entièrement digne d'être offerte à fa Grand mère. C'eft un Jérémie qui déplore la méthode commune d'enseigner aux Jeunes gens la ,, Science des Mœurs & les Fondemens de la ,, Religion": prêt à leur communiquer libéralement tous fes fecrets, & qui foupire,, après

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l'heureux tems auquel des Profeffeurs éclai,, rés y rémédieront, après avoir bâti une Métaphyfique fans Entités, une Logique fans Univerfalités, & fubftitué dans la Phyfique l'Expérience & la Géométrie aux hypothèses frivoles. Heureux", s'écrie-t-il,, fi cet Effai trouve place dans la multitude des matériaux ,, qu'ils raffembleront. Qu'il fera beau de voir une Géométrie fans Univerfalités ! Vo:, yez pag. 9.

C'eft un Elizée, héritier du zèle & du manteau d'un Elie moderne, qu'il nomme M. S. ,, qu'on a eu ", dit-il pag. 17.,, l'injuftice de ,, compter au nombre des Afgils, des Tolands & des Tindals, ces miférables Ecrivains qui, comme dit Swift, ne doivent leur haute réputation qu'à la facilité qu'on a d'écrire contre la Religion deforte que fi cent plumes de cette efpèce avoient été employées pour la défenfe du Chriftianifme, elles auroient été d'abord livrées à un oubli éternel, [la caufe "" étant trop foible, bien entendu].

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Pag. 9. 10 & 11. Le but de cet Ouvrage, dit Mr. D. D... eft de montrer que la Vertu est ,, prefque inféparablement attachée à la connoiffance de Dieu [non pas tout-à-fait], & ,, que le bonheur temporel de l'homme en eft inféparable. Il n'eft ici question que de la

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Vertu Morale ", dit Mr. D. D.... [Les Vertus Chrétiennes n'y entrent pour rien.] A quoi bon cela?,, L'homme", dit Mr. D. D... n'eft vertueux que quand il conspire au bien général de fon Efpèce [ne doit-il rien à Dieu & à lui-même ? ],, L'efpoir d'une récom,, penfe & la crainte d'un châtiment, font des motifs de fes actions baffes & ferviles. Eh! ue me dites pas, continue-t-il pag. 12.,, que l'efpérance des Biens futurs & la crainte des. 91 Peines éternelles anéantiffent la Vertu dans ma fuppofition: on verra une réponse claire & nette à cette difficulté dans le premier ,, Chapitre, article troisième. [qui ne s'y trou ve certainement pas].

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Après avoir déterminé en quoi confiste la ,, 'Vertu, entendez par-tout Vertu Morale [la Foi, l'Espérance & la Charité n'entrent nullement dans mon deffein ],, nous prouverons ,, avec une précision vraiment géométrique ,, que de tous les Syftêmes concernant la Divi ,, nité, le Théifme eft le feul qui lui foit favorable [felon Mr. D. D... le Chriftianifme ne l'eft pas: car, dit-il, pag. 14.,, Tout Theifte n'eft pas encore Chrétien "]. Pag. 13.,, Mais "dit Mr. D. D...,, ne confondez pas le Déifte avec le Théifte. Le Déifte eft celui qui croit en Dieu, mais qui nie toute Révélation: le Théifte au-contraire ,, admet déjà l'existence de Dieu, & eft prêt à admettre la Révélation [c'est-à dire, pag. 17. la créance autorisée par les Loix de fon Pais]. Le plus facré, fe plus augufte de tous Tom. XLVII. Part. II, Ff

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,, les noms, eft celui de Théifte, [celui de Chrétien en approche-t-il?]

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Pag. 18.,, Enfin, continue Mr. D. D.. tout ce que nous dirons à l'avantage du Dieu des Nations, s'appliquera avec un nouveau degré de force à la connoiffance du Dieu des Chrétiens. C'eft une réflexion que chaque ,, "page de cet Ouvrage offrira à l'efprit [Fiezvous-y.] Voilà donc, s'écrie Mr. D. D...,, le Lecteur conduit à la porte de nos Temples, le Miffionnaire n'a qu'à l'attirer maintenant aux pieds de nos Autels.

[Quelle épargne & quel repos pour le bon Pasteur! Mr. D. D .. & M. S. vont deformais rapporter fur leurs épaules, à l'huis du Bercail, toutes les Brebis égarées. Va-t-en voir s'ils viennent Fean.]

