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férentes choses qui marquassent le mérite, le rang ou la profession du mort.

Quand je lis la description des superbes tombeaux de la Grèce et de Rome, je me demande ce que sont devenus ces grands hommes qui y étoient renfermés.

Dans ce tas de poussière humaine,

Dans ce cahos de boue et d'ossemens épars,
Je cherche, consterné de cette affreuse scène,
Les Alex ndres, les Césars,

Cette foule de rois, fiers rivaux du tonnerre;
Ces nations, la gloire et l'effroi de la terre,
Ce peuple roi de l'univers;

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Ces sages dont l'esprit brilla d'un feu céleste:
De tant d'hommes fameux voilà donc ce qui reste
Des urnes, des cendres, des vers.

(M. DE JAUCOURT.)

TUNQUIN,

Royaume d'Asie dans les Indes.

DAN ANS les maladies des Tunquinois où le mal augmente malgré les remèdes, on a recours au magicien qui invoque le démon, en obligeant le malade de lui offrir des sacrifices, dont lui magicien prend toujours la première part. Lorsqu'il abandonne le malade, on s'adresse à quelque sorcière pour en avoir soin. Le malade étant mort, les parens approchent de son lit une table chargée de viandes suivant leurs facultés, et l'invitent à en manger avec eux. Ensuite les prêtres des idoles viennent réciter leurs prières d'un ton languissant et si rude, qu'on croiroit entendre des chiens qui hurlent. Enfin les devins indiquent l'heure et le lieu de l'ensevelissement.

La dépense en est incroyable pour les grands; mais rien n'est au dessus de la magnificence avec laquelle se font les obsèques du roi de Tunquin : tous les vassaux du royaume sont obligés de porter le deuil vingt-sept jours, avec défense de plaider, de faire des noces et des festins pendant tout le temps du deuil. Il est défendu de même pendant trois ans d'accompagner aucunes fêtes, même les plus solennelles, d'instrumens, de chansons, de danses et de toutes marques de réjouissance. (Anonyme.)

V.

VÉSUV E.

MONTAGNE

ONTAGNE d'Italie, au royaume de Naples

dans la térre de Labour, fameuse par ses incendies, et par les feux et les cendres qu'elle jette en abondance. On l'appèle dans pays Vesuvio, et Monte di Somma, à cause d'un château de ce nom qui étoit bâti tout auprès.

le

Ce n'est que depuis le règne de la famille Flavienne, c'est-à-dire, depuis Vespasien, que le mont Vésuve a été nommé dans les auteurs l'émule du mont Etna. Tous les écrivains qui en ont parlé auparavant font l'éloge de sa beauté, de la fertilité de ses campagnes, et de la magnificence des maisons de plaisance bâties aux environs : ceux qui sont venus depuis l'ont dépeint comme un gouffre de flammes, de feu et de fumée. Pline le jeune, en décrivant l'embrasement de cette montagne si fatale à son oncle par la curiosité qui le porta à s'approcher trop près pour exami ner ce prodige, dit que son oncle a péri par une fatalité qui a désolé de très-beaux pays, et que sa perte a été causée par un accident mémorable, qui, ayant enveloppé des villes et des peuples entiers, doit éterniser sa mémoire.

Cette redoutable montagne est située au milieu d'une plaine, environ à huit milles de la ville de Naples, en tirant' vers le midi oriental. Les quatre premiers milles se font entre plusieurs bons villages, en suivant le bord de la mer : ces endroits sont bien cultivés et ne paroissent pas avoir jamais été exposés aux ravages du volcan, ou que cela leur soit souvent arrivé.

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La base de cette montagne peut avoir environ dix lieues de circuit; et vers les deux tiers de sa hauteur elle se partage en deux pointes distantes l'une de l'autre d'environ 500 toises la plus septentrionale se nomme Somme, et

:

l'autre est, à proprement parler, le Vésuve. Il est vraisemblable que ces deux pointes n'étoient autrefois qu'une seule montagne, qui s'est divisée par les différentes éruptions, peu à peu, et à la suite de plusieurs secousses éloignées les unes des autres.

Pour arriver au volcan, on commence à monter à un village nommé Resina, à cinq quarts de lieue de Naples; et, quoique le chemin soit rude, on peut cependant se servir de mulets. Après avoir traversé environ trois quarts de lieue de pays fertile et bien cultivé, on rencontre une espèce de plaine, remplie de gros éclats de pierres, de torrens immenses de ces matières semblables à du fer, ou à du verre fondu que le volcan a répandu dans ses éruptions, et entrecoupée de ravines profondes, qui sont autant de précipices. Cette plaine traversée, on arrive enfin au pied de cette partie de la montagne qui prend la forme d'un cône tronqué; alors il faut quitter nécessairement les mulets, et grimper à pied le long de cette montagne, aidé, si l'on veut, par des paysans qui gagnent leur vie à rendre ce service aux cúrieux. Cette partie du trajet est la plus difficile, le terrain n'étant composé que des cendres que le volcan a vomies dans le temps de ses éruptions, et d'éclats de pierres trèsaigus, toujours prêts à rouler sons les pieds.

