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mer sembloit s'engloutir elle-même, et être repoussée par les secousses de la terre.

Le second incendie du Vésuve, dont Xiphilin a donné la description, arriva sous l'empire de Septime Sévère, l'an 203. Le troisième se fit voir en 462, Anicius étant empereur d'Occident, et Louis I°r empereur d'Orient. Dans le quatrième, arrive en 512, sous Théodoric, roi d'Italie, le Vésuve roula dans la campagne des cendres et des torrens de sable, à la hauteur de plusieurs pieds. Le cinquième embrasement parut en 685, sous Constantin III; le sixième en 993. Dans le septième, arrivé en 1036, des torrens de feu liquide sortirent de la cime et des flancs du Vésuve. Dans le huitième, qui se fit en 1049, l'on vit tomber un torrent de bitume, qui roula jusqu'à la mer, et se pétrifia dans les eaux. La neuvième éruption arriva en 1138, et la dixième en 1139; la onzième parut long-temps après, en 1306, et la douzième en 1500.

Le treizième incendie du Vésuve, l'un des plus terribles et des plus fameux dont l'histoire ait parlé, arriva le 16 décembre 1631. Le torrent de matière enflammée qui sortit des flancs de la montagne, se répandit de différens côtés, et porta partout la terreur. On prétend que le port de Naples resta à sec, pendant que la montagne vomissoit ses laves de toutes parts. Ce fait est attesté par les deux inscriptions qui en furent dressées et placées, l'une sur le chemin qui va à Portici, et l'autre sur celui qui conduit à Torre del Greco, où l'on croit que Pompeï est engloutie.

La quatorzième éruption se fit en 1660, sans être annoncée par aucun bruit, ni accompagnée d'aucune pluie de cendres. Les incendies arrivés en 1682, 1694, 1701, 1704, 1712 et 1739, n'ont rien de particulier; mais je donnerai des détails curieux de l'année 1717, et c'est par où je terminerai cet article.

La quantité de matières que fit sortir du Vésuve le vingtdeuxième incendie, qui parut en 1747, montoit, si l'on en croit le calcul de D. François Serrao, à 319,658,161 pieds cubes de Paris. Le degré de chaleur que devoit avoir cette masse enflammée n'est pas moins considérable : l'éruption se fit le 20 de mai, et la matière fut brûlante extérieurement jusqu'au 25, et intérieurement jusqu'en juillet. Le Vésuve

ne cessa pendant trois jours de jeter des torrens de cendres, de pierres et des flèches enflammées.

Le vingt-troisième et le vingt-quatrième incendies du volcan sont arrivés, l'un en 1751, et l'autre le 17 décembre 1754. Dans ce dernier, on a vu la montagne s'ouvrir vers les deux tiers de sa hauteur, et laisser échapper deux laves ou torrens de matières bitumineuses par deux endroits différens, une des laves coulant vers Trécase, et l'autre du côté d'Ottajano avec une grande rapidité. Cette éruption, tantôt plus, tantôt moins forte, ne finit qu'au mois d'avril de l'année suivante.

Les principaux phénomènes observés dans les embrasemens du Vésuve sont la liquéfaction, la coction, et la calcination des corps contenus dans les entrailles du volcan; les flammes en sortent impétueusement avec de la fumée, du soufre, du bitume, des cendres, du sable, des corps spongieux et salins, des pierres-ponces, des pierres naturelles, des écumes, des pyrites, du talc, des marcassites etc.

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Il me reste à extraire la description donnée par M. Edward Berkley, dans les Transactions philosophiques, n° 354, de l'éruption du Vésuve arrivée en 1717, et qu'il observa pendant toute sa durée.

<< Le 17 avril 1717, je parvins, dit-il, avee beaucoup de » peine au sommet du mont Vésuve, où je vis une ouver»ture considérable remplie de fumée, qui cachoit aux yeux »sa profondeur. On entendoit dans cet horrible gouffre un » bruit semblable au mugissement des vagues, et quelque>> fois comme un bruit de tonnerre accompagné d'éclats. >> Étant remonté le 5 mai dans le même lieu, je le trou>> vai tout différent de ce que je l'avois vu, et je pus » appercevoir le gouffre, qui paroissoit avoir environ un » mille de circonférence et cinquante toises de profondeur. » Il s'étoit formé, depuis ma dernière visite, une montagne » conique dans le milieu de cette embouchure. On y voyoit » deux ouvertures ou foyers : l'un jetoit du feu avec vio»lence, et lançoit par intervalles avec un bruit terrible un » grand nombre de pierres enflammées, à la hauteur de >> quelques centaines de pieds; ces pierres retomboient > perpendiculairemeut dans l'entonnoir, dont elles augmen

» toient le monticule conique. L'autre trou étoit rempli »d'une matière enflammée et liquide, semblable à celle » qu'on voit dans le fourneau d'une verrerie, qui s'élevoit >> par ondes comme les vagues de la mer, avec un bruit >> violent et interrompu. Le vent nous étant favorable, » continue M. Berkley, nous eûmes le loisir d'examiner » ce spectacle surprenant pendant plus d'une heure et » demie, et nous remarquâmes que toutes les bouffées de » fumée, de flammes et de pierres brûlantes sortoient d'un » des trous, tandis que la matière liquide couloit de >> l'autre. »

» Dans la nuit du 7, on entendit à Naples un bruit >> effrayant qui dura jusqu'au lendemain, et qui ébranloit » les vîtres des maisons de la ville. Depuis lors il se dé»borda une quantité prodigieuse de matières fondues, qui » se répandit en torrent le long de la montagne. Le get » le 10, l'éruption recommença avec plus de fureur, et » avec un bruit si terrible qu'on l'entendoit de l'autre côté » de Naples, à quelques milles de distance.

