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ftantin fut baptifé à Nicomédie & non à Rome, font fi refpectables (a), qu'Em. Schelftrate ayant honte de les démentir, fuppofe que Conftantin a été baptifé deux fois, & qu'il eft mort Arien (b). Il met cette converfion fur le compte d'Eufèbe Evêque de Nicomédie, & il dit que les Ariens rebaptifoient ceux qui quittoient l'Eglife Catholique, pour embraffer l'Arianifme. Mais cette coutume eft de bien plus nouvelle date (c), & il est très-probable que Conftantin ne fut baptifé qu'au lit de la mort; car qui peut ignorer la mauvaise coutume qui règnoit dans ces temslà, furtout parmi les gens de qualité qui fe faifoient Chrétiens, de différer leur baptême jufqu'à l'extrémité, dans la pensée, comme l'enfeigne encore l'Eglife Romaine, que le baptême effaçoit tous les péchés? Mais cette coutume ayant extrêmement encouragé le vice, les Pères de l'Eglife, principalement Bafile, (d) Gregoi re de Niffe & St. Ambroife, déclamèrent fortement contre cet ufage pernicieux, & le profcrivirent. Ne devroit-on pas, pour la même raifon, profcrire la Confeffion auriculaire? Remarquons en paffant, que fi les vertus qu'on lui attribue aujourd'hui euffent été connues alors les Pécheurs n'auroient pas eu besoin de diffé

rer

(a) Theod. 1. 1. c. 32. Soz. 1. 2. c. 34. Socr. 1. 1. c. 39. Phot. cod. 127. Ambr. Serm. de obitu Theod. Hier. in chron. Soz. 1. 4. c. 18.

Schelftrat. antiq. illuftr. part. 2. differt. 3.c 6.

Aug. de hæref. c. 48. De his qui baptifmum differebant vid. Socr. 1. 5. c. 6. Soz. 1. 7. c. 4. Ambr. orat. in fun. Val.

(d) Greg. in orat. de bapt. Ambr, in Serm, de Sanct. & alibi.

rer leur baptême jufqu'à l'article de la mort, pour obtenir par ce moyen le pardon de leurs péchés; puifqu'ils ne font pas moins réellement effacés par la confeffion, que par les eaux du baptême.

Au-refte la lettre du Concile de Nicée à Sylveftré, fa réponse, les Actes d'un Concile de 275. Evêques,qu'on fuppofe qu'il tint à la requifition des Pères du Concile de Nicée, pour confirmer leurs Canons & leurs Decrets, fa lettre aux Evêques des Gaules en faveur de l'Eglife de Vienne, les Actes de deux autres Conciles, qu'on fuppofe avoir été tenus à Rome de fon tems, font autant de piéces univerfellement rejettées par les Savans (1), & non

moins

(1) Le ftile de la Lettre eft tout-à-fait barbare & inin. telligible. Les Confuls y font traités de Souverains, & el. le eft datée du s. ou 6. jour après l'ouverture du Concile. Le deffein de l'impofteur eft de faire croire que les Pères de Nicée s'adrefièrent à Sylveftre, pour qu'il confirmât leurs Decrets. La Réponse attribuée à Sylveftre eft de même étoffe que la lettre; elle fuppofe que ce Pape a ajoûté quelque chofe au Concile; elle parle du Cycle de Victorin, qui ne nâquit que longtems après la mort de Sylveftre; & elle porte une fauffe date. Pour ce qui eft du Concile tenu à Rome, les Anciens l'ont abfolument ignoré. Qui pourra croire qu'aucun des Anciens n'ait jamais ouï par. ler d'un Concile tenu dans la Capitale de l'Empire, & compolé de 275. Evêques, ou que s'ils en ont eu connoiffance, pas un d'eux n'ait jugé à propos d'en faire mention? Il fut, dit-on, tenu en présence de Conftantin ; mais il est démontré que cet Empereur n'étoit point à Rome dans ce tems-là. Les Canons de ce prétendu Concile ren ferment des règlemens tout contraires à la Difcipline de ces tems-là, & impoffibles à observer; par exemple, que tous les Eccléfiaftiques doivent paffer par tous les moin dres degrés avant que de parvenir aux plus hauts, & de

meurer

moins fabuleufes que l'Inftrument de la dona-
tion de Conftantin, & le voyage de ce Prince
avec Sylveftre au Concile de Nicée, tel qu'il
eft rapporté dans les Actes de ce dernier, for-
gés, à ce qu'on croit, dans le VIII. Siècle;
même ceux qui font en Grec, & que F. Com-
befis a publiés en 1660 (a). Sylvestre mourut
le 31. Décembre 335, après avoir gouverné
l'Eglife de Rome 21. ans & onze mois (b).
Conftantin.
MARC.

Trente-troisième Evêque de Rome.
An de Christ 336.

