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qu'une cuve, ni ce que représentaient 2,000 de vouède, 4,400, 5,000, termes employés dans d'autres actes,

On ne découvre point de traces de la culture du pastel dans ce pays avant le 13. siècle; mais elle a été trés-étendue depuis cette époque jusqu'au temps où des relations multipliées avec l'Amérique ont fait prévaloir l'emploi de l'indigo. On ne peut pas conclure du défaut de preuves positives, que cette branche d'industrie fût inconnue en Normandie dans les temps les plus reculés, non plus qu'on ne serait autorisé à affirmer qu'elle était restreinte dans les communes d'Allemagne, d'Ifs, de Cormeil, de Bénouville, de May, de Giberville, de Sanerville et de Cagny, parce que ce sont les seules citées dans les actes dont notre collegue a pu avoir connaissance. Il est très-probable au contraire que le vouède était particulièrement cultivé sur les bords de la mer, où aucune de ces communes n'est située, puisque cette plante croît naturellement sur les côtes maritimes; et on a la preuve que cette culture était étendue et florissante dans notre contrée, et qu'elle s'y est maintenue jusqu'à une époque assez rapprochée de nous, soit en considérant l'établissement d'un octroi sur cette marchandise, et l'institution de mesureurs jurés, pour sa vente, soit en faisant attention aux nombreux moulins à vouède dont les actes des tabellions font mention dans le 15e. siècle, jusqu'en 1536, et dont plusieurs terrains ont conservé jus

qu'ici la dénomination. Il faut même ajouter qu'on trouve encore dans les communes de Luc, de Langrune et de Douvres plusieurs champs de vouède disséminés, et que suivant le témoignage de quelques habitans, cette culture était bien plus considérable il n'y a qu'une soixantaine d'années. Si ce genre de récolte a pu, dans les circonstances les plus défavorables, offrir assez d'avantages pour être préférés aux autres, dans des terrains précieux et du plus grand produit, on peut se faire une idée de ceux qu'il procurerait dans un temps où une consommation prodigieuse ne pourra manquer d'élever fort haut le prix de cette denrée. C'est à cette conséquence que s'arrête surtout M. de Mangneville, sans entrer dans les détails, soit de la culture, soit de la préparation, objets sur lesquels les instructions sont, abondamment répandues. Il remarque seulement qu'on envoie aujourd'hui en Picardie la feuille de vouède simplement desséchée, tandis qu'autrefois on mettait le pastel en pelotes, et on le vendait à la rondelle, espèce de mesure, jaugée comme le boisseau, et dont chaque marchand était pourvu.

Quoique la petite quantité de pastel qu'on cultive dans le pays, pût fournir en peu de temps assez de graine pour une exploitation étendue, notre collègue. croit préférable de renouveler les semences, en en tirant du Midi. Il a joint à cette observation l'annonce d'un envoi considérable de graine fait

par

le

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gouvernement, pour favoriser cette branche d'indus

trie.

Mémoire sur la manière de dégraisser les laines, par M. NICOLAS.

C'est encore l'adoption d'une branche d'industrie étrangère, qui a donné lieu à ce mémoire, divisé en deux parties.

Dans la première partie, M. Nicolas, après avoir exposé le motif qui l'a déterminé à entreprendre un travail sur cette matière, savoir les difficultés qu'éprouvent les propriétaires des moutons d'Espagne, vulgairement appelés mérinos , pour le dégraissage de leurs laines, et l'espèce de découragement qui en est la suite, présente quelques réflexions sur la mauvaise tenue de nos bergeries, et la négligence ou les préjugés fâcheux de la plupart des cultivateurs. Les principaux abus qu'il signale sont 1o. la coutume de laisser les bêtes à laine pendant un temps trèsconsidérable sur la même litière, et de les tenir renfermés pendant toute la mauvaise saison, dans la fausse idée qu'on ne peut leur procurer trop de chaleur; 2°. la mauvaise construction des étables, ordinairement basses, enfoncées, mal aérées, et consé. quemment humides et mal saines; 3°. le défaut d'écoulement des urines, qui séjournent trop long-temps dans les bergeries, et contribuent avec le mauvais air aux maladies des moutons, qui souvent excités par

de violentes démangeaisons à se déchirer la peau avec leurs dents, avalent de petites portions de laine, d'où se forment peu à peu ces égagropiles, qui ont été l'objet d'un mémoire adressé il y a deux ans par l'auteur à l'institut national. Il traite aussi du parcage, en convenant qu'il n'est pas praticable dans tous les pays, et il résume les précautions qu'on peut employer partout pour la prospérité des troupeaux.

Dans la seconde partie, l'auteur traite expressément du dégraissage des laines, surtout par rapport aux mérinos. Il rend compte avec la même franchise, et des essais infructueux qu'il a faits d'abord, et du dernier, dont il a obtenu un succès complet et bien attesté par l'échantillon présenté à l'assemblée.

Après avoir bien fait battre sur une claie la toison d'un mouton d'Espagne, pour en ôter la poussière, les pailles et les ordures qui y sont attachées, il l'a divisée en trois portions. Il a traité la première selon un procédé qu'il décrit, et dans lequel il emploie l'urine; et il n'a pu parvenir à rendre sa laine blanche et douce au toucher, malgré plusieurs expédiens. Il a suivi pour la seconde partie la méthode de M. Boyer, consignée dans le dictionnaire raisonné des sciences, des arts et métiers, article laine. Enfin voici comment il expose lui-même son dernier essai :

<< La troisième partie de cette toison ayant été mise en macération dans un baquet avec de l'eau de rivière, à la seule exposition au soleil, pendant dix à douze

heures, a été renfermée dans un sac, et ensuite por tée à la rivière, pour y être parfaitement lavée. Lorsque l'eau en est sortie claire et limpide, la laine a été mise en macération au soleil, dans un bain composé d'eau de rivière tenant en solution une once de

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savon de Marseille pour chaque livre. Dix à douze heures après, on a bien frotté cette laine dans l'eau de savon, et on l'a ensuite lavée à la rivière : après quoi, on a délayé du blanc de Troye dans de l'eau, de manière à lui communiquer la consistance d'un lait un peu épais. Les parties les plus grossières s'étant précipitées, on a versé dans un vase la liqueur blanche, par inclination, et on y a fait tremper la laine, que l'on a ensuite frottée entre les mains pendant une demi-heure. Enfin, pour dernier apprêt, la laine retirée de cette eau chargée de craie, a été bien lavée, et ensuite exposée au soleil et à la rosée pendant douze jours, sur une toile étendue et fixée sur des piquets, à deux pieds de terre. »

M. Nicolas avertit 1°. que le lavage de la laine ne doit être fait que par petites parties à la fois; 2°. Que le déchet, selon sa méthode, n'est que 'de 30 à 35 livres sur 100 livres, tandis qu'en suivant les autres procédés, notamment celui de M. Boyer, on perd de 50 à 52 livres pour les laines ordinaires, et jusqu'à 70 livres pour les laines fines; 3°. que cette méthode d'une très-facile exécution est en même

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