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» comment érigerez-vous des trophées? "Comment offrirez-vous des facrifices? » De quelle inscription marquerez-vous les dépouilles fur le bord du fleuve » qui vous vit naitre? Polynice, direzvous, confacre aux Dieux ces armes »entivées à fa patrie qu'il a réduite en » cendres. Ah, mon fils, puiffiez-vous » n'être jamais fouillé d'une pareille » gloire! Si au contraire vous êtes vaincu, de quel front retournerez-vous

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à Argos en laiffant nos champs cou >>verts de fes citoyens morts pour votre » défense? Adrafte n'entendra-t'il pás » ces murmures du peuple? Quelle " fatale alliance a-t'on contractée avec

Polynice? Son hymen nous coute " nos vies. Croyez-moi, mon fils, vous

courez à un double écueil. Vous per» dez l'appui des Argiens, & vous ne » gagnez pas le fceptre Thébain. Met» tez, mes fils, mettez l'un & l'autre un > frein à votre ambition. Hé, quels maux »ne doit-on pas attendre de deux ri»vaux furieux qui tendent au même » but! <<

Le Chœur redouble fes vœux pour

VIRGILE a imité ces anciennes infcriptions. Eneas hac de Danaïs victoribus arma Eneid, l. 3.0. 188.

la paix en deux mots. Ce n'est donc pas Etéocle qui interrompt Jocafte, comme l'a prétendu Barnez. Ce Commentateur à qui on a l'obligation de la belle édition d'Euripide faite à Londres l'an 1694. où il a raffsemblé à peu près tous les Commentaires fur Euripide, fans compter fes notes & fes corrections particulieres, quelquefois affez heureufes) releve ici, comme ail leurs, les Scholiaftes & les Critiques. avec trop de hauteur, pour n'avoir pas tout-à-fait approuvé le difcours de Jocafte, qu'ils difent être trop foible. Ces Critiques peuvent avoir tort, fans que Barnez ait raifon de les accufer d'ignorance. Ils ont tort, fans doute, puifque dans la fituation où fe trouvoit Jocafte, il feroit difficile d'imaginer rien de plus fenfé ni de mieux tourné dans fa fimplicité, que fon raifonnement fur les vrais intérêts d'Etéocle & de Polynice. Mais la raifon dont fe fert Barnez pour les relever n'eft pas fupportable. Si le difcours de la Reine paroît foible, dit-il, c'eft qu'on n'a pas voulu voir qu'il n'eft point achevé, & qu'Etéocle l'interrompt lorfqu'elle étoit fur le point de continuer, Il n'y a pas l'ombre d'interruption dans le texte : c'eft le Chœur

qui parle après la Reine. Et c'est à Étéocle à reprendre la parole ensuite. De plus Jocaste avoit dit à ce Prince ce qui lui convenoit, avant que de parler à fon autre fils. Etéocle reprend donc ainfi après le Chœur.

ETEOCLE. Madame, il n'eft plus question de contefter. Un tems précieux fe perd; & tous vos efforts font inutiles. Je le redis; nul autre accord entre nous que celui dont j'ai parlé. Je fuis poffeffeur du Trône. Je prétends l'être toujours. Epargnez-moi de nouveaux confeils; & vous Polynice, fortez de ces murs, ou vous y trouverez la mort.

POLYNICE. Par quelle main, je vous prie ? Et qui feroit cet invulnérable qui oferoit me frapper fans craindre un pareil deftin?

ETEOC. Moi. Tremblez à l'aspect de ce bras.

POLY N. Moi trembler! La prof périté répand dans certains cœurs trop d'amour de la vie pour les rendre redoutables.

ETEOC. J'entens. C'eft parce que vous me comptez pour peu dans un combat, que vous venez à moi à la tête d'une nombreuse armée.

POLYN. La prudence éclairée

l'emporte fur l'aveugle impétuofité. ETE'OC. Rendez grace à la foi publi que. Sans elle Polynice m'auroit infulté pour la derniere fois.

POLYN. Pour la derniere fois, je redemande le Sceptre qui m'eft dû. ETEOC. Il eft à moi. Je fçaurai le garder,

POLYN. Eft-il à vous fans partage?

ETE'OC. Ne m'importunez plus: retirez-vous.

POLY N. Sacrés Autels de la maison paternelle....

ETE'OC. Que vous vous préparez à renverfer.

POLYN. Daignez prêter l'oreille à

mes cris.

ETE'OC. Ecouteront-ils un citoyen armé contr'eux ?

POLYN. O Dieux protecteurs de Thébes!

ETE'OC. Ils vous détestent.

POLYN. On me chaffe de ma terre natale.

ETE'OC. Et vous venez la défoler. POLYN. C'eft votre injuftice qui m'y contraint. O Dieux....

ETE'OC. Allez invoquer les Dieux à Mycènes,

POLYN. Vous ne les craignez donc plus. ETE'OC. Je ne fuis pas du moins l'ennemi déclaré de ma patrie,. POLYN. Et vous m'excluez de mon héritage?

ETEOC. Je ferai plus, fi vous m'y for. cez. (Ille menace de le tuer. )

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POLYN. O mon pere, vous entendez T'outrage qu'on me fait.

ETE'O C. Il entend auffi le bruit de vos

armes.

POLYN. Et vous, ô ma mere... ETEOC. Ne profanez point ce nom. Il vous eft interdit.

POLYN. O Thébes...

ETE'OC. Allez implorer Argos. - POLYN. N'en doutez point. J'y cours. O ma mere, ma reconnoiffance pour vous eft fans bornes,

ETE'OC. partez.

POLYN. Je *Mais fouffrez aupars.

* Nous forames redevables de ce Vers à M. BARNEZ, qui l'a rétabli d'abord par conjecture, puis fur l'autorité d'un manuscrit. DOLCE' l'avoit apparemment vû avant lui, puisqu'il l'a traduit ainfi,

Non poffo

Non obedirti à questa volia: bene
Ti vo pregar che mi coreda, ch'io
Vegga mio padre,

paravant

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