Marc fuccéda à Sylveftre le 18. Janvier 336. Théodoret le paffe fous filence (c); mais Optat, Ruffin, St. Augustin, St. Jérôme & Sozomène en font mention (d). On ne fait rien de certain ni de fa vie, ni de fon administration. Anastase à-la-vérité dit qu'il établit l'Evêque d'Oftie pour inftaller celui de Rome, & pour porter le pallium. Baronius remarque que c'est la première fois qu'il eft fait mention du pallium. Mais Anaftafe n'eft pas un Auteur für lequel on puiffe compter. Quoi qu'il en foit, il eft certain que les Evêques d'Oftie ont longtems joui de ce privilège: il en eft parlé dans St. Auguftin, & dans un Mémoire préfenté à l'Em

pereur

meurer un certain tems dans chaque, deforte que perfon ne n'auroit pu arriver à l'Epifcopat avant 60 ans; ce qui eft abfurde & contraire aux faits hiftoriques. Enfin le ftile en eft tout-à-fait baroque, voici un des Canons: ut unusquifque Epifcopus rediens ad Parochiam fuam Compaginem Jalutationis plebi tuæ innotefcat.

(a) Comb. act. &c. p. 258. (b) Buch. cycl. p. 267.273. (c) Theod. 1. 2. c. 12.

(d) Opt. 1. 2. p. 48. Ruff. 1. 10. c. 22. Aug. ep. 165. Hier. chron. Soz. 1. 2. c. 20.

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pereur Honorius par le Clergé de Rome, à l'oc cafion de l'élection du Pape Zofime. La lettre qu'on dit que les Evêques d'Egypte lui écrivirent, eft regardée, auffi-bien que la réponfe comme fabuleufe par Baronius lui-même; & avec raifon, puifque cette réponse eft datée 18 jours après la mort de ce Pape, laquelle arriva le 7. Octobre de la même année de son élection. Il fut enterré dans le Cimetière de Balbina, qui depuis a porté fon nom. On vénére fon corps dans l'Eglife de St. Laurent à Florence, mais on ne trouve aucun Auteur qui parle de cette translation.

ARTICLE II.

MEMOIRES CRITIQUES, pour fervir d'éclair ciffemens fur divers Points de l'Hiftoire Ancienne de la Suiffe; & fur les Monumens d'Antiquité qui la concernent; avec une Nonvelle Carte de la Suiffe Ancienne, par Mr. LOYS DE BOCHAT, Lieutenant-Ballival de Laufanne. Tome III. A Lausanne, chez Marc-Michel Boufquet & Compagnie 1749. C'est un in-4. de 626. pages.

Nous avons rendu compte des deux premiers

Volumes de ce favant Ouvrage dans quelques-unes des précédentes parties de ce Journal; & nous aurions annoncé celui-ci plutôt, s'il étoit forti de la preffe à la date exprimée dans le titre. Mais il paroît par un Avis placé à la fin du Volume, que l'impreffion en a été retardée. Comme il eft court, il ne fera pas inutile de le placer

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placer ici. Si l'on n'avertiffoit pas que ce Volume, dont les premières feuilles furent im,,primées en 1749, année que porte le Titre, n'a 'été achevé d'imprimer que le 18. Avril 1751, on ne comprendroit pas comment il eft parlé de chofes rélatives à l'an 1750 & 1751, ou de perfonnes comme mortes qui n'ont ,, cependant payé ce tribut à la Nature, que dans l'une de ces deux dernières années". La dépenfe d'un autre Titre auroit prévenu la néceffité d'un pareil Avertiffement.

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99

Ce Volume ne renferme qu'un feul Mémoire, qui fait le XV. Il ett destiné à fournir les preuves des noms & des lieux marqués dans la Carte de l'ancienne Helvétie, qui accompagne cette partie de l'Ouvrage. Ces preuves font toutes tirées des étymologies, que le favant Bochart a fi bien fu mettre à profit pour éclaircir l'ancienne Géographie, & que d'autres, après en avoir reconnu l'utilité, ont appliquées avec le mêïne fuccès à l'éclairciffement de la Géogra phie des lieux habités par les diverfes Nations Celtiques. Tels font, Scaliger le Père, Camden, Selden, Edouard Luid, & Guillaume Baxter. C'est les grands fecours qu'on peut tirer de-là, qui ont engagé Mr. Aftruc à exhorter les Savans des Provinces à ramaffer avec foin les Mots d'origine Celtique, afin qu'à la faveur des connoiffances qu'ils ont de la fituation & de l'état des anciens Lieux, ils tâchaffent d'expliquer la fignification originaire des Noms Celtiques que ces Lieux ont portés. La Littérature Grecque && Latine, ajoûte-t-il, eft prefque épuisée,&ily a longtems qu'on ne fait plus

que

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