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nrale. Mais Créon prend le deffus. Il » anime fes foldats par fa préfence pour » ne pas laiffer languir leur feu. Théfée "ne s'oublie pas lui-même dans une » conjoncture fi délicate. Il s'avance; » il combat comme un Lion. Mais tandis » que pofté à l'aîle droite, il met en » fuite l'aîle gauche des ennemis, la fien» ne plie fous les efforts de l'aîle droite des Thébains. La victoire étoit dou

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» teufe. Théfée en grand Capitaine, », loin de s'arrêter au butin revient fur fes pas pour rétablir fon aîle gauche. » Il jette un cri qui retentit de toutes » parts; enfans, c'eft fait d'Athènes, fi ,, nous n'achevons de vaincre. Il s'arme ,, lui même d'une maffuë énorme, & » renverse tout ce qui s'oppose à fa fougue. Il emporte même les cafques » & les têtes fes redoutables coups. ,, Enfin, il vient à bout quoiqu'avec » peine de mettre en fuite ce terrible ,, bataillon. Affuré de la victoire, il ré» pand la terreur dans toute la ville. Le » peuple s'étoit déja réfugié dans les

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par

Le Poëte l'appelle Epidaurienne, parce qu'au rapport de PLUTARQUE, Théfée en déPouilla Périphetes qu'il tua dans Epidaure; & il s'en fervit depuis, comme Hercule de la du Lion de Némée.

Tome IV.

V

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Temples. Il ne tenoit qu'à Théfée » d'entrer dans Thébes en Conquérant: » mais content d'être vainqueur, il arrête » fon armée. C'est pour recouvrer ces morts,' », dit-il, & non pour détruire Thébes que » nous avons pris les armes. Quel Roi, s'écrie l'Officier, quel Capitaine! In» trépide dans le danger, il fçait con» fondre l'orgueil de fes ennemis; il fçait » vaincre ; & pour s'élever au plus haut dégré de la gloire, il fçait fe modé»rer au milieu de fes conquêtes, & il » laiffe échaper une proye qui eft entre » fes mains "",

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Les Dames Argiennes reconnoiffent l'équité des Dieux à cet heureux fuccès. Adrafte, qui jufqu'ici a laiffé parler des femmes dont la joye eft naturellement plus épanouie, & la curiofité plus vive, (car l'on ne peut apporter d'autre raison, fi la correction de M. Milton n'a pas lieu) commence, quoiqu'un peu tard, à parler à fon tour: & il s'écrie dans fon tranfport. » O Jupiter, que » les lumieres des mortels font bornées, » & qu'il eft bien vrai que notre fort » dépend uniquement de votre volonté ! » Nous refufâmes d'écouter la propofi,, tien raisonnable d'Etéocle. Fiers du nombre & de la valeur de nos Sol

dats nous voulûmes combattre & nous » fûmes défaits. Créon de fon côté enor "gueilli de fa profpérité, comme un homme vil qui pafferoit de l'indigence à une haute fortune, a fubi la peine de fon "orgueil. Infenfés. Thébains, Citovens » peu fages, pourquoi loin d'être éclairés

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par les jufteschâtimens du Ciel que vous » avez tant de fois éprouvés, vous aveu»gler au point de vous élever au-dessus » de votre deftinée, & d'écouter moins », la raifon que les conjonctures! Mal» heureux les Etats qui pouvant fe dérober les traités aux derniers malpar » heurs, aiment mieux terminer leurs » querelles par le fang que par l'équi » té,,!

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L'Officier interrogé par Adrafte* dit enfin nettement que les morts font recouvrés & honorés des derniers devoirs. Il auroit dû, ce femble, commencer par-là. C'étoit ce qui devoit toucher ceux à qui il parloit. Il ajoûte qu'on tranfporte à Eleufine les corps des fepts Chefs enfermés dans des cercueils; que les autres font inhumés dans la vallée de Cithéron; que Théfée lui-même leur a rendu les devoirs funebres, qu'on eût

* Suivant JEAN MILTON, ou par le Chœur, felon les éditions ordinaires.

dit qu'il étoit leur pere; & que ce Prince a fait fur tout éclater fa piété à l'égard des Chefs en les enféveliffant de fes mains.

Un pareil récit & l'approche de ces morts chéris réveille la tendreffe des femmes & d'Adrafte. Tous fe difpofent à la célébration des funérailles. C'eft un mélange de joye & de douleur, de triomphe & de deuil, qui a quelque chofe de fingulier. On apporte fur le Théâtre les fept cercueils. Chaque mere, chaque époufe pleure un fils ou un mari; & Adrafte regle, pour ainfi dire, les chants lugubres en les reprenant tour à tour avec le Choeur. C'est le vrai yoos des Grecs, & le Leffus des Latins, dont nous avons déja obfervé plufieurs exemples. Tout cela eft plus le propre du fpectacle que de la lecture.

ACTE IV.

Thésée en arrivant dit qu'il ne veut point renouveller les douleurs d'Adrafte en lui demandant le détail de la guerre malheureuse qu'il a faite devant Thébes. Etonné cependant de l'audace & de la valeur des fept Capitaines qui affiégerent cette redoutable ville, dont il

connoît les forces par fa propre expé rience, il voudroit les connoître, c'eftà-dire, leur caractére, non leurs exploits. » Car quelle folie, dit-il, de demander » ou d'expliquer les circonftances parti " culieres d'un combat, où chacun oc"cupé à fe défendre ou à attaquer con» ferve à peine affez de présence d'ef prit & de fang froid pour agir ». C'eft un trait fatyrique & fenfé contre les faifeurs de relations trop circonftanciées.

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Adrafte montre d'abord le cercueil de Capanée. C'étoit un homme riche, » fans fafte, amateur de la fimplicité, › ennemi du fol orgueil qu'infpire l'a» bondance, fobre, moderé, & mépri » fant ceux qu'il voyoit fe livrer aux » feftins & à la joye, perfuadé que la

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probité & la bonne chere font deux "chofes incompatibles, honnête hom", me, ami fidéle, particulierement à l'é» gard des abfens; fincere, mais poli &

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obligeant, exact obfervateur de fa paro» le, même à l'égard des efclaves. Tel fut » Capanée. Cet autre, continuë-t'il, est » Etéoclus, jeune Héros peu favorifé » des biens de la fortune, mais comblé d'honneurs dans l'Argolide; telle»ment défintereffé dans les fervices qu'il

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