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lai de Ménélas, qui appelle du fecours lordonne à Electre & à Pylade de com mencer l'embrasement,

Il faut enfin qu'Apollon tombe incontinent du Ciel pour dénouer cette intrigue. Il dit, qu'il a dérobé Hélene à la vengeance d'Orefte. Il la fait voir à Ménélas dans la gloire. Il arrête le bras d'Orefte, & lui commande d'époufer Hermione, qu'il étoit fur le point d'immoler. Pour le purifier de fa fouillure, Apollon lui impofe l'exil d'un an fuivant la coutume des Grecs. Il veut qu'enfuite il aille à Athènes fubir le ju gement de l'Areopage, ainfi qu'Efchyle l'a décrit dans fes Eumenides. Enfin, il fe charge de gouverner lui-même l'Etat d'Argos, où Orefte reviendra régner en Roi paifible & glorieux. Electre eft donnée en mariage à Pylade, & tout finit

& par politique, après avoir pris fon parti par humanité & par raifon. J'ai peine à croire que ce foit-là ce qu'a voulu dire ARISTOTE, qui dit fimplement: On péche contre la bonté des mœurs quand elles ne font pas nécessaires; telles font les mœurs de Ménélas dans l'Orefte d'EURIPIDE. Il eft plus croyable qu'ARISTOTE blâme EURIPID E d'avoir fait Ménélas trop mauvais oncle. Car il l'eft depuis le commencement jufqu'à la fin; & il ne pa¬ roft pas qu'il fe démente.

non

par

non feulement des actions de graces aux Dieux, mais encore par une réconciliation fincere entre les Princes.

Ce dénoument & cet Acte ne font pas comme il eft vifible, ce qu'il y a de plus beau dans cette Tragédie, où l'on trouve d'ailleurs quelques traits trop po pulaires, pour ne pas dire comiques, au moins felon notre maniere de penfer. Elle fut pourtant couronnée

comme

les dernieres paroles du Chœur le font voir ; & fi l'on a égard à l'artifice qui y régne pour le jeu & la conduite des paffions, elle méritoit bien cet honneur.

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LES

PHONICIENNES.

TRAGEDIE

D'EURIPIDE.

"Esrici la Thébaïde dans les formes, quoique le titre ne l'annonce pas. Celle de Sénéque & de Racine n'en font que l'ombre, tant celle d'Euripide eft remplie de carnage & de fentimens.

Le Prologue, ainfi que celui d'Orefte, expose une partie du fujet, ou plutôt met le fpectateur au fait de tout ce qui a précédé l'action du Théatre. C'est Jocafte Reine de Thébes qui le fait. Les autres perfonnages de la piéce font un vieux Ecuyer, Antigone fille de Jocafte, un Chœur compofé de filles de Phoenicie, Polynice avec Etéocle tous deux freres & enfans de Jocafte

*Phoenicie Region maritime de Syrie.

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Créon frere de la Reine, Ménécée fils de Créon, Tiréfias Devin, deux Enoyés, Edipe fils & mari de Jocaste.

ACTE PREMIER.

T. I. AR.

1. Sc. III.

Cette Reine va raconter fes malheurs au Soleil,fuivant l'ufage desGrecs qu'on a p. 372. obfervé dans l'Electre de Sophocle, & ailleurs. Elle fixe l'Epoque de fes infortunes à Cadmus fils d'Agénor auteur de la race de Laïus. Cadmus en effet vint au pays Thébain ; & d'Harmonie fille de Vénus il eut Polydore pour fils. Laius petit fils de Polydore époufa Jocafte fœur de Créon. C'eft de ce mariage infortuné que fortirent tous les malheurs qui ont fait la ma◄ tiere de plufieurs Tragédies anciennes.

Quoiqu'on ait déja pû voir cette hiftoire dans les fept Chefs devant Thèbes : Tragédie d'Efchyle, & dans l'un & l'au tre Edipe de Sophocle, je ne ferai point difficulté de fuivre le fil de ce Prologue, & de répéter les principaux traits qui pourroient avoir échapé aux lecteurs; l'on y verra avec quelle diversité les mêmes fujets font exposés & conduits par différens Poëtes.

Laïus ennuyé d'un mariage long-tems

ftérile, pria Apollon de lui accorder un fils. Le Dieu lui répond qu'il doit bien fe garder de vouloir fe procurer un fucceffeur; que le fils qu'il auroit deviendroit fon affaffin; & que toute fa poftérité rempliroit fa mailon de fang & de deuil. Laius oublia l'Oracle, eut un fils, & s'en repentit. Il lui fit percer les talons, & le donna à des bergers pour l'expofer fur le mont Cithéron. D'autres, bergers prirent l'enfant qu'on nomma depuis dipe à caufe de fes pieds peices, & ils le porterent à Mérope femme de Polybe Roi de Corinthe. Cette Princefle qui n'avoit point d'enfans le fit pafler pour celui du Roi. Mais

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dipe étant forti de l'enfance foupçonna la fuppofition. Pour s'affurer de la vérité, il alla à Delphes confulter Apol lon fur fa naiffance. Laïus y alloit de fon côté pour fixer fon inquiétude, & fçavoir du Dieu fi ce fils vivoit encore ou non. Le pere & le fils fe rencontrerent dans un détour de chemin en Phocide. dipe étoit à pied, & le Roy dans un char. L'Ecuyer traita rudement de paroles dipe, qui fut même bles fé par les chevaux, Le Prince outré de cet affront entre en fureur. Il tue Laïus Quelque tems après le Sphinx défola

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