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pour développer. On les trouve dans bien des Livres connus de tout le monde; & on les y trouve même fans plufieurs menus défauts de jufteffe avec lefquels elles font exposées dans l'Auteur. Mais ce que l'on chercheroit vainement ailleurs, c'eft une foule d'exemples & d'exercices au moyen defquels il met fous les yeux du Lecteur la pratique de fes Règles, & lui menant pour ainfi dire la main les lui fait pratiquer à lui-même. C'eft cette multitude d'exemples fur chaque opération, qui fait le principal méri te de ce Livre. C'eft par-là furtout qu'il peut être d'une grande utilité aux Jeunes-gens.

Nous renvoyons à un fecond Extrait la quatrième Opération, qui confifte à Juger. Elle fait le fujet des deux derniers volumes de cet Ouvrage.

ARTICLE III.

DE Veterum Clypeis, BLASII CARIOPHILI Opufculum,in quo plura que ad Græcam Romanamque Militiam pertinent explicantur Es illuftrantur. Lugduni, Batavorum typis Elia Lufac junioris. 1751.

C'est-à-dire,

TRAITE des Boucliers des Anciens par BLAISE CARIOPHILE. 40. pàg. 131. fans la Dédicace qui en a 16.

Tou

Out le monde connoît le Bouclier, Arme défenfive dont toutes les Nations fe font fer vies jufqu'à l'invention de la Poudre à canon, & qui eft actuellement en ufage chez les Peuples iamo qui

J

qui n'ont pas encore celui des Armes à feu. Pour en avoir quelque idée, il fuffit qu'on ait quelquefois jetté les yeux fur des Médailles ou fur leurs empreintes, ou en général fur des Estampes d'Antiques Rien ne s'y préfente plus fouvent que la figure du Bouclier. La légère connoiffance qu'on en acquiert par cette voie, eft néceffaire à tous ceux qui lifent des Livres d'Hiftoire ou de Mythologie; mais auffi elle leur fuffit. Il n'y a que les Erudits de profeffion, qui se font voués à l'étude des anciens Auteurs, qui ayent befoin d'une connoiffance plus détaillée & plus aprófondie de cette espèce d'Armes. C'eft pour eux uniquement que l'Ouvrage que nous annonçons eft fait; c'eft auffi en leur faveur que nous allons en donner un précis, auquel pourtant je ne leur con feille pas de fe borner.Et c'eft fans doute ce qu'ils n'auront garde de faire. Ils favent trop bien ce qu'a dit un ancien Poëte:

Gratius ex ipfo fonte bibuntur aqua.

Le Bouclier eft un moyen fi naturel de fe défendre, qu'il n'a pu manquer de venir dans l'efprit aux premiers qui ont eu à combattre ; c'est-à-dire, fans doute,aux hommes du premier âge. Il est donc bien inutile d'en chercher l'inventeur parmi les premiers noms fameux dont l'Histoire s'eft chargée. C'eft pourtant ce qu'on a fait. Notre Auteur nous aprend qu'on a attribué l'invention de cette Arme à Acrifius, à Proetus, aux Egyptiens, & que Platon en a fait honneur à Minerve.

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On penfé bien qu'une Arme d'un ufage auffi général a dui varier à bien des égards, felon le goût & les vues de ceux qui s'en font fervis. Et

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c'eft

c'eft en effet ce qui eft arrivé. Le Bouclier Grec, Argolicus Clypeus, ainfi appellé parce qu'on le croyoit inventé à Argos, étoit rond & couvroit tout le corps. Il fut en ufage chez tous les Peuples d'origine Grecque, & chez beaucoup d'autres. Et ille fut long-tems fans qu'on fît attenti on à ce qu'il avoit d'embarraffant & d'incommode. Iphicrate, Général Athénien, fongea le premier à réformer le Bouclier Grec. Il lui en fub. ftitua une espèce plus légère & plus aifée à ma nier, qu'on appella Pelta. Elle étoit de forme ovale.

Les Romains fe fervirent du Bouclier Grec jufqu'à Servius Tullius, qui leur en fit prendre d'une autre forme, dont l'ufage s'étendit enfuite avec l'Empire de Rome. On l'appelle Scutum. Selon Polybe, c'étoit un quarré long de quatre pieds de haut & de deux & demi de large. Il étoit recourbé en manière de tuyau, pour mieux s'ajufter au corps. Les Romains fe fervirent auffi du Bouclier des Samnites, qui ne différoit du leur qu'en ce que le bas en étoit plus arrondi. Le grand Bouclier Romain n'étoit que pour les Soldats pefamment armés. La Cavalerie & les Troupes légères fe fervoient d'un plus petit appellé Par. ma. Il étoit creux, rond, de trois pieds de dia

mètre.