>> can,

» Epris de curiosité d'approcher de la montagne, nous » débarquâmes, ajoute M. Berkley, à Torre del Greco. Le >> mugissement du volcan ne faisoit que croître à mesure » que nous en approchions. Depuis le rivage jusqu'au volil nous tomboit perpétuellement des cendres sur la » tête. Toutes ces circonstances, augmentées par le silence » de la nuit, formoient un spectacle le plus extraordinaire » et le plus capable d'effrayer à mesure que nous appro» chions. Pour s'en former une idée, qu'on imagine un » vaste torrent de feux liquides, qui rouloit du sommet le » long de la montagne, et qui dans sa fureur renversoit >> tout ce qui se rencontroit sur son passage; les vignobles, » les oliviers, les figuiers, les maisons; le ruisseau le plus » large sembloit avoir un demi- mille d'étendue. Le courant » de soufre ôtoit, dans l'éloignement, la respiration; le » Vésuve lançoit avec mugissement de grandes bouffées de >> flammes, des colonnes de feu et des pierres brûlantes, » qui s'élevoient perpendiculairement à perte de vue au >> dessus du sommet de la montagne.

» Le 12,

les cendres et la fumée obscurcissoient le soleil, » et les cendres tomboient jusque dans Naples. Le 15, la

» plupart des maisons de la ville en furent couvertes. » Le 17, la fumée diminua beaucoup. Le 18, tout cessa; » la montagne parut entièrement tranquille, et l'on ne vit » plus ni flammes ni fumée. »

Les curieux peuvent consulter, sur les éruptions de ce terrible volcan, les Transactions philosophiques, les Mémoires de l'Académie des sciences, année 1750; l'Histoire des phénomènes des embrasemens du Vésuve, par Castéra. Paris, 1741, avec figures, etc.

(M. DE JAUCOURT.)

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VÊTEMEN S.

Es que le christianisme eut fait des progrès chez les gens du monde, les conseils des Apôtres sur la parure ne furent plus écoutés. Jésus-Christ, selon Saint-Luc, disoit noblement à ses Disciples: «Ceux qu'on voit vêtus d'habits >> riches, sont dans les palais terrestres où règnent les fausses » idées du beau et de la gloire, la flatterie et l'encens. » Saint-Mathieu déclame contre tout ce qui sent la délicatesse en matière de meubles, d'habits et de lits plus mollets que le sommeil; mais vainement. Saint-Pierre et Saint-Paul condamnèrent l'attachement à la parure dans les femmes; elles ne purent quitter cet usage, et firent succéder les ajustemens somptueux aux simples habits blancs, qu'elles trouvoient trop modestes. Les Pères de l'Eglise fulminèrent contre ces excès, et la plupart employèrent, pour les censurer, des termes et des idées outrés. Quelques-uns néanmoins se contentèrent de représenter qu'il vaudroit mieux laisser ces habits chargés de fleurs semblables à un parterre, à ceux qui sont initiés aux mystères de Bacchus, et qu'il falloit abandonner les broderies d'or et d'argent aux acteurs de théâtre; mais Saint-Clément d'Alexandrie est celui de tous qui a parlé avec le plus de bon sens contre le luxe des vétemens. Il ne condamne que les déréglemens en ce genre, et ne voit point de nécessité à un chrétien de retrancher tout à fait la coutume d'avoir, dans l'occasion, Tome XIII.

E e

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un habit riche. Il est permis, dit-il, à la femme de porter un plus bel habit que celui des hommes; mais il ne faut pas qu'il blesse la pudeur, ni qu'il sente la mollesse.

Les païens, et même leurs poètes comiques, n'avoient pas été plus heureux que les Pères, à tenter d'arracher du cœur des femmes le goût de la parure. On peut voir, dans Aristophane, une description de l'appareil des ajustemens des femmes de la Grèce, avec les noms bizarres qu'on leur donnoit tout cela n'a servi de rien; le mal n'a fait qu'augmenter de siècle en siècle; et nous voyons de nos jours que dans tous les pays de l'Europe, le goût de la parure est porté à l'excès, et que le génie des femmes n'est occupé qu'à inventer de nouvelles modes, avec toujours plus de recherches dans leurs ajustemens. C'est donc une entreprise à abandonner que celle de les corriger sur cet article. (Voyez Habit.) (M. DE JAUCOURT.)

VIEIL, VIEUX.

Ox appelle vieil on vieur tout ce qui existe depuis long

N

temps, et qui touche à la fin de sa durée. Un vieil homme, un vieux habit, un vieux cheval. C'est un homicide, à lą manière de Platon, que de caresser une vieille. On est vieur à soixante ans, décrépit à quatre-vingts. Il y a de vieilles histoires qui n'en sont pas plus vraies, quoiqu'on les répète sans cesse; de vieux bons mots que tout le monde sait, et qui sont la provision d'esprit des sots; de vieux menuscrits qu'on ne consulte plus; peu de vieilles passions; beaucoup de vieux livres qu'on ne lit guère, quoique souvent une page de ces vieux livres ait plus de substances que tout un volume nouveau; de vieilles modes dont on étoit idolâtre et dont on se moque aujourd'hui; on parle aussi d'un bon vieux temps qu'on regrette, et ces regrets prouvent du moins qu'on est mécontent de celui qui court; de vieilles amitiés qui sont aussi respectables qu'elles sont rares; d'un vieux langage dont notre jargon académique n'est qu'un squelette; de vieux capitaines qui savoient leur métier, et dont nous aurions aujourd'hui bon besoin, etc. (Anonyme.)

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