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Pour chanter Léopold, Philippe ( 1 ) vous rassemble.
Ah! qui l'honore ainsi, sans doute lui ressemble;
Et celui qui de fleurs veut couvrir son tombeau,

Ne voit pas sans envie un dévoûment si beau.
Loin de nous désormais, loin des temps où nous sommes
Ce dur mépris des grands pour le reste des hommes.
L'humanité sacrée a recouvré ses droits.
Les peuples ne sont plus étrangers à leurs rois ;
Et je crois ne plus voir, dans cet âge prospère,
Que d'heureuses tribus, dont le chef est le père.

(1) Monseigneur, comte d'Artois, aujourd'hui le Roi.

DAPHNÉ,

ROMANCE.

L'AMOUR m'a fait la peinture
De Daphné, de ses malheurs ;
J'en vais tracer l'aventure.
Puisse la race future

L'entendre, et verser des pleurs!

Daphné fut sensible et belle;

Apollon, sensible et beau :

Sur eux l'amour, d'un coup d'aile,

Fit voler une étincelle

De son dangereux flambeau.

Daphné, d'abord interdite,
Rougit voyant Apollon:
Il l'approche, elle l'évite ;
Mais fuyait-elle bien vite?
L'Amour assure que non.

Le dieu qui vole à sa suite,
De sa lenteur s'applaudit.
Elle balance, elle hésite :
La pudeur hâte sa fuite;
Le désir la ralentit.

Il la poursuit à la trace,
Il est prêt à la saisir.

Elle va demander grâce :
Une nymphe est bientôt lasse,
Quand elle fuit le plaisir.

Elle désire, elle n'ose.
Son père voit ses combats;
Et par sa métamorphose,
A sa défaite il s'oppose.
Daphné ne l'en priait pas.

C'est Apollon qu'elle implore:
Sa vue adoucit ses maux;
Et vers l'amant qu'elle adore,
Ses bras s'étendent encore
En se changeant en rameaux.

Quel objet pour la tendresse
De ce malheureux vainqueur!
C'est un arbre qu'il caresse :
Mais sous l'écorce qu'il presse,
Il sent palpiter un cœur.

Ce cœur ne fut point sévère;
Et son dernier mouvement
Fut, si l'Amour est sincère,
Un reproche pour son père,
Un regret pour son amant.

1

BOUQUET

A MADAME LA COMTESSE DE S***.

AIR: De la Baronne.

ADÉLAÏDE

Semble faite exprès pour charmer;

Et mieux que le galant Ovide,
Ses yeux enseignent l'art d'aimer
Adélaïde.

D'Adélaïde

Ah! que l'empire semble doux !

Qu'on me donne un nouvel Alcide,
Je gage qu'il file aux genoux

D'Adélaïde.

D'Adélaïde

Fuyez le dangereux accueil;

Tous les enchantements d'Armide

Sont moins à craindre qu'un coup d'œil
D'Adélaïde.

Qu'Adélaïde

Met d'aine et de goût dans son chant !

Aux accents de sa voix timide,

Chacun dit: Rien n'est si touchant
Qu'Adélaïde.

D'Adélaïde

Quand l'Amour eut formé les traits,
Ma foi ! dit-il, la cour de Gnide
N'a rien de pareil aux attraits
D'Adélaïde.

Adélaïde,

Lui dit-il, ne nous quittons pas;
Je suis aveugle, sois mon guide,

Je suivrai partout pas à pas

Adélaïde.

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