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l'occasion des traités des rois Jean et François I et contre la prétention des rois d'Espagne au trône français. Aujourd'hui même, si l'on posait au peuple l'alternative entre le pouvoir héréditaire et le pouvoir électif, il répondrait d'une manière admirable, soit directement, soit par mandat impératif. Qu'une assemblée sans mandat soit appelée à résoudre cette question, au lieu de songer aux intérêts du pays et à son devoir, elle songerait à sauvegarder ses propres intérêts, à prolonger son pouvoir, à choisir un roi moitié légitime, moitié illégitime, afin de se rendre nécessaire, afin de s'assurer les premières positions.

Quelques hommes de devoir et de cœur diraient bien la vérité. Mais qu'est-ce que cela fait à une assemblée de sept cent cinquante hommes, dont forcément sept cents sont des médiocrités intrigantes, pérorantes et absorbantes? Où donc est l'assemblée qui ait jamais écouté la voix de la raison et du devoir? Qu'on me la cite! Rien de plus admirable que les cahiers de 89! Il n'y a pas dans toute l'histoire française

un plus grand monument politique que ces vœux exprimés librement par un peuple debout. Que sont devenus ces vœux dans l'assemblée législative? Cependant rarement une assemblée politique a réuni dans son sein tant d'hommes de premier ordre. Il n'est pas une vérité religieuse et politique qui n'ait été dite et répétée dans son enceinte; mais, fidèle à sa nature, elle n'a écouté que ce qui flattait ses passions et ses erreurs. Dès que Mirabeau devint raisonnable, il ne fut plus écouté. Inutile de vouloir énumérer ce qu'elle a créé. Rien! Elle n'a fait que démolir.

Les assemblées politiques sont le levain de la constitution. Si cette constitution est d'une bonne pâte, le levain contribuera à procurer du bon pain quotidien au peuple. Seul, il ne sera qu'un ferment stérile et indigeste.

LA PRIMOGÉNITURE.

SALIQUE.

I.

LA LOI

L'hérédité étant un principe positif, elle doit être limitée. Il y a cela d'admirable dans la nature, que tout ce qui constitue un bien ou une vérité a besoin de certaines bornes pour ne pas dégénérer en abus. Le mal, au contraire, est comme l'ivraie. Ou il faut l'anéantir, ou il pousse sa logique jusqu'aux dernières conséquences, en couvrant

le terrain entier de ses ramifications vénéneuses. Dès que l'élection est reconnue comme principe du pouvoir, il pénètre partout. Propriété, fonctions publiques et militaires, tout y passe.

Cette rapidité de la logique du mal est encore une générosité de la nature; elle a hâte d'épuiser l'erreur pour arriver plus vite à la vérité.

Il n'en est pas de même du bien. Comme tout ce qui doit durer et porter du fruit, le bien a besoin de beaucoup de temps pour devenir universel, et c'est le temps qui l'organise par les bornes du devoir. Ainsi parce que l'hérédité est de nécessité absolue dans le pouvoir, il ne faut pas en conclure qu'il faille l'introduire dans les fonctions publiques. Bien au contraire. Etendue jusqu'aux corps politiques, elle deviendrait forcément un abus, comme du temps de la féodalité. La féodalité, en effet, a été un abus du principe héréditaire. Il a fallu de longues années et des luttes sans fin pour séparer l'ivraie du grain, pour couper l'abus en faveur du principe. La féodalité avait étendu l'héré

dité jusqu'à l'homme, seule propriété de Dieu.

Dans cette lutte, la royauté héréditaire a été le symbole de la liberté individuelle de l'homme. Dès qu'elle a manqué à cette mission, elle a creusé elle-même sa tombe. Ses adversaires qui, avec l'abus ont cru couper le principe même, n'ont pas été plus heureux.

Dans la nature, le principe héréditaire tient du mystère. Tel fils hérite des qualités de son père, à l'exclusion de tel autre. Les hommes avaient beau instituer des majorats et proclamer la transmission exclusive de la propriété au fils aîné, cela n'a pas empêché bien des cadets d'être les seuls véritables héritiers des talents et des bénédictions du père. Du moment que l'hérédité est un droit, il doit y avoir égalité complète.

Il n'en est pas de même de l'hérédité du pouvoir; cette hérédité n'étant plus un droit, mais un devoir.

En effet, l'hérédité du pouvoir n'ayant été instituée que dans le but de soumettre

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