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Pag. 336.,, j'aime", dit Mr. D. D...,, ces , mots qui amolliffent & modèrent la témérité ,, de nos propofitions, à l'avanture, aucunement, " quelquefois, on dit, je penfe &c. & fi j'euffe eu à dreffer des enfans, je leur euffe tant mis en la bouche cette façon de répondre enquê,, tante & non réfolutive, qu'eft-ce à dire, je ne l'entens point, il pourroit être, est-il vrai? qu'ils euffent plutôt gardé la forme d'apprentifs à 60 ans, que de repréfenter des Docteurs à l'âge de 15. [Auroit-on raifon ou tort d'inférer de-là, que le but de Mr. D. D... eft de n'amener à la porte de nos Temples que des Radoteurs, & qu'il ne fe hâte nullement de rendre les gens Theiftes, puifque,, tout Theifte eft í, prêt à admettre la Révélation?]

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Page 337.,, On nous parle, dit-il, trop tôt de Dieu. Autre défaut; on n'infifte pas affez ,, fur la préfence. Les hommes ont banni ia Divinité d'entre eux, ils l'ont relegué dans Jun Sanctuaire. Les murs d'un Temple bor5, nent fa vue, elle n'exifte point au-delà. [Eftce en Europe, pour qui ce Livre eft écrit, que cela arrive?],, Infenfés que vous êtes, détrui

fez ces enceintes qui retreciffent vos idées, é◄ "largiffez Dieu, voyez-le par-tout où il eft, ,, ou dites qu'il n'eft point. Si j'avois un enfant à inftruire moi [qui difoit tantôt, oz nous parle trop tôt de Dieu],, je lui ferois de la ,, Divinité une compagnie ti réelle, qu'il lui en " couteroit peut être moins de devenir Athée ,, que de s'en diftraire. [Belle maxime! Il en coute peut-être moins d'être Athée, que de penfer toujours à Dieu.]

Pag. 341, Qu'est-ce qu'un Sceptique? dit ,, Mr D. D... C'eft un Philofophe qui a dou,té de tout ce qu'il croit [ainfi quiconque eft une fois Sceptique le fera toujours, puifqu'il fera toujours vrai qu'il a douté.]

Pag-343,, Quand les Dévots fe déchaînent ,, contre le Scepticisme, il me femble qu'ils ,, l'entendent mal, ou qu'ils fe contredifent; il

feroit à fouhaiter qu'un doute univerfel fet ,, répandît fur la furface de la Terre, & que tous les Peuples [Chrétiens & autres] vou,, luffent bien mettre en queftion la vérité de ,leurs Religions,nos Miffionnaires trouveroient , la bonne moitié de leur befogne faite. [Ils n'auroient rien-du-tout à faire, s'ils la mettoient en question comme font les Athées Sceptiques, Ff 2

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qui ne favent qu'en penfer, dit Mr. D. D... pag. 334. & qui décideroient volontiers la queftion, s'il y a un Dieu, à croix ou pile. Voilà le doute univerfel des Sceptiques, il eft pofitif & pratique; au-lieu que celui des Dévots n'eft que négatif & fpéculatif: comme ils favent-que croire trop tôt c'eft légéreté, ils veulent examiner sans décider à croix ou pile des questions dont les conféquences font éternelles.]

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Pag. 365.,, J'ai quelquefois lu, dit Mr. D. D... Abadie, Huet & les autres, je connois fuffifamment les preuves de ma Religion, & je conviens qu'elles font grandes [qu'on ne doit donc pas décider à croix ou pile] mais le fût elle encore cent fois davantage le ,, Chriftianifme ne me feroit pas encore démontré.

[J'ai avancé Biblioth. Raifonn. Tom. XLVI. pag. 150. que les Vérités Chrétiennes font plus rigoureufement démontrables que les Vérités Géométriques, lefquelles ne font qu'hypothétiques, & tout le monde s'eft tû. Qu'en penfer? Le Chrétien démontre abfolument qu'il y a un Dieu. Il ne fe contente pas de dire, que s'il y en a un Mr. D. D.... est dans une mauvaise peau; comme Euclide fe contente de démontrer, que fi fes mefures font bien prifes, il a. conftruit fur une ligne droite un Triangle équilatéral donné. Euclid. probl. 1. prop. 1.] Pag. 367. Les Livres, dit Mr. D. D... qui contiennent les motifs de ma créance,m'offrent en même tems les raifons de l'incrédulité; ce font des arfenaux communs. [On nie que cela puiffe arriver par rapport aux chofes néceffaires à falut.]

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