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Le Bouclier des Amazones étoit petit, ovale, & échancré en demi-lune. Celui des Gaulois éroit auffi haut que le combattant qu'il devoit couvrir, mais pas auffi large. Sa grandeur & fa fi. gure platte comme celle d'une porte, lui en firent donner le nom en Grec (a). Il étoit d'un ufage

peu

(a) Impeòs.

pea commode & peu fûr. Les Germains n'y a voient pas cherché beaucoup plus de fineffe.. Leurs Boucliers étoient longs & plats, plus lar ges au milieu que vers les extrémités, ce qui leur donnoit la figure d'un exagone. Tout ce qu'on fait du Bouclier des Bretons, c'eft qu'il étoit rond & petit. Celui des Espagnols s'appelloit Cetra,& ne différoit pas beaucoup du Pelta. Les Scythes avoient des Boucliers quarrés appellés Gerra. Les Thébains fe diftinguoient des autres Grecs. par rapport à leur Bouclier,en ce qu'ils y faifoient, des deux côtés vers le milieu une échancrure. Je ne dirai rien des Boucliers des autres Peuples, ils reviennent à quelqu'une des formes indiquées.

On a fait des Boucliers de diverfes matières. Ceux des Grecs étoient de peau couverte d'airain ou de quelqu'autre métal. Il y en avoit qui étoi ent tout d'airain. Lycurgue avoit prefcrit aux La cédémoniens de n'en porter point d'autres. Ho mère parle de Boucliers faits de fept doubles de cuir de Bœuf. Le Bouclier d'Achille étoit compofé de deux lames d'airain, deux d'étain & une d'or. On faifoit auffi des Boucliers d'écorce d'arbre d'Ofier, de branches de Saule, de feps de Vigne. Enfin on y employoit le Tilleul, le Fi.. guier, le Sureau.

Outre ce qui faifoit le corps du Bouclier, il y avoit dans cette Arme plufieurs autres pièces remarquables. Au milieu étoit une pièce de fer, relevée, de figure circulaire, que les Latins appellent Umbo, & les Grecs pande. Le bord du Bouclier étoit garni d'une lame de fer, en Grec Irç. Elle fortifioit le Bouclier contre les coups d'une arme tranchante, & contre l'effet de l'hu

!

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midi

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midité lorsqu'on l'appuyoit contre terre. Notre Auteur croit que cette lame régnoit tout autour du Bouclier, clypei ambitum contegit,dit-il.Mais fi l'on examine le paffage de Polybe qu'il cite, on verra que cet Hiftorien ne parle que des parties fupérieure & inférieure du Bouclier, ix as xat xάTweev av. Il faloit quelque chofe pour tenir & manier le Bouclier. Dans les premiers tems on fe fervit tout fimplement d'une longue courroie, au-lieu de laquelle il y avoit dans le Bouclier d'A• gamemnon une chaîne d'argent. Les Cariens,dout le génie inventif s'étoit tourné du côté de la Guerre, parce qu'ils en faifoient métier, & qu'ils ont été le premier Peuple qui ait mis fon fang & fa valeur à prix; les Cariens, dit notre Auteur, imaginèrent de mettre au Bouclier une anfe qui fe faifoit de cuir, de bois, ou même de fer. On l'appelloit xv. Dans la fuite on en mit deux; on paffoit le bras dans l'une, & on teneit l'autre de la main. Le mot de wógwaž défigne auffi dans les Auteurs la partie du Bouclier qui fert à le tenir. Plutarque diftingue le πόρπαξ du ὄχανον. Επιftate, ce célébre Archevêque de Theffalonique qui a fi bien commenté Homère, les confond. Notre Auteur rapporte les paffages de ces deux .Ecrivains fans ofer décider une fi grande controverfe. Quum nobis, dit-il, non liceat in tantâ rerum caligine & obfcuritate dicere utra pars juftiorem habeat caufam, neque tantas inter fe componere lites. Il femble pourtant qu'on pour roit concilier aifément ces deux célébres Auteurs. Il n'y auroit qu'à dire une chose très-probable. C'est que ces deux manières d'anfe étoi ent assez différentes l'une de l'autre pour être dif

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