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Etats floriffans aux peuples affligés, dans l'idée qu'il n'eft point ici bas de félicité durable.

Le Choeur pour achever d'ébranler Théfée fe jette à fes pieds en redoublant fes cris. Théfée n'eft pas infenfi ble, mais Athra pénétrée de compaffion fe voile le vifage. Le Roi d'Athénes eft touché des pleurs de fa mere. Après avoir pris pour bien parler les précautions de bienféance, fur lefquelles les femmes Grecques étoient fi délicates elle rompt le filence; elle allégue à fon fils le refpect dû aux afyles & aux Dieux; la gloire qui revient du fecours qu'on donne aux affligés, & l'inconvénient de flétrir par un refus la gloire d'Athènes & de Théfée même.

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Le Roi convient enfin qu'il y va de fa gloire, s'il ne fuit pas les confeils de fa mere.,, Vengeur qu'il eft de la juftice, & le fléau le plus redoutable des forfaits, lui fiéroit-il de fe dérober à une occafion de fignaler fon courage & fon équité? Il promet donc de s'armer contre Thébes: mais il veut que le peuple y confente, pour donner plus de poids à cette expédition. Car il déclare qu'il gouverne en pere une ville libre, & qu'il donne toujours à fes

Citoyens le droit de fuffrage. C'est un tour du Poëte pour intéreffer davantage le peuple Athénien en faveur de Théfée. Le Choeur finit par des actions de graces qui marquent fa reconnaiffance & fa joye, avec un éloge des Athéniens & de leur Roi,

ACTE II

Théfée rentre fur la Scène fuivi d'un Hérault d'armes, perfonnage muet, રે qui il parle à peu près en ce fens. » Allez trouver le Roi de Thébes, & portez" lui ces paroles en mon nom. Théfée vous prie de rendre les morts d'Argos. "A ce prix, il vous offre l'amitié des » Athéniens. Si Créon y confent, re» venez fur vos pas. S'il le réfufe, vous » lui direz, qu'il s'attende à me voir les redemander à la tête d'une armée, au puits de Callichore « C'étoit un lieu peu éloigné d'Eleufine, ainfi nomà caufe des danfes facrées qu'y faifoient les femmes en l'honneur de Cérès.

Tandis que le Roi d'Athènes donne fes ordres à fon Ambaffadeur, il en furvient un de la part de Créon: ce qui donne lieu à Théfée d'arrêter le fien. Le Député Thébain demande le Monarque d'Athènes; & Théfée le fait.

connoître à lui, en le reprenant de for erreur. Il lui apprend qu'il ne veut être que le Chef, & non le Souverain des peuples; & qu'Athènes eft une ville libre, où tout Citoyen riche ou pau vre a droit de fuffrage. Cela fait naître une difpute finguliere entre ce Princes & le Député fur les avantages de l'E tat Monarchique & du Républicain! L'Envoyé commence, & infifte fur le choix des Magiftrats Républicains, qu'il compare à un coup de dez, fur l'abus de l'éloquence qui tourne l'efprit des Citoyens, comme il lui plaît, & qui les fait paffer du blanc au noir, fur l'aveuglement d'une multitude peu éclai rée, enfin fur l'adreffe des méchans à s'élever aux premiers Emplois. Tout ceci eft amené finement par une prétermiffion. Car le Député réleve le Gouvernement de Thébes, en montrant ce qu'il n'eft pas, pour retomber par contre-coup fur celui d'Athènes. Mais comme il étoit peu fûr pour Euripide de faire l'objection bien forte, les traits ne font pas affez marqués, & ne font jettés qu'indirectement & comme en paffant. Toutefois Théfée trouve l'Envoyé un peu discoureur, & il fe croit obligé de le refuter. Il déclare que » rien

ne lui paroît plus pernicieux que l'Etat Monarchique que les loix fe taifent fous un Souverain au lieu » qu'elles parlent également en faveur » du pauvre & du riche dans une Ré» publique; qu'il n'y a d'arbitre entr'eux que l'équité; que chaque Citoyen peut ouvrir des avis pour le bien pu blic; que c'eft-là le moyen de fe dif»tinguer; qu'au contraire dans un Royau» me, les gens de bien font fufpects, " & n'ont fouvent d'autre prix de leur » probité & de leur droiture que la mort. Que fert, (continuë-t'il plein » de fon enthoufiafme Républicain) d'a » maffer pour fes héritiers des richesses » dont un Tyran ravira la meilleure » part, & d'élever avec foin des filles » qui deviendront la proye de fes défirs effrenés, & un fujet de larmes pour leurs parens? Me puniffe le Ciel, fi jamais je contrains aucun Citoyen » d'époufer mes filles ! Voilà ce que répond Théfée puis il demande à l'Ambassadeur ce qui l'amene, en lui difant avec dignité qu'il le feroit repentir de fes difcours trop libres, s'il ne refpectoit en lui le titre d'Envoyé & le droit des gens."

Celui-ci fait fa commiffion avec hau

teur. Au nom de fon maître il défend à Théfée de recevoir Adrafte; où s'il eft arrivé il ordonne qu'on le chaffe avant le Soleil couché, & qu'on fe garde d'écouter fes demandes, puifque les morts Argiens n'intéreffent en rien Athè mes. On menace Théfée de la guerre, s'il refufe d'obéir. L'ambaffadeur pour donner plus de force à fes paroles exagére les maux de la guerre, & la témerité des Républiques qui n'en fentent pas affez les conféquences, parce que chacun des Citoyens en opinant à prendre les armes, se croit à l'abri du danger; au lieu qu'ils iroient bride en main, fi chacun en portant fon fuffrage avoit la mort fous les yeux. Il colore même d'une apparence de juftice la conduite de Créon à l'égard des Argiens. C'eft le Ciel qui femble les avoir condamnés, puilque Capanée a été frappé de la foudre. Athènes prétend-elle s'opposer aux Dieux & les furpaffer en fageffe? Sa vaine compaffion doit-elle aller jufqu'à protéger des méchans?

A ce difcours, Adrafte ne peut plus fe retenir. Il éclate contre l'Ambaffa deur: mais Théfée l'arrête. » C'est à a, moi, dit-il, non vers vous, qu'il eft envoyé «. Il fe met donc en devoir

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