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moins à Rome. Elles confiftoient d'abord dans une maffe d'Airain, plus ou moins pefante, que l'on donnoit au poids, fans qu'elle eût aucune marque, ni figure déterminée; d'où vient cette formule ufitée dans les ventes, per æs & libram. Ce fut Servius Tullius, fixième roi de Rome, qui, le premier, l'affujettit à une forme & à une empreinte particulière. Et comme alors les plus grandes richeffes confiftoient en beftiaux, boeufs, brebis, pourceaux, on fit imprimer leur figure, ou celle de leur tête fur la première monnoie qui fut fabriquée ; & elle fut appellée pecunia, du mot pecus, qui fignifie toute forte de bétail.

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Ce ne fut que fous le confulat de Q. Fabius & d'Ogulnius cinq ans avant la première guerre Punique, l'année de Rome 485, que la monnoie d'argent y fut mife en ufage. On retint toujours, néanmoins, l'ancien langage & l'ancienne dénomination, tilée du mot as, Airain. De-là ces expreffions: as grave, du cuivre pefant, pour exprimer au moins dans l'origine de cette dénomination les as du poids d'une livre; ærarium le tréfor public, où il n'y avoit autrefois que de l'Airain; as alienum Fargent qu'on a emprunté, & beaucoup d'autres pareilles.

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AIRAIN [un Géant d'], (4) lorfque les Argonautes voulurent débarquer dans l'ifle de Créte,

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s'oppofa à leur débarquement. Cet homme monftrueux, monté fur un rocher escarpé, faillit à les accabler, en lançant, contre eux des roches d'une groffeur épouvantable; mais il fut renversé dans la mer par les enchantemens de Médée. Tel eft le récit d'Apollonius. Mais ce Géant d'Airain ne fignifie autre chose, finon qu'un homme armé de toutes piéces, s'oppofa vigoureusement au débarquement de ces Héros, dans le tems qu'ils vouloient prendre terre. Cette hiftoire reffemble trop à ces hommes d'Airain dont parle Hérodote, & dont Pfamménithe fe fervit pour remonter fur le trône & qui

étoient des Ioniens armés de cuivre, pour ne pas croire que ces deux faits ontla même ori gine,

AIRE, Aturum, (b) ou, com me on lit dans l'ancienne Notice des Gaules, Civitas Aturenfium. C'étoit une ville de la Gaule dans l'Aquitaine, & puis dans la Novempopulanie. Il y en a qui l'ont prife pour celle des Sotiates qui fe rendit à Craffus, lieutenant de Céfar; fentiment qu'on trouvé réfuté dans un Mémoire de l'Académie des Infcriptions & Belles Lettres. La ville d'Aire a été auffi connue fous le nom de Vicus Juli, qui fut d'abord fon nom propre.

Cette Ville fituée fur l'Adour eft à préfent dans la Gascogne avec un évêché fuffragant d'Auch. Bell. Lett. Tom. V. pag. 290. Not. de la Gaul, par M. d'Anvill,

LI

3. L'Aire où fe bat le froment. C'est ce dont il eft fouvent parlé dans les Livres faints. C'étoient des lieux exposés à l'air, dans lefquels on battoit le grain, ou par le moyen de traîneaux, ou avec des bâtons ou fous les pieds des chevaux, ou des boeufs, que l'on faifoit courir en rond fur les gerbes dreffées les unes auprès des autres, l'épi en

AIRE [L'AIRE D'ATAD ], (a) le temple de Salomon. Voyer Area Atad, Anov A'rad. Cette Aréüna. Aire étoit fituée au de-là du Jourdain, felon Moïfe, & en de-ça, felon d'autres ; c'eft-à-dire, fans doute, par rapport à nous. C'est là que les enfans de Jacob, accompagnés d'une multitude de gens, firent les funérailles de leur pere avec beaucoup de pleurs & de grands cris. Jofeph, en particulier y pleura pendant fept jours. Les Chananéens, habitans du païs, virent le deuil qui fe fai-haut. Les anciens Auteurs, qui foit dans l'Aire d'Atad, & ils dirent: Voilà un grand deuil parmi les Egyptiens. C'eft pourquoi, cette Aire fut nommée le deuil de l'Égypte.

