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Iliaca non tu fceptra regali potens
Geftabis aulâ; jura nec populis dabis,
Vidafque gentes fub tuum mittes jugum.
Non Graia cades terga, non Pyrrhum trakes
Non arma tenerâ patria tractabis manu,
Sparfafque paffim faltibus latis feras
Audax fequeris, nec ftato luftri die
Solemne referens Troici luftri facrum
Puer citatas nobilis turmas ages.
Non inter aras mobili velox pede
Revocante flexo concitos cornu modos
Barbarica prifco templa faltatu coles.

Quelles rêveries! Dan. Heinfius les blame avec raifon. Mais je ne fçai pourquoi il les impute à une imitation affectée d'Euripide, chez qui certainement Andromaque ne dit point de pareilles puérilités. Aftyanax jette quelques cris dans cette Scêne de Sénéque, & fa mere l'arrose de pleurs. » Meurs, lui dit-elle, » & rempli d'Andromaque vas retrou>ver Hector. Elle le dépouille auffitôt de fa robe, parce qu'elle a touché les Cendres de fon époux, qu'elle veut, dit-elle, recueillir précieufement en la baîfant,

Scrutabor ore.

Quidquid hic cineris latet

Ulyffe enleve l'enfant, & le Chaur finit l'Acte en parcourant géographique

ment toutes les villes Grecques, où il peut être conduit en captivité avec Hécube. C'eft la premiere fois qu'il foit fait mention d'Hécube dans cet Acte. On l'a perdue de vue depuis le premier, fans fçavoir ce qu'elle eft devenue: ce qui eft un très grand défaut, & une marque vifible de la duplicité d'action; au lieu que dans Euripide tout roule fur Hécube qui réunit par-là tous les évenemens à un point de vue,

ACTE IV.

Autre marque du peu de goût qu'a voit Sénéque pour les fecrets du Théâtre, & de fa négligence à étudier les modeles Grecs qu'il a défigurés. Chez eux fe tout dévelope comme un péloton. Hélène même est attenduë, & l'on s'intéreffe à fçavoir fon fort. Ici Hélène paroît fans être annoncée. Et que vientelle faire? Un très ridicule perfonnage, comme on va le voir. Ce n'eft plus Hélène conquife par les armes, & livrée à toute la vengeance d'un époux offenfé, comme chez Euripide. C'eft Hélène lâche & perfide que la Gréce affemblée charge de l'exécution d'une perfidie & d'une lâcheté. Elle dit en entrant qu'elle

a ordre de tromper Polyxène fille d'Hécube, & de lui perfuader que le fort qu'on a tiré pour les partages des Rois Grecs, la deftine en mariage à Pyrrhus. Polyxène ne dit mot, & fe met à pleurer. C'eft un perfonnage muet. Euripide l'avoit fait parler fi éloquemment dans fon Hécube! La Reine, mere de Polyxène, & Andromaque fe trouvent là; l'on ne fçait comment. La feconde loin de donner dans le piége qu'Hélène a tendu, l'accable d'invectives. Hélène fe défend, & veut faire croire qu'elle est moins heureuse que les Troyennes puifqu'elle doit revoir un mari mécontent, & qu'elle pleure un amant bienaimé. Pour avancer de pareilles raifons, il falloit bien que Sénéque écartât Ménélas. Il auroit été là de trop. Autre bevûe encore. Andromaque force Hélène. d'avouer qu'en effet Polyxène va épouser Achille aux enfers; & par un contraste fingulier, Polyxène qui pleuroit reprend un air gai, & fe met à la toilette pour fe préparer à ce nouvel hymen. » La main » de Pyrrhus lui paroiffoit un fuppli», ce, & le trépas eft pour elle un hymen » véritable »

Mortem putabat illud, bre skalames puides

Pour Hécube elle fe pâme, puis revient à elle pour exhaler des plaintes d'un caractere bien différent de celles qu'Euripide lui met dans la bouche. *Ce font des plaintes tout-à-fait alambiquées. Elle va jufqu'à engager fa fille à fe réjouir, en lui difant que Caffandre & Andromaque envient fon fort. Auffi Andromaque félicite-t-elle Hécube de ce que fa fille aura l'avantage d'être inhumée dans fa terre natale.

Hélene lui dit » Vous envierez encore » plus fon deftin quand vous fçaurez » le vôtre », Incontinent elle déclare à Andromaque qu'elle eft deftinée à Pyr fhus, que Caffandre eft échuë à Agamemnon, & Hécube à Ulyffe. Ce mot met Hécube en fureur. Elle perd le fouvenir de fa fille, Pyrrhus fe montre. Elle lance contre lui & contre toute la flotte mille imprécations, Le Cheur à fon tour fait une espece de paraphrase fur cette penfée, » que dans le malheur » on aime à voir des miférables », & fur celle-ci qui en eft une fuite on » n'eft malheureux que par comparai fon".

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Eft mifer nemto nifi comparatus.

: Voyez l'Hécube d'Euripide, dans ce Volume.

ACTE V.

Un homme annonce à Hécube & à Andromaque qu'on vient d'égorger Polyxène, & qu'Aftyanax a été précipité. Andromaque veut qu'il raconte la chofe en détail, pour boire, dit-elle, tous les malheurs jufqu'à la lie.

Profequere. Gaudet animus arumnas meas.
Tractare totas. Ede, & narra omnia.

Voilà une douleur bien fiere pour la tendre veuve d'Hector. Cette narration eft longue & puérile, furtout quand on y peint les fpectateurs accourus pour voir mourir Aftyanax, les uns qui montent fur des arbres que le Poëte nomme en détail, les autres grimpés fur des toits à demi brûlés. Il y a encore broderies pareilles, entre autres une longue comparaifon d'Aftyanax avec un lionceau. Sénéque d'ailleurs qui veut femer de l'antithefe par tout, au lieu de dire fimplement que cet enfant eft le feul qui ne pleure pas, s'exprime ainfi ;

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