tes Aimants artificiels, les Phofphores, les OuI vrages en émail, les Peintures à fresque, à la mofaïque, fur verre & fur métail. Par le fecours d'un Correfpondant que Mr. Gautier a à Londres, & qui eft auffi dévoué que lui au Bien-public, il communiquera à fa Patrie tout ce qui a été découvert en Angleterre depuis quelque tems, & tout ce qui pourra s'y découvrir dans la fuite. Il offre de plus à ceux qui voudront publier leurs découvertes fur les Arts, l'Hiftoire Natu

relle

relle & la Phyfique, d'inférer dans cet Ouvrage avec toute la fidélité & l'exactitude poffible les Pièces de leur façon qu'ils voudront lui faireparvenir. Il s'engage même à y joindre à fes dépens les gravûres néceffaires. Avantage uni,, que, ajoûte l'Auteur avec raifon, qu'il eft impoffible de trouver ailleurs que chez moi."

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Outre deux Planches jointes à cette I. Partie, qui n'en peuvent être détachées fans que le Livre foit défectueux,Mr. Gautier en a fait deux autres rélatives à cet Ouvrage, mais qu'il débite féparément. Elles repréfentent les deux Hermaphrodites dont il a donné la defcription. Elles font imprimées en couleur. De pareilles Planches coJorées paroîtront en même tems que les différentes parties de l'Ouvrage. Leur Recueil formera plufieurs grands in-folio, où l'on trouvera presque tous les Oifeaux, les petits Animaux, tous les Infectes, tous les Coquillages, & un grand nombre de Plantes de grandeur naturelle. Ces Planches auront toutes dix ou douze pouces de haut fur fept ou huit de large.

ARTICLE XIL

SUPLEMENT au JOURNAL HISTORIQUE du VOYAGE à l'EQUATEUR, & au Livre de la Meture des trois premiers Degrés du Méridien, fervant de réponse à quelques objec tions. Par Mr. DE LA CONDAMINE. Un Volume in-4. de 52 pages fans l'Avertiffement. Paris chez Durand & Piffot, 1752.

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Neque enim bene facta, maligne

Detrectare meum eft; modo ne communia folus Occupet. Ovid. Met. Lib. XIII.

L eût été à fouhaiter que Mr. de la Condamine nous eût donné une histoire bien suivie de ce qui fait le fujet de fa difpute avec Mr. Bou guer. L'Avertisement qu'il a mis à la tête de cet Ouvrage, ne fuffit pas pour donner au Lecteur une idée nette & précife de ce qui s'eft paffé entre lui & fon Adverfaire. Le corps de la pièce n'eft compofé que des objections faites par Mr. Bouguer, & des réponses que lui oppofe notre illuftre Académicien.

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Ces objections, ces réponses, contiennent, il eft vrai, tous les faits principaux rélatifs à cette controverfe; mais faute de liaifon, & pour être trop féparés les uns des autres, l'efprit ne fauroit les mettre dans l'ordre qu'il faut pour pouvoir fe les rappeller. Il faut toujours un fil quí guide le Lecteur, lors fur-tout qu'on le conduit dans des routes difficiles & peu connues. L'aveu que fait lui-même Mr. de la Condamine, devoit l'engager à nous expofer toute cette affaire fous un point de vue facile à faifir. de vue fac ,, Jene diffimule point, dit-il, que ce que j'écris ici, n'aura peut-être pas en Europe une douzaine de Lecteurs attentifs. Encore, fi j'ofois y compter, je ne croirois pas mes peines perdues; le poids du fuffrage de mes Juges me dédommageroit 32. de leur petit nombre. Parmi ceux à qui ces ,, objets font familiers, je defespère d'en trouver », qui ayent affez de loifir ou de curiofité pour vouloir approfondir tous les points de cette

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;, controverfe; mais je n'en connois entr'eux ,, aucun, ni François, ni étranger, que je recufalle pour Arbitre.

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Si Mr. de la Condamine ne peut compter en Europe que fur une douzaine de Lecteurs attentifs, pourquoi n'avoir pas levé d'avance quantité de difficultés? On diroit qu'il n'a voulu plaider fa caufe que devant des Juges déjà inftruits de ce qui s'étoit paffé entre lui & Mr. Bouguer, devant les Membres de l'Académie de Paris. Il perd ici beaucoup plus qu'il ne penfe. Sa caufe paroît bonne on eft porté, en la lifant, à ju. ger en fa faveur, du moins dans ce qui eft bien éclairci.

-Ce défaut eft le feul qui foit fenfible dans tout 1'Ouvrage. Tout le refte à un mérite peu commun, & même plus d'une forte de mérite. Vous trouvez par-tout un amour fincère pour la vérité, beaucoup de modeftie, de candeur, d'équité, de droiture, & de générofité, même à l'égard d'un Rival qui femble avoir voulu lui enlever un honneur légitimement dû, la feule récompenfe digne des travaux d'un Philofophe. Les preuves qu'il donne de ce qu'il avance, font tou tes démonftratives. Elles font fondées fur des faits bien avérés, fur des témoignages autenti ques, dont on ne fauroit lui contefter la vérité. Point de déguisement dans fes récits; ils font fimples, fans fard, & marqués au coin de la plus grande fincérité.

Ce n'eft ni l'envie, ni l'amour d'une vaine gloire, qui lui fait publier cet Ecrit ; il ne met la main à la plume, que pour fe défendre contre les attaques d'un Rival qui cherche à étendre une

M 4

répu

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