,

(b) Il y a quelques autres lieux, dans l'Ecriture, connus fous le nom d'Aire. 1.0 L'Aire de Nachon, autrement de Chidon, où Oza fut frappé de mort, pour avoir eu la témérité de porter la main à l'Arche du Seigneur, parce que les boeufs, en regimbant, la faifoient pencher. C'eft pour quoi, ce lieu fut appellé le châtiment d'Oza. On ignore au jufte fa pofition.

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2. (c) L'Aire d'Aréüna, autrement appellé Ornan, qui étoit Jébuféen. Ce lieu étoit fitué dans Jérufalem, fur le mont Sion. C'eft-là que David vit l'ange du Seigneur, près d'exterminer Jérufalem, en punition du dénombrement qu'il venoit de faire de fon peuple. On y bâtit depuis

(a) Genef. c. 5o. v. 10, 11. (b) Reg. L. II. c. 6. v. 6, 8. L. I. c. 13. V. 9.

(c) Reg. L. II. c. 24. v. 16.

2

Paral.

Paral,

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ont écrit de l'agriculture, nous marquent exactement la manière dont on faifoit ces Aires. On mêloit de la lie d'huile avec de la terre graffe, & quand cette terre en étoit bien imbibée, on la battoit, & on l'applaniffoit. Lorfqu'elle étoit feche ni les rats, ni les fourmis ne pouvoient la pénétrer. L'herbe n'y croiffoit point. L'eau n'y entroit point, & n'y faifoit point de boue. Quand le grain étoit battu, & mêlé avec la paille brisée & broyée, on attendoit le lever du vent du foir; & alors on jettoit le tout en l'air avec des pelles. Le bon grain retomboit dans Ï'Aire, & la paille fe diffipoit, & étoit emportée par le vent. Cet ufage ne fe pratique pas dans ces cantons. Mais on l'observe encore dans les provinces méridionales de la France, & peut-être même dans les autres païs méridionaux.

AIRES [la Fête des 1, Fefta Arearum. (d) Cette fête, connue

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encore fous le nom d'Aloës; ou mieux, Haloës, étoit ainfi appellée, parce que les Payfans de l'Attique, qui la célébroient en l'honneur de Cérès & de Bacchus, portoient les prémices de leur Aire, ou de leurs moiffons. Il y en a qui donnent d'autres étymologies à ce nom. Celle-ci paroît la plus naturelle.

AIULIUS, Aiulius, (a) nom d'un habitant de Larina, duquel Cicéron fait mention dans fon oraifon pour A. Cluentius. C'étoit un homme réduit à la dernière extrêmité, & perdu de débauches. L'Orateur latin remarque qu'il avoit un art admirable, pour porter la jeuneffe à toutes fortes d'infamies. Il affaffina, par le confeil d'Oppiniacus, un de fes concitoyens, qui étoit fort riche. Ayant été pris, il avoua tout.

AIUS LOCUTIUS, Aius Locutius, (b) nom d'une divinité, qui fut en vénération chez les Romains. C'étoit le dieu de la parole. Peu de tems avant l'arrivée des Gaulois en Italie, on entendit, au rapport de Cicéron, une voix qui fortoit du bois de Vefta, & qui annonçoit que, fi on ne rétabliffoit les murs de la Ville, elle feroit prise par l'ennemi. On n'y fit aucune attention ; mais lorfque les Gaulois s'en furent rendus maîtres, & qu'on les eut chaffés, on se ressouvint de cette

(a) Cicer. Orat. pro A. Cluent. c. 26. &feq.

(b) Cicer, de Divinat. L. I. c. 101. Plut. Tom. I. pag. 144. Tit. Liv. L. V. c. 50. Myth. par M. l'Abb. Ban. T. II. P. 144. T. V. p. 235. Antiq. expl. par D. Bern. de Montf, Tom. I. pag. 407.

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voix, & on éleva un autel, au dieu de la parole fous le nom d'Aius Locutius.

