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THILOCT.

Quo nemo vitam. NUTR. Latus

adeone ultimos

Invafit ignes; PHILOCT. Effe jam

flammas nihil

Oftendit ille,

Et dans Rotrou. *

LUSCINDE.

THILOCT.

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Toi qui fçais de quel œil il vit borner fes jours,

Fais moi de ce trépas le tragique

difcours,

Quelle fut fa vertu !

La mort lui parut telle,

Que la vie à nos yeux ne fut jamais: fi belle.

LUSCINDE. Dieux ! & quel lui parut ce brafier

devorant ?

FHLL OCT. Ce que te paroftroit un brafies odorant, &c.

Le Poëte Latin dit plus: car il veut qu'Alcide ait vaincu le feu, & qu'il ait mis cet élement au nombre de fes trophées. Mais c'eft bien une autre chofe. quand on vient au détail. Toute la forêt d'Eta eft renversée. On s'arrête à peindre quel étoit chaque arbre, comment chacun tombe fous les coups, comment fur tout un chêne réfifte

Herc. mour. Act. V. So. I. 4

La

même.

!

la hache, parce qu'il eft fatidique, com

ment,

Les arbres dépouillés de leurs feuillages verds
Se virent bien plus nuds qu'au milieu des Hy-

vers.

Et comment

Le plus petit oifeau ne peut où fe percher,

Et toute la forêt ne devient qu'un bucher.

*

Saint Amand ne fit pas pis quand il mit les poiffons aux fenêtres dans le paffage des Ifraelites par la mer rouge.

On fait donc de toute cette forêt un bucher trop étroit pour Hercule. Il y monte, mais de quel air! » Il femble monter au Ciel, non fur un » bucher »..

Vultus petentis afora, non ignes, erant.

Il brife de fon poids toutes ces énor » mes poutres ".

Omnes, fregit impofitus trabes.

Il donne fes fléches à Philoctete, & le prie de mettre le feu au bucher, fur

DESPREA UX,

lequel il étend la Peau du Lion de Nemée avec la maffuc. Cette massue est la feule arme qu'il ne donne pas à fon ami, parce qu'elle lui feroit inutile. Nul autre qu'Alcide ne pourroit s'en fervir ni même la porter. Alcméne qui affurément eft de trop ici au jugement du fage Sophocle y fait l'échevelée. Il faut que fon fils la harangue pour la confoler, & l'empêcher

* D'ôter à cette mort la qualité de belle.

Mais après ce dernier devoir envers une mere, le Héros prend un air de Vainqueur. Jamais Guerrier ne fut plus fier fur un char de triomphe, qu'il affecte de le paroître fur un bucher. II communique même à fa mere & à l'affemblée la fécurité & la nobleffe de fon courage. Les larmes ceffent de couler, on croit voir Jupiter lui-même. Il leve au Ciel des yeux ferains, & il fait une priere qui eft le dernier trait de fon éloge funebre. Car à l'entendre, Jupiter ne peut fe difpenfer de le faire Dieu. Tant d'exploits l'y forceroient malgré qu'il en eût, particulierement le dernier, qui eft une victoire écla

*Herc. mour. Act. V. Sc. I.

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tante fur le plus terrible des élemens, fur le feu. A l'inftant Alcide anime Philoctéte à approcher fa torche. Il hâte même fa lenteur. Cet ami obéït en tremblant & en détournant les regards. » Le "bucher s'embrafe: mais on diroit que » les flam nes refpectent le Héros. II » faut qu'il aille les chercher : & le feu » gémit en l'approchant ».

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Tantum ingemifcit ignis ad durum jecur.

On ne fçauroit nier, quoiqu'en difent quelques Critiques, que cette Piéce ne foit de la même main que le Thyefte, où le feu gémit de la même façon fans aucune différence,

*Stridet in verubus jecur:

Nec facilè dicam, corpora an flamma magis
Gemuere. Piceus ignis in fumos abit,

Et ipfe fumus triftis, ac nebulâ gravis
Non rectus exit,&c.

Ce trait même eft porté plus loin que dans l'Hercule au mont Eta: car » outre » que le baffin où Atrée a mis les mem»bres épars du fils de Thyefte, gémit; » outre que le feu fe plaint; la fumée

SENEQUE. Thyeftes. Act. 17.

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» même eft attriftée, & ne s'éleve point directement ». il ne feroit peut-être pas fort difficile après plufieurs comparaifons pareilles de faire voir que les dix Tragédies attribuées à Seneque font veritablement de la même main. Mais cette critique nous méneroit trop loin, & feroit d'ailleurs inutile pour notre but. Il fuffit donc d'obferver que le refte de la narration de Philoctéte eft dans ce gout, qui eft véritablement plus outré que dans Medée, Hippolyte, Edipe, & la Troade, qu'on ne fait pas difficulté d'attribuer à Seneque le Philofophe ou à fon parent.

Hercule tout brûlant dédaigne de fe tourner, fi ce n'eft pour ranimer le courage de fa mere & des Spectateurs. » A peine peut on s'imaginer » qu'il eft devoré par les flammes. Il » ne précipite point fa mort, il goute les tourmens, & s'en raffafie à » traits lents. Il plonge le vifage dans la flamme, & cela fans fermer les » yeux ».

Alcméne vient interrompre ou plûtôt achever ce récit par fes pleurs. Elle tient en main une Urne où font les cendres de fon fils. Cet objet lui réveille de nouvelles idées, encore plus

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