صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

& pour trouver les preuves de ce qu'il avance, que Mr. Lardner n'a fait pour écrire fa Differtation. Celui qui allègue de bonnes raisons, ne vient jamais trop tôt: c'est au Public à juger préfentement à qui il faut donner la préférence.

Il y a des perfonnes qui foupçonnent que Mr. Lardner a été indispofé contre ces lettres, par un endroit des Prolégomènes où il eft dit, Que les paffages de l'Ecriture cités par St.Clément va lent Jeuls, ou du moins égalent tout ce que le célébre Dr. Lardner a ramassé pour démontrer la crédibilité de l'Evangile. Il feroit fâcheux qu'une expreffion échappée à l'Editeur, fît du tort aux Lettres mêmes. D'autant plus que cet Editeur, ayant employé la plus grande partie de fon tems à lire les Pères de l'Eglife à peu près dans la même intention, n'a pas eu affurément la moindre pensée de déroger au mérite perfonnel & à l'utilité des Ouvrages de Mr. Lardner, & qu'il eft fort éloigné de lui faire un reproche ridicule, de n'avoir pas vu ces Epitres avant qu'elles eusfent paru. Enfin, ne pourroit-on pas mitiger cette expreffion à la fatisfaction de Mr. Lardner, en avouant qu'elle eft hyperbolique ?

ARTICLE IX.

Du RAPPORT qu'a la TABLE du célébre D. HALLEY avec les idées de Mr. DE BUFFON, pour fonder une Règle des probabilités de la durée de la vie humaine.

eo difconvenit inter

Meque & te.

Ma

M

A fituation dans le monde ne me permet, tant pas de feuilleter beaucoup les Ou, vrages des Savans, a été caufe que je n'ai pas été. des premiers à lire l'Hiftoire Naturelle générale. &particulière avec la Defeription du Cabinet. du Roi de France. Un peu de loifir m'ayant cependant permis d'en faire la lecture, je me fuis. arrêté à un paffage de Mr. de Buffon, où je me trouve nommé de compagnie avec le célébre. Mr. Halley & autres, pour recevoir notre condamnation au fujet des Tables faites pour déterminer les degrés de probabilité de la durée de. la vie humaine. Comme le Paffage fournit mes remarques, je commencerai par le donner ici tout. entier.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

L'Homme (dit Mr. de Buffon fur la fin du. fecond Tome) comme l'on fait, meurt à. ,, tout âge, & quoiqu' en général on puiffe di-. ,, re que la durée de fa vie eft plus longue que, celle de la vie de prefque tous les animaux, on ,, ne peut pas nier qu'elle ne foit en même tems "plus incertaine & plus variable. On a cherché dans ces derniers tems à connoître les degrés. de ces variations, & à établir par des obfervations quelque chofe de fixe fur la mortalité des hommes à différens âges. Si ces obfervations étoient affez exactes & affez multipliées,elles feroient d'une très grande utilité pour la connoiffance de la quantité du peuple, de fa multiplication, de la confommation des denrées, de la repartition des impôts,&c.Plufieurs per fonnes habiles ont travaillé fur cette matière; & en dernier lieu Mr. Deparcieux, de l'Académie desSciences,nous a donné un excellent Ou

[ocr errors]
[ocr errors]

وو

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

Ouvrage. qui fervira de règle à l'avenir au tu, jet des Tontines & des Rentes viagères; mais comme fon projet principal a été de calculer. la mortalité des Rentiers, & qu'en général les Rentiers à vie font des hommes d'élite dans un ,, Etat, on ne peut pas en conclure pour la mortalité du genre-humain en entier. Les Tables , qu'il a données dans le même Ouvrage fur la ,, mortalité dans les différens Ordres Religieux, font auffi très curieufes; mais étant bornées à , un certain nombre d'hommes qui vivent différemment des autres, elles ne font pas encore fuffifantes pour fonder des probabilités exactes fur la durée générale de la vie.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

,, Mrs. Halley, Graunt, Kerfeboom, Sympfon,&c. ont auffi donné des Tables de la mortalité du genre-humain,& ils les ont fondées fur le dépouillement des régiftres mortuaires de quelques Paroiffes de Londres, de Breslau, ,, &c. mais il me paroît que leurs recherches, ,, quoique très amples & d'un très long travail,

