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d'un fils. Mais fur l'affurance que tel eft l'ordre des Dieux, il fe rend en difant, qu'il ne fçauroit être coupable envers les Dieux, en obéissant à un pere.

Hercule fatisfait, veut prévenir de nouveaux accès de fureur, & il ordonne qu'on l'enleve au plutôt pour le placer fur un bucher. Il s'anime lui - même à étouffer les cris de la nature. » Ame en» durcie aux travaux, cœur de bronze, »retiens tes foupirs, & ne déshonore » pas Hercule ». Son fils défolé aide à le tranfporter, prêt à lui rendre malgré lui, le trifte office que fon Pere a exigé.

Telle eft à peu près la derniere Scêne. Mais fa beauté & fon feu ne fçauroient paroître dans une fimple analyse; & comme elle n'a rien qui choque nos mœurs, je puis fans rien craindre, la mettre ici dans fon entier. On en jugera mieux de ce qu'on perd par l'impoffibilité où nous mettent nos mœurs, (fans compter le refte) de traduire entierement les Pieces des Anciens. Il n'est question que de joindre la Scêne qu'on va lire au morceau que Ciceron a traduit, & que dit Hercule dans fa fureur.

Le Chœur touché de fes tourmens

s'écrie auffi-tôt.» Ah, malheureuse Gre» ce, quel fera ton deuil fi tu perds >>ce Heros,,!

HYLLUS à fon Pere. Si vous permettez de répondre un mot, je vous conjure, malgré l'état où vous êtes, de me prêter l'oreille jufqu'à la fin. Je ne demande rien que de jufte. Rendez-vous pour un moment : calmez votre courroux, ou vous ignorerez éternellement quel eft l'objet de votre douleur, & quel peut être celui de votre joye.

HERCULE. Parle, & finis. La douleur m'empêche d'être à moi & de pénétrer dans des obfcurités.

HYLL. Je n'ai qu'un mot à vous dire fur ma mere & votre épouse. Son fort & fon innocence.

HER C. Miferable, ofes-tu me parler d'une mere parricide?

HYL L. Le fecret que j'ai à vous réveler me force de rompre le filence. Elle n'étoit point coupable.

HER C. Elle n'étoit point coupable! HYL L. Vous en conviendrez vousmême.

HER C. Parle donc ; mais crains par une fauffe pitié de te rendre indigne d'un pere tel que moi.

HYLL, Ellen'eft plus, Un coup mor

tel...

HER C. Qu'elle main l'a punie? HY I. L. Elle s'eft donné la mort. HERC. La perfide! c'étoit pour fe dérober à ma jufte fureur. Que ne puis-je...

HYLL. Vous parlerez autrement quand votre courroux fera calmé.

HER C. Pourfui. Voyons le refte de cette étrange aventure.

HYLL. Son crime eft une erreur. Ses vûes étoient droites.

HERC. Droites ! & elle a tué ton pere!

HYLL. C'est un philtre, non un poifon qu'elle a crû vous préparer. Jaloufe d'iole, elle prétendoit regagner

votre cœur.

HER C. Eft-il dans ces lieux un Magicien affez...

HYL L. C'est du Centaure Neffus qu'elle a reçû ce philtre.

HERC. De Neffus! ah, je fuis per du! j'ouvre les yeux: je vois tous mes maux. Partez, mon fils, & puifque vous allez perdre un Pere, appellez tous ceux de ma Maifon, fur tout l'infortunée Alcmene que Jupiter me donna vainement pour mere. Allez, je dois leur déclarer les Oracles fur mon fort.

HYL L. Helas, Alcmene n'eft point en ces lieux. Elle est à Tyrinthe *avec, quelques-uns de vos enfans, les autres font à Thèbes. Je fuis feul; mais difpofé à vous obeir. Commandez.

HERC. Ecoute donc les Oracles, mon. fils, & montre de qui tu as reçu le jour. Jadis Jupiter mon pere me prédit que nul homme vivant ne termineroit ma deftinée; mais que ce feroit un habitant des enfers. Mes deftins font accomplis: C'estle Centaure mort qui m'ôte le jour. Rapprochez de cet ancien Oracle un autre plus recent. J'entrois dans la forêt Sacrée de Dodone. Un chêne prophetique m'affigna cette journée de mon retour comme le commencement d'un doux re

pos. Infenfé, j'entendois une heureuse vie, & je devois entendre le trépas, qui eft le terme de tous les maux. Entrez donc dans mes deffeins, ô mon fils: n'attendez pas que mes fureurs me reprennent. Rempliffez la plus fainte de toutes les loix. Obéiffez à un pere.

HYLL. Ciel

où doit aboutir ce

Tirynthe, ville voifine d'Argos, ainfi nommée du fleuve Tirynthe. C'étoit la patrie d'Hercule, furnommé toutefois le Thébain, parce qu'Amphitryon étoit de Thébes.

discours!.... Mais je ne fonde point vos projets. Ordonnez, j'obéis.

HERC. Donnez-moi cette main pour gage de votre foi.

H Y LL. Hé, d'où vient cette inquiétude, mon pere? Doutez-vous de mon obéiffance?

HER C. Approchez, vous dis - je. Commencez par-là d'obéir.

HYLL. Vous le voulez, voici ma

main.

HER C. Jurez par Jupiter mon pere.

HY LL. Et que jurerai - je d'accomplir?

HER C. Ce que je vous dirai après. H Y LL. Je le ferai : j'en attefte Jupiter, témoin & garant des fermens. HER C. Liez-vous par des peines, fi vous manquez d'obéir.

?

HYL L. Helas, puis-je y manquer Mais foit; je me lie par les peines les plus atroces.

HER C. Vous connoiffez le fommet du mont Eta confacré à votre ayeul Jupiter.

HYLL. Je le connois. Combien n'y ai-je pas fait de facrifices?

HERC. Il m'en faut un autre. Le voici: transportez-moi, vous & vos amis

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