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L'ORDRE. L'HÉRÉDITÉ DU POUVOIR.

I.

Marchant dans cette voie naturelle et tracée de l'hérédité de la propriété, basée sur les inégalités et le progrès continu, les hommes, poussés par la logique, qui est le Verbe divin, ont institué l'hérédité du pouvoir, comme PIVOT D'INÉGALITÉ de l'hérédité de la propriété.

Et comme par la propriété, l'hérédité du pouvoir garantit le travail, elle seule représente l'ordre, père de la liberté.

Cette institution, loin d'être fortuite, a été nécessaire, forcée, indispensable. Elle le sera aussi longtemps que la société existante reconnaîtra une loi morale et sociale. Sans l'hérédité du pouvoir, l'hérédité de la propriété et du travail accumulé ne sera qu'un édifice sans faîte ni abri. Il peut durer quelque temps en résistant aux attaques du dehors, mais à la longue, il cédera forcément et enterrera sous ses ruines tous ceux qui ont cru pouvoir le défendre du haut de ses créneaux démantelés.

Les sophistes du dernier siècle ont fait passer l'hérédité du pouvoir pour une institution égoïste, surannée, usée, faisant obstacle à la liberté. Cette erreur capitale leur a coûté fortune et vie.

Loin d'empêcher le progrès et la liberté, l'hérédité du pouvoir est l'unique institution capable de sauvegarder tous les intérêts moraux et physiques. Seule, elle peut servir de symbole d'airain pour attirer à elle toutes les capacités de la nation, et leur tracer la route ascendante qui conduit aux devoirs, aux grandeurs, aux honneurs. Seule enfin,

elle donne au peuple toutes les institutions de libertés nationales, en lui assurant paix et prospérité par l'ordre, le travail et le crédit.

En effet, dès que le pouvoir n'est pas stable et inviolable par l'hérédité; dès qu'électif, il tombe en communauté, les hommes, au lieu de s'élever jusqu'à lui, le rabaissent à l'instant jusqu'à eux. L'émulation des devoirs fait place à la lutte des droits. N'importe sous quelle forme cette lutte ait lieu, c'est toujours la guerre civile, d'abord dans les esprits, puis dans les fonctions, bientôt après dans les rues. Dès-lors, la vie naturelle de la nation s'arrête. Au lieu de travailler et de faire son devoir, elle épuise son temps et son activité en querelles de partis et de personnes. Au lieu de discuter comment le pouvoir doit gouverner, elle gaspillera son temps et son esprit pour savoir qui doit régner; au lieu de réformer les abus par des mesures sages et fermes, elle procédera par bonds et par sauts, c'est-à-dire, par des révolutions continuelles, proclamant et sanctifiant le droit du plus fort.

Vainqueur, le pouvoir, poussé par la nécessité, confisque la liberté et usurpe les droits politiques du peuple. Vaincu, il entraîne dans sa chûte toute la société, en cessant de contenir l'anarchie, le vol, le meurtre, le pillage et l'assassinat. Tout devient alors une affaire politique. Propriété, famille, religion, vertu, raison, devouement, tout s'en va en bloc; tout disparaît sous l'éboulement général. Un pouvoir non reconnu inviolable par l'hérédité et par la légitimité dégénère forcément ou en despotisme ou en anarchie.

La logique du mal est terrible et se précipite de conséquence en conséquence. Le proverbe a dit juste: Le mal vient au galop et s'en retourne au pas.

Qu'est-ce, en réalité, que le pouvoir électif? La communauté du pouvoir, soit entre certaines classes privilégiées, soit pour le nation tout entière. Or, comme dans une société, quel qu'en soit le degré de civilisation, deux tiers d'hommes, représentant la vie matérielle, sont subordonnés à l'autre tiers, représentant l'intelligence ;

comme ces deux tiers sont nécessaires au travail manuel, il ne reste que l'alternative suivante: Ou la communauté du pouvoir conduira forcément à la communauté de la propriété, ou bien certaines classes, certains partis, sous prétexte de défendre la propriété, s'empareront, de gré ou de force, du pouvoir et maintiendront le peuple dans un servage continuel. C'est ce qui est arrivé dans tous les pays de pouvoir électif, et c'est ce qui arrivera toujours; car la logique ne change pas selon les passions des hommes.

Nos démocrates, nos grands journalistes, disent que non. Ils prétendent, que là précisément est le progrès de l'humanité, que l'avenir ne ressemblera en rien au passé, que tout est changé, que la démocratie ne retombera plus dans les erremens de l'histoire, que les hommes d'aujourd'hui sont plus civilisés, plus instruits, plus avancés que les hommes d'hier. Tous ces docteurs ès-politique ressemblent au médecin malgré lui proclamant, que le cœur a changé de place.

Qu'on le sache donc, une vérité ne change

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