[ocr errors]

وو

دو

[ocr errors]

ne peuvent donner que des approximations af,, fez éloignées fur la mortalité du genre humain en général. Pour faire une bonne Table de cette el èce, il faut dépouiller non feule.. ment les régiftres des Paroiffes d'une Ville,, comme Londres, Paris, &c. où il entre des ,, étrangers, & d'où il fort des natifs, mais en,, core ceux des Campagnes, afin qu'ajoûtant enfemble tous les réfultats, les uns compenfent les autres ; c'eft ce que Mr. Dupré de St. Maur,de l'Académie Françoife, a commencé à exécuter fur douze Paroiffes de la Campagne , & trois Paroilles de Paris; il a bien voulu me

دو

[ocr errors]

دو

Come رو

[ocr errors]
[ocr errors]

communiquer les Tables qu'il en a faites, pour les publier; je le fais d'autant plus volontiers, que ce font les feules furtefquelles on puiffe établir les probabilités de la vie des hommes en général avec quelque certitude.

Pour les Tables mêmes, je m'en rapporte à l'Ouvrage.

Je ne fuis nullement en peine de défendre ma Table,elle a de quoi fe foutenir elle même; mais je fuis très furpris qu'un Philofophe condamne des Ouvrages qu'il n'a jamais vus ni lus: car il est très évident que Mr. de Buffon n'a jamais vu mes Ellais d'Arithmétique Politique, & que tout ce qu'il en paroît favoir, eft puifé, bien à la légére encore, dans l'Ouvrage de Mr. Depar cieux, qui cependant n'en favoit autre chofe comme il le fait fentir lui-même, que ce qui fe trouve dans la Bibliothèque Raisonnée au premier trimestre de l'année 1743. tom. 30: malheureufement cet extrait n'eft pas de main de Maître, & la correction qu'on en a faite dans la feconde partie de ce même tom. 30. ne fuffit pas pour faire éviter l'écueil.

Mr. de Buffon pouvoit pourtant en favoir davantage fans la lecture même d'un Ouvrage écrit en une langue qui lui eft apparemment inconnue; puifque Mr. Eames a donné un fort bon extrait en Anglois de mon premier Effai inféré dans le Cahier Numero 450 des Tranfactions de la Société Royale de Londres, dont ce Philofophe eft membre, & que Mr. van Rixtel a donné l'extrait des deux Eflais fuivans au Numero 468 des fusdites Tranfactions Philofophiques. Outre ce la Mr. De la Chapelle a donné dans le 13. Tome

de

de la Nouvelle Bibliothèque, au mois de Décem bre de l'année 1742, un extrait fort détaillé.. & fort judicieux de mes trois Effais enfemble. J'ai encore confirmé mes observations par une preuve intéreffante & fenfible fur cette partie de Londres qu'on nomme la Cité, & qui fe trouve dans le premier trimestre de l'année 1743, Tome 14. de ladite Nouvelle Bibliothèque ; & dans le fecond trimestre de l'année 1745 de la Bibliothè que Raisonnée on a encore inféré une petite pièce rélative à mes obfervations & à mes preuves. Je prens la liberté de renvoyer tout Lecteur, qui n'entend pas le Hollandois, aux pièces citées ; & maTable des degrés de Probabilité de la durée de la vie humaine fe foutiendra fort bien contre le ju gement précipité de Mr. de Buffon,qui certaine ment a trop de candeur pour ne pas reconnoître, après un mûr examen des pièces citées, qu'elle renferme quelque chofe de plus que des approxi mations affez éloignées fur la mortalité du genre bumain en général.

Je dirois prefque la même chofe de l'excellente pièce du favant Halley, fi mon étonnement ne s'augmentoit à mefare que je réfléchis, que cet Ouvrage doit être très bien connu par un membre de la Société Royale de Londres, & que ce membre en porte pourtant un jugement fi peu mefuré. Cette réflexion me conduit à une autre espèce de défenfe de cet illuftre défunt ; c'eft de faire fentir à Mr. de Buffon, que prefque les mêmes degrés de probabilité de la durée de la vie des hommes en général, réfident dans la Table de Mr. Halley, qu'il veut que réfident dans le dépouillement des Obfervations ou Tables qu'il publie de Mr. Dupré de St. Maur.

J'ai

« السابقةمتابعة »