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fans avoir eû part aux travaux de la

» guerre ".

Le Choeur confeille toutefois au Général Troyen d'accepter ce renfort. Mais fier de fa fupériorité fur les Grecs, il croit fe fuffire. Le Chœur infifte, & allégue l'incertitude des armes, qui font fouvent journalieres. Il prie Hector de refpecter du moins l'hofpitalité, & de recevoir Rhéfus fi non comme un allié, au moins comme un étranger. Le Prince Troyen fe rend à cette priere. Cependant, ceux qui compofent le Chœur fe réjouiffent de l'arrivée d'un Chef auffi belliqueux que l'eft Rhéfus. Il éleve jufqu'aux Cieux fa valeur, & prévient fa venue par des éloges & des vœux pour le fuccès de fes entreprises.

ACTE IN

Rhéfus s'avance vers Hector, & lui offre fon bras & fes troupes: le Troyen Fui dit nettement: Je fuis peu fait » à diffimuler, & je ne puis vous cacher » la peine que votre abfence nous a » caufée. Tant de fois appellé dans un »tems où nous avions besoin de votre » bras, allié des Troyens, intéreffé comme nous à combattre les Grecs, deX iiij.

» venu Roi d'un grand Etat par mes foins, », il n'a pas tenu à vous que Troye ne fût >> renverfée. Seul de tant d'alliés dont » les uns ont facrifié leur vie pour nous,

& les autres font toujours fous les » armes expofés à toutes les injures des faisons, vous avez, ce femble préferé le plaifir & le repos à la gloire de » fervir des amis, qui méritoient quelque reconnoiffance. Je vous le redis, Seigneur: Hector ne fçauroit fein» dre, & il fe plaint à vous de vous» même ».

Le Thracien loin d'être offenfé de ces reproches dit, qu'il va répondre avec la même fincerité., Contraint de refter » dans la Thrace, il a fouffert plus qu'Hec »tor de l'impoffibilité où il s'est vû » d'aller défendre Troye. Mais un peu»ple voisin de ses frontieres lui a fufcité » des affaires fâcheufes dont les fuites » ont rompu fes deffeins. Prêt à s'em» barquer pour Ilion, il a trouvé le

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rivage rougi du fang de fes fujets. Il » a fallu écarter la tempête, & repouffer » l'ennemi. Enfin, l'ennemi eft réduit & » la Thrace tranquille. Il profite de fa » victoire pour voler au fecours de » Troye. Battu par les vents de l'Hellefpont, & fatigué d'un long voyage par

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mer & par terre, il étoit bien éloigné de goûter les plaifirs & le repos dont » on lui fait un crime. A la verité, il arrive tard, mais à propos. Car enfin, » qu'ont fait les Troyens depuis dix ans ? » Souvent vaincus, quelquefois vainqueurs, ils femblent effuyer avec les Grecs tous les hazards des jeux de » Mars. Pour moi, ajoute-t'il, je ne »veux qu'un jour pour terminer la Guerre. Aujourd'hui je dompte les » Grecs, je détruis leurs tours, je brûle leurs vaiffeaux, je mets tout à feu & à fang, & le jour fuivant je pars d'I" lion. Au refte qu'aucun de vous ne » combatte. Qu'on me laiffe feul tenter l'entreprife. Je fçaurai réparer mes

» délais

Le Choeur applaudit à ce difcours de Rhéfus, & le comble d'éloges. Flatté de ces louanges, il reprend la parole, & dit, que ce n'eft pas affez de chaffer les Grecs de la Phrygie, & qu'il veut à la tête des Troyens porter le fer & le feu dans le fein de la Gréce. Mais Hector à qui dix années d'une pénible & dangereufe guerre ont donné des fentimens plus modérés, & une expérience moins ambitieufe, s'écrie incontinent.» Ah, je me croirois trop heureux, & j'aurois

"

» trop de graces à rendre au Ciel, fi jè pou » vois feulement écarter l'orage dont Ilion » eft menacé, & jouir de la fécurité que » nous avons perdue! D'ailleurs, ne »croyez pas, Seigneur, que la Gréce » foit auffi facile à ravager que vous le pré » tendez ".

RHE'S US Tous les Princes Grecs ne font-ils pas raffemblés contre Troye: HECTOR. Il eft vrai: mais loin de les méprifer, j'ai peine même à m'en dé livrer!

RHE'S US. Hé-bien, nous les pafferons au fil de l'épée, & tout fera ter miné.

HECTOR. Hé, Seigneur, n'allez point vous perdre en de vains projets, & ne fongeons qu'au mal préfent.

RHE'SUS. Quoi, fatisfait de repouf fer les injures, vous bornez-là toutes vos prétentions!

HECTOR. Mon Sceptre me fuffit. Et que puis-je fouhaiter de plus ? Enfin, Seigneur, choififfez un pofte dans F'une ou l'autre aîle, ou dans le corps. de bataille. Je vous laiffe le maître.

RHE'S US. Non, Hector, je voudrois Combattre feul. Mais fi dans la confufion d'avoir fi peu avancé, vous êtes jaloux. de la gloire de porter la flamme fur les

vaiffeaux Grecs, fouffrez du moins j'aye Achille en tête.

que

HECTOR. Vous ne pouvez avoir affaire à ce Héros.

RHE'SUS. N'eft-il pas au fiége d'Ilion?

HECTOR. Oui: mais courroucé contre les Grecs il leur refuse son bras.

RHE'S US. Quel eft le Guerrier le plus diftingué après lui ?

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HECTOR Ajax & Dioméde ne le cédent à aucun des Héros Grecs; Ils ont de plus Ulyffe, Prince auffi propre aux coups de main qu'aux fineffes de l'é loquence.

Hector raconté en peu de mots toutes les rufes & tous les ftratagêmes d'Ulyffe; comment il a trouvé le fecret de: pénétrer dans le Temple de Minerve & d'enlever le Palladium; comment if a paru dans Troye fous divers déguisemens: enfin, quel embarras donne aux Troyens la fécondité de fon efprit toujours attentif à leur nuire. Cela prépare finement ce qui doit fuivre, & caracté-rife bien les principaux perfonnages particulierement Ulyffe, dont la tête eft toujours remplie de projets fins, & Rhé fus dont la préfomptueufe valeur ne fe

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