334156 ŒUVRES DE SAINT FRANCOIS EVESQUE ET PRINCE Inftituteur des Religieufes de la A PARIS, Chez FREDERIC LEONARD, Impriment M. DC. LXXIII. Avec Privilege & Approbation,. VIVE IESVS AVX TRES-DIGNES FILLES, DE SAINT FRANÇOIS DE SALES, EVE SQVE ET PRINCE DE GENEVE. Il auroit quelque forte d'iniuftice, fi je ne vous faifois reftitution d'une chofe ä y qui vous appartient, l'ayant feulement empruntée, pour fatisfaire à vn deuoir de Religion & de Charité. Il n'eft pas besoin de vous declarer en quel Iardin ont esté cueillies les fleurs dont ce petit recueil eft composé, vous pourrez aysement reconnoiftre, que c'eft celuy que vous vifitez le plus ordinairement, & dans lequel vous noiffonnez cette myrrhe, & ce nard, qui refpand one odeur de fuauité, deuant la couche de voftre Epoux Celeste: & quoy que cet enclos facré foit tres-particulierement voftre, & que tout ce qui vient du Bien-heureux Euefque de Geneve, vous appartienne par un droit Hereditaire, comme a fes bien-aimées Filles, la Charité neantmoins qui n'a rien à foy, fait que vous confentez bien volontiers, qu'vn shacun prenne part à cet heritage, & que fans violer voftre Clofture Religieufe, on entre dans ce Mystique Verger,pour s'enrichir de ces precieufes defpouilles. Orcomme les chofes les plus Saintes ne font pas quelque fois exemptes de prophanation, il eft arriué qu'vne main eftrangere & inconnue ayant furtiuement deftaché quelques Fleurs de ce Religieux Iardin. leur beauté & pureté s'est trounée en quelque façon corrompuë, ou du moins notablement alterée, par le meflange qu'on en a fait auec d'autres, qui ne leur font en rien comparables, & mefme dont les qualitez font fort douteuses, lefquelles neantmoins fous cette couleur empruntée, on veut faire paffer pour legitimes produ→→ tions de l'Esprit de vostre Bien-heureux Pere. C'est ce qui m'a obligé de mettre en Public ce recueil de fes Veritables Senti mens & Maximés, tant pour defabufer ceux qui pourroient donner, ou qui auroient defia donné une creance trop facile à cette apparence trompeufe: qu'auffipour reparer en quelque maniere l'iniure qu'on a tâché de faire à ce Saint Prelat, duquel Efprit ayant efté tres particulierement efclairé des rayons du Soleil de verité & de Iuftice, n'a rien produit qui n'euft vn parfait rapport à l'un à l'autre, & par. confequent n'a iamais eu aucune partici pation à une Doctrine, ou à des Maximes qui puiffent eftre fufpectes ou qui euffent befoin de quelques Cenfures. Que fivous auez receu auec tant d'agriement le facré dépoft que l'ay mis ert vos mains, De la Tradition de l'Eglife, touchant la Veritable deuotion enuers |