Le sommet du Vésuve est élevé au dessus du golfe de 595 toises. Ce sommet n'est ni une pointe, ni une plaine, mais une espèce de trémie ou de bassin d'une figure un peu ovale, dont le grand diamètre, dirigé à peu près de l'est à l'ouest, peut avoir un peu moins de 300 toises, et dont la profondeur est de 80 ou 100 toises. On peut librement se promener sur la circonférence de ce bassin, dont le fond paroît rempli d'une matière brune à peu près horizontale, qui cependant offre en plusieurs endroits des monticules et des crevasses, et paroît interrompu par de grandes cavités : ce sont là les bouches du volcan, par lesquelles il sort en tout temps une épaisse fumée qui s'apperçoit de trèsloin. Il vient quelquefois des coups de vent qui chassent tout d'un coup cette fumée, tantôt d'un côté, tantôt d'un autre, ce qui permet alors de voir le haut de l'ouverture,

Dans le temps où le volcan est tranquille, on peut se hasarder de descendre dans le fond du bassin ; mais il y a de

l'imprudence à pousser si loin la curiosité; outre que, sans cela, on peut découvrir les bouches du volcan, dont il sort presque continuellement des jets de vapeurs et de flammes, qui emportent avec eux des masses de ces mêmes matières fondues, dont le volcan répand des fleuves dans ses grandes éruptions; ces jets de flammes sont accompagnés d'un fracas qui égale les grands coups de tonnerre, et dans l'intervalle d'un élancement à l'autre on entend dans l'intérieur de la montagne une espèce de mugissement; on sent que la montagne s'ébranle sous les pieds, et ses tremblemens sont presque toujours subits. Enfin rien n'est plus dangereux que d'être au bord de ce précipice, lorsque ce terrible volcan entre, comme dit le chevalier Blackmore, en convulsions.

Mais, si les éruptions du Vésuve font un spectacle terrible; si même les seules approches de cette montagne annoncent ses ravages, le territoire qui en est peu de dis

tance se trouve d'une bonté merveilleuse; et, du côté de l'orient, la montagne est chargée de vignes qui donnent ces fameux vins que nous nommons Greco malatesta, Lachryma Christi.

Les physiciens prétendent que les espèces de cendres que jette le Vésuve dans la plaine, venant à se dissoudre peu à peu et à s'incorporer avec le terroir, l'engraissent et contribuent beaucoup à sa fertilité. Les souterrains de cette contrée élaborent les sucs de la terre, et l'air, dont elle est environnée dans un heureux degré de chaleur, la défend du froid des hivers.

Il arrive donc à ce mont affreux de procurer quelque bien à cette belle province, au milieu de ses cruautés; mais on doit convenir que les faveurs qu'il lui fait ne sont pas comparables aux fureurs qu'il exerce, puisque dans les transports de sa rage il attaque tout ensemble, l'air, la terre et la mer, et porte partout la crainte, la désolation et la mort. Ajoutez que ses ravages sont longs, et qu'ils ne se répètent que trop souvent, comme le prouve la liste de ses différentes éruptions, rapportées dans l'histoire depuis le règne de Titus.

La plupart des physiciens pensent que le mont Vésuve n'a pas vomi des flammes de son sein sous l'empire de Titus pour la première fois, et que des siècles plus anciens ont

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été témoins de ce terrible événement, dont les époques se sont perdues dans le long repos où cette montagne étoit restée. Silius Italicus qui vivoit du temps de Néron, dit que le Vésuve avoit causé quelquefois des ravages sur terre et sur mer, et son témoignage est appuyé du suffrage de Strabon, qui s'explique ainsi : « Au dessus de ces lieux est » le mont Vésuve, extrêmement fertile, si vous exceptez» son sommet qui est totalement stérile, et qui paroît d'un << terrain couvert de cendres. On y voit même des cavernes » remplies de pierres de la même couleur, et comme si >> elles avoient été brûlées et calcinées par le feu; d'où l'on » pourroit conjecturer que ces lieux ont été autrefois en» flammés, et qu'il y avoit en cet endroit un volcan qui n'a » cessé que lorsque les matières inflammables ont été con»sumées. Peut-être que c'est cela même qui cause la sté» rilité des lieux voisins, comme on a dit des environs de » Catane, que le terrain de ces lieux, mêlé des cendres du » mont Etna, étoit devenu un excellent vignoble : car les » matières, pour être ainsi enflammées, doivent avoir » une graisse qui les rend propres à la production des

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>>> fruits. >>

Се passage d'un auteur exact, et qui vivoit long-temps avant l'événement arrivé sous l'empire de Titus , prouve deux choses: l'une, qu'il étoit aisé de reconnoître qu'il y avoit eu autrefois un volcan sur le Vésuve, mais qui s'étoit éteint faute de matières; l'autre, que ce savant géographe ignoroit en quel temps cette montagne avoit jeté des flammes. Diodore de Sicile dit aussi que le Vésuve laissoit voir des marques d'anciens volcans. Tous les auteurs n'ont point connu d'embrasement de cette montagne avant celui qui fit périr Pline, et qui engloutit Herculanum et Pompeï.

Čet incendie à jamais mémorable arriva l'an 79 de l'ère chrétienne, et commença le 24° d'août, sur les sept heures du matin, après avoir été précédé pendant la nuit de trem→ blemens de terre. Dion Cassius assure que, dans cette affreuse éruption du Vésuve, une grande quantité de cendres et de matières sulfureuses furent emportées par le vent, non seulement jusqu'à Rome, mais encore au delà de la Méditerranée. Les oiseaux furent suffoqués dans les airs, et les poissons périrent dans les eaux infectées du voisinage. La

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