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Chapitre Deuxième.

HISTOIRE ORDINAIRE DE SOCRATE.

ELLE EST INCOMPLÈTE, PAR CONSÉQUENT FAUSSE, et DEMANDE UN COMPLÉMENT, QUI EST SA PARTIE LA PLUS IMPORTANTE.

Au tems de la naissance de Socrate, la terre comptait, suivant la chronologie mosaïque, 3,500 ans d'existence à peu près, et JésusChrist ne devait y naître qu'environ 470 ans plus tard. Il y en avait près de 1200 qu'Athènes avait été fondée par Cécrops; et Rome, qui l'était depuis moins de trois siècles, et qui venait d'instituer ses tribuns, ne devait mettre le pied sur le sol de la Grèce, que deux ou trois cents ans après.

Les colonies grecques de l'Italie, Tarente, Crotone, Sybaris, florissaient déjà sous l'influence de lois que leur avaient données quelques-uns des premiers disciples de Pythagore. Hiéron, tyran de Sicile, réunissait à sa cour de Syracuse les poètes et les beaux-esprits de ce tems-là, Simonide, Pindare, Epicharme, Bacchylide. Artaxerce Longue-Main venait de recevoir, en Perse, Thémistocle banni d'Athènes, et il ne devait pas tarder à permettre aux Hébreux, alors captifs à Babylone, de suivre leur prophète Esdras, envoyé à Jérusalem pour relever leur temple et leur religion,

Pour ce qui est de la Grèce et d'Athènes en particulier, bien qu'on fût déjà loin du tems où Hercule, Thésée, Pirithoüs, couverts de peaux de bêtes et armés de massues, comme le sont actuellement nos sauvages, allaient, à travers les forêts de leur pays, faire la chasse aux monstres qui les peuplaient, néanmoins, dans ce siècle d'Aristide-le-Juste, les guerres, souvent entreprises pour des motifs qui nous paraîtraient aujourd'hui bien frivoles, se faisaient suivant un droit des gens, où les villes prises étaient sans plus de façon détruites, les

citoyens réduits en esclavage, et leurs femmes, leurs filles, destinées au service ou à la couche des vainqueurs '.

La vie civile et intérieure des Grecs, réglée, en grande partie, par l'ensemble admirable des lois de Solon, offrait néanmoins encore bien des disparates, et toutes les marques d'une civilisation boiteuse. C'étaient l'ignorance et la vénalité de juges innombrables, à côté de la savante probité des aréopagites; la toute-puissance des courtisanes sur l'esprit des hommes d'État les plus considérés et des philosophes les plus graves; une liberté, une licence toute démocratique, mêlée aux excès d'une aristo

Voici qui est bien plus fort. Le matin même de la bataille de Platée, Aristide ayant fait prisonniers trois neveux du Roi Xercès, les envoya à Thémistocle qui, sur l'avis du devin Euphrantidas, les fit sacrifier à Bacchus Omestes (mangeur de chair crue), pour se rendre les Dieux favorables. Cet acte de sauvagerie, que raconte Plutarque dans les vies d'Aristide et de Themistocle, en dit plus que tous les commentaires sur l'état de civilisation de ce tems-là. Les Grecs n'étaient plus anthropophages, mais leurs Dieux l'étaient

encore.

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