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tes, & en donne les principaux gravés en cuivre. Il examine auffi fi les anciens Mff. étoient pourvus d'accens, & d'efprits ; & fi chaque mot étoit écrit féparément. A l'occafion de l'orthographe qui fe trouve dans les anciens Mff. Mr. Wetftein fait des digreffions pour combattre le fentiment du célèbre Mill, qui a foutenu que les nombres ne fe trouvoient jamais en chiffres dans les anciens Mff.; & il a très-bien démontré que ce fentiment n'eft fondé que fur de foibles & de fauffes raifons, & que les Copittes ont employé tantôt des chiffres, & tantôt l'écriture.

Mr. Wetstein nous apprend encore que les Copiftes, au commencement de chaque nouveau Livre, ont écrit les quatre ou cinq premières lignes avec de l'ancre rouge. Les Livres, dit-il enfuite, font divifés en périodes, dont chacune comprend deux, trois ou plufieurs verfets de nos éditions. Quelquefois, la feconde période commence dans la même ligne où la première finit. Quelquefois les Copistes ont laiffé plus d'efpace entre deux. Dans les Mf du fecond ordre les périodes commencent ordinairement là où commence le paragraphe qu'on lifoit dans l'Eglife, & la première lettre n'eft pas écrite avec de l'ancre noire, mais avec de la bleue, de la verte, ou de quelqu'autre couleur, d'où il eft arrivé que les Copistes ont oùblié de la joindre aux autres, ou bien qu'ils y ont mis par inadvertance une autre lettre qui n'y devoit pas être. Mr. Wetstein remarque auffi que les plus anciens Mfl. qui nous reftent, repréfentent de la première main les chapitres & titres (irλovs) d'Eufèbe, qui vivoit dans le quatrième

trième fiècle, excepté le Manufcrit du Vatican & celui de Cambridge. Ce dernier a appartenu à Théodore de Bèze.

On trouve très peu de Mff. qui contiennent le N. T. en entier: la plus grande partie ne contient que les quatre Evangiles, qu'on lifoit le plus fouvent dans les Eglifes. D'autres contiennent les Actes des Apôtres & les Epitres Catholiques: quelques-uns ont auffi les Epitres de St. Paul, mais très-peu l'Apocalypfe. Prefque dans tous les Mff. il manque des feuilles qui fe font perdues. Mr. Wetlein en donne divers exemples, & il affure qu'il fe trouve des correc tions même dans les Mff. les plus anciens. Quelquefois, dit-il, les Copiftes, quand ils fe font trompés, effaçoient la première écriture avec le canif, quelquefois avec une éponge, & fouvent ils ont mis des points fur chaque lettre pour marquer qu'elles doivent être cenfées non écrites. Il y a bien un Canon d'un Concile qui défendoit ces fortes de corrections dans les Livres de l'A. & du N. 7. mais nonobftant cela Balfamon fe plaint qu'on continuoit toujours à le faire, & le Père D. Montfaucon parle de plufieurs Mff. altérés de cette manière. Quelquefois, continue notre Profeffeur, on trouve qu'une main postérieure a fuppléé aux feuilles qui a voient été perdues, & il blâme Théod. de Bèze & le P. Simon, d'avoir voulu faire paffer les fupplémens du Mf. de Cambridge & de St. Germain, pour être écrits de la même première main. Il veut auffi qu'on remarque bien lorfqu'on examine un Mf. du N. T. s'il y eft fait mention, foit par la première main, foit par une autre,

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autre, des Fêtes auxquelles on devoit lire certains paragraphes de l'Evangile ou des Epitres ; & s'il y eft parlé de même de certaines Villes, de Cloîtres, ou de certaines Perfonnes, parce que tout cela nous peut aider à découvrir le tems dans lequel le Mf. a été écrit, ou le lieu où il a fervi dans l'Eglife. Une plus grande connoiffance de l'inftitution des Fêtes de l'Eglife, & une table exacte qui nous apprît qui étoient les Magiftrats qui régnoient chaque année, nous feroient en ceci d'un grand ufage. Mais il faut furtout remarquer les noms de ceux qui poffèdent, ou qui ont autrefois poffédé ces Mir, afin que l'on ne prenne pas le même Mf. pour un autre lorfqu'il eft cité fous les noms de fes différens poffeffeurs. Le P. Simon s'eft moqué du P. Amelot, qui avoit pris l'édition de Complute citée fous différens noms pour autant de Mff. différens.

