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deux mois elle tombe rapidement au fond du vase ou s'y plonge la tête la première, mais elle remonte lentement et péniblement, et toujours la tête plus élevée que le reste du corps: son mouvement dure la nuit comme le jour, mais se rallentit à mesure que le soleil monte sur l'horizon, et augmente à mesure que cet astre descend; elle reste à peu près tranquille au fond du vase depuis onze heures jusqu'à trois. En second lieu, la montée est transparente, et l'anguille ne l'est jamais, quelque jeune qu'elle soit la première a la bouche et les yeux beaucoup plus grands proportionnellement à la tête: la longueur de sa nageoire dorsale est à celle de l'animal comme 26 à 32 ou 33, et elle est dans l'autre comme 26 à 38 ou 40: la montée certainement moins de rayons aux nageoirés que l'anguille, quoiqu'on ne puisse pas en déterminer le nombre au juste, et l'humeur visqueuse y est beaucoup plus abondante enfin le bouillon d'anguille ne vaut rien, et l'on prétend que celui de la montée est bon. Si l'on objecte à l'auteur qu'on a trouvé au bout d'un certain temps de l'anguille, dans des pièces d'eau où l'on avait mis de la montée, il en donne pour raison le mélange dont il a déja parlé de plus ou moins de petites anguilles avec la montée.

M. Lamouroux pense donc que la montée n'est autre chose que le frai du congre, opinion commune parmi les pêcheurs, et adoptée par plusieurs naturalistes.

aaturalistes. Cette conclusion sort de la comparaison de ces deux poissons, entre lesquels on ne peut assigner d'autres différences que la forme de la nageoire pectorale, la grandeur et la couleur.

La nageoire pectorale de la montée, moins arrondie que celle de l'anguille, l'est plus que celle du congre. Elle est à bords échancrés, à la difference de l'un et de l'autre, et fortifiée seulement de 12 rayons, très-visibles avec la loupe dans les grands individus, tandis que le congre en a de 12 à 195 l'anguille de 15 à 20. Cette différence ne paraît point essentielle à l'auteur du mémoire. Le nombre des rayons, qu'on ne peut déterminer dans les petites montées, où il est peut-être au-dessous de 12, peut croître avec l'âge, puisqu'il varie dans les individus; et cet accroissement successif, ou bien le frottement, peut faire disparaître les échancrures.

La grandeur ne peut servir d'indice, puisque la montée ne reste sous nos yeux que quelques heures, et que nous ne voyons le congre que déjà grand, ensorte que le passage de son premier état à une croissance avancée nous est inconnu. L'auteur, en donnant pour cause de l'apparition de la montée sa faiblesse, qui ne lui permet pas de résister au flux, explique par là pourquoi on ne voit ce frai que quand il est nouvellement éclos, et pourquoi le congre, croissant depuis cette époque dans le sein des mers, ne reparaît que déjà grand.

Quant à la couleur, on sait qu'elle change avec l'âge dans beaucoup d'espèces. Si le congre n'est point du tout transparent, la grande montée l'est déjà moins que la petite. Celle-ci est tout-à-fait blanche; l'autre, marquée de points noirs, qui se rapprochant de plus en plus, peuvent bien, pendant le long intervalle qui sépare l'état de montée de l'état de congre, se confondré jusqu'à produire cette couleur noirâtre continue qui distingue le second du premier. Au reste M. Lamouroux apporte beaucoup de faits et d'observations qui ne peuvent entrer dans un extrait.

Toutefois l'auteur n'a eu l'intention de présenter son sentiment que comme purement conjectural. C'est ce qu'il a formellement déclaré quelques mois plus tard, en rendant compte de nouvelles observations qu'il avait eu occasion de faire dans quelques voyages sur nos côtes, et de faits importans, qu'il avait été à portée de recueillir, et dont l'effet avait été de le faire revenir sur sa première opinion. La réunion des circonstances qui ont été l'objet de ses dernières recherches, lui ont fait juger définitivement que la montée n'était point le frai du congre, comme il l'avait annoncé d'abord, mais celui du pimpernon, qui est une variété de l'anguille.

Essai pour servir à l'analyse méthodique des sels dans lequel on considère en particulier les combinaisons des acides minéraux non métalliques avec les bases alcalines et terreuses, par M. THIERRY fils. Dès qu'une fois on a trouvé la véritable méthode d'une science, on ne peut plus marquer de bornes à ses progrès; en méditant sur un problême, on entrevoit la solution d'un autre, et chaque découverte en prépare une nouvelle. C'est ce qui est arrivé aux sciences physiques, et particulièrement à la chimie, depuis qu'on a substitué à des théories purement imaginaires l'observation et l'expérience, et qu'on a examiné les effets pour en déduire les causes > au lieu de supposer les causes pour expliquer les effets. C'est d'un aperçu rapide des avantages dus à cette marche si naturelle, et cependant adoptée si tard, que M. Thierry passe à l'exposition du sujet qu'il veut traiter. Le but qu'il annonce est évidemment un nouveau pas dans la carrière analytique, et un degré de perfection bien digne d'attirer les regards des savans. Il ne suffit pas, dit-il, d'avoir des procédés pour analyser les produits naturels; il faut encore tâcher de découvrir sûrement, par des moyens faciles et prompts, les corps d'une origine quelconque, qui se trouvent placés sous nos yeux et c'est précisement à quoi tend son essai, par rapport

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à une classe de corps particulièrement intéressans par la multitude et la variété de leurs usages, savoir les combinaisons des acides minéraux non métalliques avec les bases alcalines et terreuses. Quelque bien connus que soient ces corps, il manque à la science une méthode simple et générale pour les analyser, comme on en a déjà pour les substances organiques, les eaux minérales, les pierres, les mines; et notre confrère en propose une qui a l'avantage de n'exiger ni connaissances chimiques bien profondes, ni appareils bien compliqués.

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D'abord il compte onze genres de sels minéraux non métalliques, les sulfates, les susfites, les nitrates les nitrites les muriates les muriates suroxigénés, les phosphates, les phosphites, les fluates, les borates et les carbonates, nombre égal à celui des acides minéraux, moins l'acide muriatique oxigéné; ensuite douze bases salifiables, la silice, l'alumine, la glucine, l'ytria, la zircone, la magnésie, la chaux, la baryte,la strontiane, la potasse, la soude, et l'ammoniac, dont les combinaisons avec ces acides constituent les espèces: mais l'Auteur s'arrête pour le moment aux genres, en observant seulement que le nombre des espèces n'est pas, comme il semblerait au premier abord, égal au nombre des acides multiplié par celui des bases, parce qu'il y a des bases qui ne se combinent pas avec tous les acides, au moins assez parfaitement pour former des

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