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parayant que j'aye la confolation de re voir un pere.

ETE'OC. Non.

POLYN. Que j'embraffe au moins mes fœurs,

ETE'OC. Vous ne les verrez plus.
POLYN, O mes Sœurs

ETE' O C. Hé n'êtes-vous pas leur plus cruel ennemi ?

POLYN. Madame, puiffiez-vous être toujours heureuse! Adieu.

JOCASTE. Heureufe! Et je fuis au comble du malheur, mon cher fils. POLYN. Je ne fuis plus votre fils. JOCAS. A quelle nouvelle infortune fuis-je donc réservée ?

POLYN. L'affront dont il me couvre me rend indigne de ce nom. JOCAS. C'eft moi feule qui fuis outragée.

POLYN, à Etéocle Quel fera votre pofte 2 ETE'OC. Pourquoi?

POLYN. Vous m'y verrez.

ETE'OC. C'eft l'objet de mes défirs. JOCAS. Malheureuse mere! Et que prétendez-vous, mes fils?

ETEOC. L'effet le fera voir.

JOCAS. Voulez-vous accomplir les imprécations de votre pere?

POLYN. Périffe la maison entiere!:
Tome IV.

K

ETEOC. Oui, lorfque mon épée ceffera de fe baigner dans le fang.

POLY NICE. O païs natal, je te prends à témoin, ainfi que les Dieux, qu'on m'ôte le nom de fils de Roi, & qu'on m'exile comme un esclave. Si ce bras te renverse, impute-le, non à moi, mais à l'unique auteur de tes maux. Mon entreprise eft auffi involontaire, que mon exil eft injufte. Et vous, Apollon, Palais, Amis, Autels, recevez mes adieux. C'est peut-être pour ne plus vous revoir que je vous quitte. Mais non: les Déeffes de l'Espérance ne font pas endormies pour moi. Je me flatte avec leur fecours & celui des Dieux, de ravir le Sceptre à l'ufurpateur, dût-ce être au prix de tout fon fang. -ETEOC. Partez encore une fois.

Les deux freres fe féparent en effet avec l'air & les regards qu'on peut imaginer après l'entretien qu'on vient de lire, Jocafte s'en va accablée de douleur; & le Chœur refte pour l'Interméde, où il décrit, pour ainfi parler, la naiffance de Thébes; chofe qu'on pourroit nommer froide, fi l'on ne faifoit reflexion qu'elle entre naturellement dans le fujet, par contrafte aux funérailles de cette ville, qu'on affecte de

faire craindre dans tout le cours de la piéce.

ACTE III.

Etéocle en revenant fe tourne vers quelqu'un de fes Officiers pour l'envoyer chercher Créon; & ce Prince paroît tout à propos. Ils fe cherchoient mutuellement. Il s'agit de délibérer fur la manière de foutenir le fiége.

Créon apprend au jeune Roi qu'un transfuge eft entré dans Thèbes, & qu'il donne avis que le deffein des Argiens eft d'inveftir & d'attaquer en même tems la ville de tous côtés. Etéocle par un mouvement naturel, qui marque fon caractere impétueux, veut combattre hors des murs, & fe promet de mettre tout à feu & à fang. Créon en Prince expérimenté arrête ces mouvemens de jeuneffe, & lui fait entendre que l'armée Argienne étant innombrable & compofée de braves foldats, il faut fe donner de garde de hazarder une action décifive, qui ne laifferoit plus de reffource en cas de défaite. Le Roi propose un combat nocturne, ce que nous appel lons une Camifade. Créon rejette encore

ce parti comme dangereux & inutile. Etéocle imagine de fondre fur les Argiens avec toute fa cavalerie. Ce projet eft encore combattu. » Quel parti faut» il donc prendre? Irai-je rendre la ville ̧ » répond l'impatient Prince? Non, dit » Créon; mais les ennemis ont sept » Chefs qui doivent attaquer en même»tems les fept portes de Thébes. Sou» tenez l'affaut, & renfermé dans vos , murs, opposez aux affiégeans, sept » autres guerriers également remplis de » prudence & de valeur: l'un fans l'autre n'eft pas affez », Voilà les fept Chefs d'Efchyle.

Mais fi l'on y regarde de près, il paroît qu'Euripide donne ici un trait de fatyre affez fin à fon prédéceffeur, » Je vais, dit Etéocle, choifir & pofter ? les fept Guerriers, Ce feroit perdre un tems précieux que de les nommer tous, tandis que l'ennemi eft aux portes». C'est qu'Efchyle employe une grande Scène à la deftination des fept héros qu'il oppofe à ceux des ennemis, dont un Officier dit encore les noms, & fait le caractére, fans oublier leurs fymboles, qu'il décrit affez longuement,

En récompenfe, les dernieres paro

les d'Etéocle prêt d'aller combattre font moins vives dans Euripide que dans Efchyle.Le premier lui fait faire un efpéce de teftament en cas de mort. Etéocle laiffe la couronne à Créon, qu'il charge de Jocafte fa mere & de fes fœurs. A l'égard d'Edipe, le Prince dit froidement que fon pere s'eft attiré luimême fes malheurs, & qu'il n'eft pas à plaindre, puifqu'il ne tient pas à lui que fes fils ne périffent par fes imprécations. Ce fentiment eft affez cavalier pour un fils, quoiqu'on veuille le rendre odieux. Il fe fouvient encore qu'il n'a pas demandé d'Oracle à Tiréfias fuivant l'ufage. Il charge Créon de le confulter; ce qu'il n'ofe faire lui-même; parce qu'il s'eft moqué, dit-il, des Oracles de ce Devin, & qu'il l'a irrité par ses mépris. Pourquoi donc Etéocle a-t'il recours à des Oracles dont il fe moque? cela semble un peu tiré: mais c'eft qu'en effet Tiréfias avoit menacé de la colere des Dieux ces fils ingrats envers un pere malheureux. Ainfi ce mot d'Etéocle, outre qu'il peint de plus en plus fon caractére prépare l'arrivée de Tiréfias pour produire un grand évenement. Enfin au fouvenir de Polynice, Etéocle pour dernier trait de haine im

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