Lorfque les Copistes ont ajoûté l'année qu'ils ont écrit le Mf. ils comptent pour l'ordinaire l'an du Monde. Mr. Wetstein croit cependant qu'ils ont quelquefois trompé pour faire paffer le Mf. pour plus ancien qu'il n'étoit. Il confeille encore d'examiner fi ceux qui ont ramaffé des variantes ont conféré leurs Mff, avec exactitude, & dans la vue de publier toutes ces variantes, & fi les Imprimeurs n'ont point commis d'erreur. Notre Profefleur affure qu'Erafme, R. Etienne & Bèze n'ont publié que la plus petite partie des variantes qu'ils ont trouvées dans les Mfl. qu'ils ont vus, & que R. Etienne en a communiqué beaucoup plus à Th. de Bèze, tirées de fon huitième Mf. qu'on n'en trouve

dans

dans l'édition d'Etienne en folio de l'année1550. Bengelius avoue franchement qu'il a trié en publiant les variantes. Avant le célèbre Bentley fort peu fe font donné la peine de marquer quand ils ont trouvé dans les Mff. l'ordre des paroles changé. Quand R. Etienne a trouvé quelque addition un peu longue, dans plufieurs Mff. quoiqu'ils n'étoient pas exacteinent d'accord dans l'ordre des mots & autres minuties femblables,il a negligé de marquer ces petites variations & les a cité tous pour la même Leçon, en mettant les numeros par lefquels il les diftinguoit; & Mr. Wetstein a encore remarqué que l'Imprimeur s'étoit fouvent trompé dans le nombre des Mff. & des autres marques. Avant que de finir cette matière notre favant Profeffeur avertit que quoiqu'on fe propofe de remarquer, avec toute l'exactitude dont on eft capable, toutes les variantes, on ne fauroit cependant le faire fi exactement qu'il n'échappe quelque chofe. L'expérience qu'il en a faite l'en a convaincu ; car il a trouvé en conférant plufieurs Mff. que R. Etienne, de Bèze & Mill avoient confultés avant lui, que ces Savans ont commis diverfes erreurs, & peutêtre, dit-il, que d'autres trouveront que j'en ai auffi commis moi-même, mais il fe flatte qu'elles feront en petit nombre.

Après avoir parlé en général des Mff. Mr. Wetstein paffe à l'examen de chaque Mf. en particulier. Les anciens Mff. des quatre Evangiles font les premiers qu'il paffe en revue. Chaque chapitre de fes Prolégomènes doit être regardé comme une Differtation, dans laquelle il range dans un bel ordre tout ce que l'on peut alléguer

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tant

tant en faveur de chaque M. que contre fon âge, fon prix & fon autenticité. Des anciens Mff. Grecs des quatre Evangiles Mr. Wetstein paffe à ceux d'un âge inférieur aux premiers: il y parle de 112 Mff. Après ceux-ci font rangés les Evangélifiéres Grecs: il en rapporte 24, & les fait fuivre d'une Differtation remplie d'érudition, dans laquelle il examine les Auteurs Grecs tant Chrétiens que Payens,qui fe font fervi du N.T. jufqu'au tems de Conftantin le Grand. Tous ces Auteurs font rangés dans l'ordre chronologique. Les fiècles fuivans, où la Religion Chrétienne a triomphe de plus en plus de fes ennemis, ont fourni à l'Auteur un catalogue plus ample, puisqu'il s'eft vu obligé de donner une Differtation particulière fur chaque fiècle ; il les rapporte tous jusqu'au quatorzième inclufivement.

Les Vertions Latines du N. T. font le fujet de la Differtation fuivante: la matière eft abondante, & méritoit que Mr. Wetstein y employât fes foins, comme il a fait. Il y rend compte de ce qu'on nomme l'Opus imperfectum, des travaux de St. Jérôme, & des Correctiones Biblica. Hnous apprend enfuite ce que Laur. Valle a fait pour corriger la Verfion Latine, d'où il descend au travail du grand Erasme. Tout le monde fait la haine que ce grand homme eut à effuyer de la part des Moines, qui ne pouvoient voir d'un œil indifférent qu'il travaillat à diffiper les épaiffes ténèbres de l'ignorance qui couvroit la Religion, & qu'il rendit leur luftre aux Belles-Lettres. Notre favant Profeffeur donne tout ce qu'Erasme a fucceffivement allégué pour fa défenfe, en mettant au jour de nouvelles éditions

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