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POUR les années 1811, 1812, 1813;
1814 et 1815, faisant suite au rap-
port général imprimé en 1811.

PAR P.-F.-T. DELARIVIÈRE, Secrétaire.

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Nor. Les rapports présentés pour chacune des cinq

dernières années n'ayant point été imprimés en entier, et se trouvant seulement mentionnés trèssuccinctement dans les Notices des Séances publiques, on a cru devoir les réunir pour faire suite au rapport général de 1811, et former un 2. volume de mémoires de l'Académie. Il a paru convenable néan➡ moins, dans la distribution des matières, de laisser subsister la distinction des années auxquelles elles se rapportent, parce qu'il serait difficile, à cause de la diversité des circonstances, de bien se faire une idée de l'intérêt que pouvaient offrir certains sujets, si l'on n'avait pas égard au temps où ils ont été traités.

Chacun de ces rapports, conformément au plan du rapport général, est divisé en deux sections l'une pour la partie scientifique, l'autre pour la partie littéraire.

Sur les travaux de l'année 1811.

PREMIÈRE SECTION.

PARTIE SCIENTIFIQUE.

RECHERCHES sur l'ancienne culture du pastel dans la Basse Normandie, par M. de MANGNEVILLE. L'EXTRÊME difficulté de se procurer en France certaines productions étrangères, pendant que la guerre oppose des obstacles presque invincibles aux relations commerciales avec les nations qui en disposent, devait> naturellement exciter l'industrie Française à chercher dans les qualités productives de notre sol des sup-, plémens aux substances qu'il ne peut nous fournir. Malgré le mépris que provoquent tant d'illusions mensongères, tant de grossières impostures, qui trouvent plus de railleurs que de dupes, on aurait tort de mettre sur la même ligne tous les essais qui tendent à ce but vraiment utile, et de vouer indistincte-> ment au ridicule quelques recherches que ce soit, faites en vue d'accroître nos richesses indigènes. Ce

A

que

fut toujours en traversant un vaste champ d'erreurs, qu'il fut possible d'arriver jusqu'à la vérité; et l'on ne trouve dans les méprises fréquentes, dans les tentatives malheureuses, que les conditions au prix desquelles il est permis à l'homme de faire quelques nouveaux pas dans les routes de la science. Cependant la prévention qui en résulte, quoique confondue par de nombreux succès, se remontre dans toute sa force à chaque nouvelle entreprise. Quand on veut diriger l'industrie vers un objet étranger à ses procédés antérieurs, on éprouve presque toujours les théories les mieux raisonnées échouent contre la force de l'habitude. Le peuple se laisse difficilement séduire par les promesses les plus brillantes, et il est naturellement porté à regarder comme du charlatanisme le zèle ardent des novateurs pour des pratiques qui contrarient sa routine, Le moyen le plus efficace pour déterminer les cultivateurs en général à adopter un genre de culture, est sans contredit de leur montrer que ce n'est point une innovation que l'usage qu'on leur recommande a été suivi par leurs ayeux, et qu'une expérience bien établie est la garantie des avantages qu'on leur promet. C'est cette considération qui a engagé M. de Magneville à recueillir un grand nombre de faits qui prouvent incontestablement que le pastel a été cultivé très-anciennement dans le territoire du département du Calvados. Il annonce que, dans ces recherches, il a fait

usage de quelques notions puisées dans un mémoire communiqué par M. Delarue à la société d'agriculture. Son but est d'engager les habitans de nos campagnes à reprendre une culture qui n'a été presque entièrement abandonnée qu'à cause de la préférence donnée à l'indigo sur le pastel, et qui ne peut manquer de devenir très-profitable, quand l'emploi des marchandises coloniales qui ne sont pas absolument nécessaires, doit être universellement abandonné.

M. de Mangneville cite les différens noms dé cette plante, appelée Isatis par les Grecs, Vitrum par les Romains, Guado par les Italiens, Wadda, Waisda et Guaisdium dans le Glossaire de Ducange, Vouede ou Vaidia dans les anciens titres et les anciennes Chartes de ce pays, enfin Isatis tinctoria dans les ouvrages des botanistes modernes. Il confirme par les termes d'une transaction de 1292, l'étymologie du mot Pastel, donnée par le Père Hardouin, dans ses notes sur Pline, puisque cet acte montre qu'on réduisait le vouède en pâte, et qu'on en formait des masses, ou gâteaux appelés Pastella. On trouve différentes mesures employées pour la vente de cette denrée, mais sans aucun moyen de les évaluer avec précision. On voit seule ment qu'en 1382, une cuve de vouède, bonne pastelure, selon l'expression du temps, se vendait 10 liv., somme considérable, puisqu'elle égalait le prix de cent boisseaux de blé. Mais on ne sait ni ce que c'était

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