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& le premier adreffant la parole à Oreflui dit que Clytemnestre méritoit la mort; mais qu'elle ne devoit pas cevoir d'un fils; que par égard pour Phébus il fe contente de regarder fon oracle comme infenfé, quoique le deftin l'oblige de l'approuver. Il annonce au frere & à la four ce que le même deftin & Jupiter ont déterminé. Pylade doit époufer Electre, & l'emmener dans fes Etats en Phocide avec le laboureur

qui lui a tenu lieu de pere fous le nom de mari. Quant à Orefte, fon fort eft de renoncer à fa patrie, d'errer de contrées en contrées toujours environné de furies, de donner fon nom à une ville d'Arcadie, lieu de fon exil, d'aller à Athènes implorer Pallas, de fubir le jugement de l'Aréopage, d'en fortir abfous, & délivré de la pourfuite des Euménides, & enfin de regner paifiblement à Argos. Pour Egifthe & Clytemneftre, il feront inhumés, l'un par les Argiens, l'autre par Menelas & Hélene. Euripide adopte ici la fable d'Hélene en Egypte, où il prétend que cette Princeffe fut tranfportée, tandis que» fon fimulacre étoit à Troye par ordre de Jupiter, pour exciter parmi les mor»tels des guerres cruelles qui doivent

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coûter tant de fang. » L'on verra cette hiftoire au long dans d'autres piéces d'Euripide à la II. Partie de cet Ouvrage, auffi-bien que ce qui regarde le jugement de l'Areopage fur Oreste.

Le Chœur demande aux Dieux Gémeaux la liberté de parler, pour leur représenter qu'étant freres de Clytemneftre, & fils de Leda comme elle, ils auroient dû, ce femble, prévenir une mort fi funefte; & la réflexion eft naturelle. Mais ils répondent que le deftin & l'oracle imprudent d'Apollon ne le permettoient pas. Le deftin fert de folution à tout dans le fyftême des Grecs. Caftor & Pollux auroient été sans cela fort embarraffés de répondre à Electre, qui n'a point d'oracle qu'elle puiffe alléguer pour fa juftification. Mais la deftinée vient au fecours : c'eft ́elle qui a rendu le parricide commun à la fœur & au frere: morale étrange pour des Dieux !

Le refte de la Scène s'employe aux adieux & aux regrets d'Orefte & d'Electre, qui à peine réunis depuis une fi longue féparation,font encore contraints de fe féparer. » Quoi, chere fœur, dit Orefte, je vous revois après un fi >> long-tems, & l'on me prive de votre

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» vue! Je vous quitte, & vous me quit » tez! » Caftor le confole par la qualité de l'époux qu'on donne à Electre, & il ajoute qu'après tout la punition de fa fœur ne confifte qu'à être exilée de fa patrie. » Hé quoi de plus trifte, répond »Orefte, que de quitter fon pays natal! »il eft vrai que mon fort eft plus affreux. Il ne fe borne pas à l'exil. Il me traîne » à un Tribunal étranger.» On le confole encore par l'affurance de la faveur de Pallas. Alors Electre embraffe fon frere pour s'en féparer ; & Oreste lui dit, Recevez les dernieres marques de » ma tendresse, & regardez-moi comme » mort. » Cette parole qui paroît froide Gafpar à un Commentateur comme fi Orefte Stibli- démentoit par- -là fon caractère de héros, attendrit pourtant les Dieux qui font préfens: & Oreste ajoute en foupirant, » Electre je ne vous verrai plus. » C'est à quoi le Commentateur n'avoit pas fait attention. Après ces derniers adieux tendrement réitérés, Orefte recommande fa four à Pylade, qui jufqu'ici n'a point parlé, & qui s'en va, comme dit M. Dacier, fans dire un feul mot. Mais ce n'eft pas, comme il ajoute, que ce Prince foit peu content d'une femme de ce caractère. C'eft qu'Euripide qui ne vouloit rien

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d'inutile, n'a pas cru qu'un perfonnage prefque oifif dans toute la piéce, dut parler dans des occafions où cela n'étoit pas abfolument néceffaire. Il avoit l'exemple d'Efchyle, qui fait dire au même Pylade très-peu de chofe dans fes Coëphores; & en général les anciens Poëtes Tragiques mettoient en perfonnages muets les enfans & tous ceux qui contribuoient plus au fpectacle qu'à l'action. En effet Pylade n'eft prefqu'ici qu'en fpectacle à caufe du préjugé qu'on avoit qu'Orefte & Pylade étoient inféparables.( M. Racine en a bien profité dans Andromaque.) Si Pylade feconde Orefte dans l'entreprise contre Egifthe, cela fe paffe derriere le Théâtre. Du refte il eft fimple témoin, comme les perfonnages du Chœur, dont un feul parle pour tous. A l'egard du préfent que lui font les Dieux en lui donnant Electre en mariage, un figne fuffisoit pour les en remercier, fans qu'il fût befoin qu'il parlât, outre qu'il eft plus refpectueux de ne pas interrompre une Divinité qui parle. S'il ne dit mot à Electre, c'eft qu'elle n'eft pas en état d'entendre parler d'amour:ce n'en eft ni le lieu, ni le tems; & tous ces difcours font fuppofés fe faire derriere le Théâ

tre après la piéce finie. L'objection de M. Dacier n'eft donc pas fondée. L'on ne voit pas non plus pourquoi il trouve froids les adieux d'Orefte & d'Electre, fi ce n'eft fur l'autorité du Commentateur qu'on vient de dire. Car fans avoir égard à la briéveté de ces adieux qu'on vient de voir dans leur entier, l'on ne peut s'empêcher de les trouver très-naturels & fort touchans. Que. peuvent fe dire de plus un frere & une fœur que la fortune, après plufieurs années & mille dangers, réunit & fépare d'une maniere fi furprenante dans un même jour ?

Caftor finit par un mot qui justifie entierement Euripide du reproche que lui fait M. Dacier. Car comme Orefte recommande fa fœur à Pylade, Caftor prend la parole pour celui-ci ; » laiffez.

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dit-il, laiffez-leur le foin de leurs >> amours, & ne fongez qu'à vous déli

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vrer des furies qui vont s'emparer de » vous. Ces noires Divinités s'avancent » à grands pas armées de ferpens & des » douleurs améres qui font le fruit du » crime. » Castor ajoute feulement, » que Pollux & lui s'en vont à travers la plaine azurée fur les mers de Sicile, » pour donner du fecours aux vaiffeaux

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