Tite-Live & Plutarque, qui racontent la même histoire, prétendent que ce fut M. Céditius, qui dit avoir entendu la nuit cette voix, & qu'on n'y avoit ajoûté aucune foi à caufe du peu d'autorité de celui qui rapportoit le fait; mais que dans la fuite, la Ville, pour faire réparation au dieu qui avoit averti les Romains, lui avoit bâti un temple dans la rue neuve. Aulu - Gelle parle de la statuę du même dieu. Au reste, Cicéron, déjà cité, dic plaisamment de ce dieu, que lorfqu'il n'étoit connu de perfonne, il parloit & fe faifoit entendre; ce qui l'avoit fait appeller Aius Locutius; mais que depuis qu'il étoit devenu célebre, & qu'on lui avoit érigé un autel avec un temple, il avoit pris le parti de fe taire, & étoit devenu

muet.

AIX, Aqua Sextia,

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Tia (c) ville de la Gaule Narbonnoife, qui fut bâtie, 124 ans avant J. C. par C. Sextius Calvinus. Ce fut après la victoire que ce général avoit remportée fur les Šalyes ou Salluviens. Comme le païs étoit abondant en fources, dont quelques-unes donnoient des eaux chaudes, la nouvelle Ville en prit le nom d'Aquæ ; & on y ajoûta celui de Sextia en méMém. de l'Acad. des Infcript. & Bell. Lett. Tom. I. pag. 56.

(c) Ptolem. L. II. c. 10. Strab. pag. 178, 180. Plin. L. III. c. 4. Roll. hift. anc. Tom. V. p. 272. Not, de la Gaul, par M, d'Anv,

moire de fon fondateur. Deux
victoires ont illuftré cette Ville,
felon Sidoine. Car à la victoire,
remportée par Sextius, fuccéda,
environ vingt ans après, celle
que Marius
remporta fur les Am-
brons & les Teutons. Et on croit
que le champ de bataille fut près
de la rivière de Lar, fur la droite
en remontant à environ quatre
lieues au-deffus d'Aix.

Strabon, Pline, Ptolémée font mention de la ville d'Aix. Ce fut une colonie, qui joignit un nom emprunté d'Augufte, à celui de fon fondateur, comme le témoi

gne une Infcription, donnée par Scaliger, COL. JUL. AQUIS SEXTIS. Pline qui, dans l'énu. mération des villes de la Narbonnoife, diftingue celles qui jouiffoient du Droit latin, d'avec les colonies, range Aix dans le nombre des premières. Et il en eft de même de plufieurs autres Villes, que l'on fçait, néanmoins, avoir été colonies, auffibien qu'Aix. La formation d'une feconde Narbonnoise fit monter Aix au rang de Métropole. C'est aujourd'hui la capitale de toute la Provence.

Fin du premier Volume.

FAUTES A CORRIGE R.

PAge 6, colonne 1, ligne 26, tous, lifez tout.

Pag. 11, col. 2, lig. 36, fecretement, lifez fecrétement. Ibid. lig. 38, éducation mâle, ôtez le refte de la phrafe, & lifet en place, & digne du haut rang, auquel il fut élevé dans la fuite.

Pag. 12, col. 1, lig. 20, ôtez cet élève de Sparte.

Pag. 46, col. 1, lig. 26, fut, lifez fut.

Pag. 49, col. 1, lig. 18, ABISME, lifez ABIME.
Pag. 53, col. 2, lig. 28, ambufcade, lifez embuscade.
Pag. 59, col. 2, lig. 12, à prévalu, lifez a prévalu.
Pag. 62, col. 2

lig. 1, ABECRITE, Abæcritus, lifez ABOJOCRITE, Abojocritus.

Pag. 288, col. 1, lig. 21, Lifez .

Pag. 373, col. 2 lig. 40, ver-, lifez vertu.

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Pag. 375, col. 1, lig. 20, lapidé. ôtez la phrafe qui fuit.
Pag, 426, col. 2 lig. 4,

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α

lifez ayw.

Pag. 435, col. 2, lig. 40, Com-, lifez Comme.

C

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