صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

AUTRES

OUVRAGES

DU MÊME AUTEUR,

Qui fe trouvent chez le même Libraire,

1. Effai Hiftorique - Critique fur l'Origine de la Puiffance temporelle des Papes; Ouvrage qui a remporté le Prix de l'Académie Royale de Pruffe. Nouvelle édition.

2.o Le Manuel des Enfans, ou les Maximes des Vies des Hommes Illuftres de Plutarque. 1. Vol. in-12.

[ocr errors]

3. Recueil de Differtations fur divers fujets de l'Hiftoire de France. 1. Volin-12.

4. Les Mours, Coûtumes & Ufages des anciens Peuples. 3. Vol. in-12. & 1. Vol. in-4.°

5. Les Exercices du Corps chez les Anciens. 2. Vol. in-12, & 2. Vol. in-8.o

6. Recueil de Planches pour l'Intelligence de ce Diction paire. 1,°, 2.o, 3.o, 4.o, 5.o, 6., 7. & 8. Livraison.

DICTIONNAIRE

POUR L'INTELLIGENCE

DES AUTEURS CLASSIQUES, GRECS ET LATINS,

TANT SACRÉS QUE PROFANES,

CONTENANT

LA GEOGRAPHIE, L'HISTOIRE, LA FABLE ET LES ANTIQUITÉS.

[ocr errors]

1

la neuvième lettre

de l'alphabet Grec,
de l'alphabet Latin,
& de l'aphabet Fran-
çois.

Ce caractère avoit chez les Romains, comme chez nous deux valeurs différentes ; il étoit quelquefois voyelle, & d'autrefois confonne.

1. Entre les voyelles, c'étoit la feule fur laquelle on ne mettoit point de ligne horifontale pour la marquer longue, comme le témoigne Scaurus. On allongeoit le corps de la lettre, qui par là devenoir Tom. XXII.

1

majufcule, au milieu même ou à la fin des mots. Plso, vivus, Edllis, &c. C'est à cette pratique que, dans l'Aululaire de Plaute, Staphyle fait allufion, lorfque voulant fe pendre il dit: Ex me unam faciam litteram longam.

L'ufage ordinaire, pour indiquer la longueur d'une voyelle, étoit dans les commencemens, de la répéter deux fois, & quelquefois même d'inférer hentre les deux voyelles pour en rendre la prononciation plus forte; de-là ahala ou aala, pour ala, & dans les Anciens meheA

[ocr errors]

;

cum pour mecum, peut-être même que mihi n'eft que l'orthographe profodique ancienne de mi que tout le monde connoît vehemens de vemens prehendo de prendo. Nos peres avoient adopté cette pratique, & ils écrivoient aage pour age, roole pour role, fépareement pour feparément, &c.

Un I long, par fa feule longueur, valoit donc deux ii en quantité; & c'eft pour cela que fouvent on l'a employé pour deux ii réels, manubis pour manubiis, dis pour diis. De là l'origine de plufieurs contractions dans la prononciation, qui n'avoient été d'abord que des abréviations dans l'écri

ture.

Par rapport à la voyelle I, les Latins en marquoient encore la longueur par la diph. thongue oculaire ei, dans laquelle il y a grande apparence que l'e étoit abfolument muet.

II. La lettre létoit auffi confonne chez les Latins: & en voici trois preuves, dont la réunion combinée avec les témoignages des Grammairiens anciens de Quintilien, de Charifius, de Diomede, de Térencien, de Prifcien, & autres, doit diffiper tous les doutes, & ruiner entiérement les objections des Modernes.

1. Les fyllabes terminées par une confonne, qui étoient breves avant les autres voyelles, font longues avant les i que l'on regarde comme confonnes, comme on le voit dans

adjuvat, ab Jove, &c. Scioppuis répond à ceci, que ad & ab ne font longs que par pofition, à caufe de la diphthongue iu ou io, qui étant forte à prononcer, foutient la première fyllabe. Mais, cette difficulté de prononcer ces prétendues diphthongues, eft une imagination fans fondement, & démentie par leur propre brieveté. Cette brieveté même des premières fyllabes de juvat & de Jove prouve que ce ne font point des diphthongues, puifque les diphthongues font & doivent être longues de leur nature. D'ailleurs, fi la longueur d'une fyllabe pouvoit venir de la plénitude & de la force de la fuivante, pourquoi la première fyllabe ne feroit-elle pas longue dans adauctus, dont la feconde eft une diphthongue longue par fa nature, & par fa pofition avant deux confonnes ? Dans l'exacte vérité, le principe de Scioppius doit produire un effet tout contraire, s'il influe en quelque chofe fur la prononciation de la fyllabe précédente; les efforts de l'organe pour la production de la fyllabe pleine & forte doivent tourner au détriment de celles qui lui font contigues, foit avant foit après.

[ocr errors]

2. Si les i, que l'on regarde comme confonnes étoient voyelles, lorfqu'ils font au commencement du mot, ils cauferoient l'élifion de voyelle ou de I'm finale du mot précédent, & cela n'ar

la

rive point. Audaces fortuna juvat. Interpres divim Jove miffus ab ipfo.

[ocr errors]

3. Nous apprenons de Probe & de Térencien, que l'i voyelle fe changeoit fouvent en confonne; & c'est par - là qu'ils déterminent la mefure de ces vers: Arietat in portas, parietibufque premunt artis où il faut prononcer arjetat & parjetibus. Cela eft beaucoup plus recevable que l'opinion de Macrobe, felon lequel ces vers commenceroient par un pied de quatre breves. Il faudroit que ce fentiment fût appuyé fur d'autres exemples, où l'on ne pût ramener la loi générale, ni par la contraction, ni par la fyncrefe, ni par la transformation d'un i ou d'un u en confonne.

Mais, quelle étoit la prononciation Latine de l'i confonne? Si les Romains avoient prononcé, comme nous, par l'articulation je, ou par une autre différente du foni, n'en doutons pas,ils en feroientvenus, ou ils auroient cherché à en venir à l'inftitution d'un caractère propre. L'Empereur Claude voulut introduire le digamma F ou à la place de l'u confonne, parce que cet u avoit fenfiblement une autre valeur dans uinum, par exemple, que dans unum ; & la forme même du digamma indique affez clairement, que l'articulation défignée par l'a confonne, approchoit beaucoup de celle que repréfente la confonne F, & qu'apparemment les

Latins prononçoient vinum, comme nous le prononçons nous mêmes, qui ne fentons entre les articulations f&v d'autre difference que celle qu'il y a du fort au foible. Si le digamma de Claude ne fit point fortune, c'est que cet Empereur n'avoit pas en main un moyen de communication auffi prompt, auffi fûr, & auffi efficace que notre impreffion; c'est par là que

nous avons connu dans les derniers tems, & que nous avons en quelque manière été contraints d'adopter les caractères diftincts, que les imprimeurs ont affectes aux voyelles i & u, & aux confonnes j & v.

Il femble donc néceffaire de conclure de tout ceci, que les Romains prononçoient toujours i de la même manière, aux différences profodiques près.Mais, fi cela étoit, comment ont-ils cru, & dit eux-mêmes qu'ils avoient un i confonne ? C'eft qu'ils avoient fur cela les mêmes principes, ou, pour mieux dire, les mêmes préjugés que quelques Modernes, qui pré tendent difcerner un I confonne, différent de notrej; par exemple, dans les mots ayeux, foyer, moyen, payeur, voyelle, que nous prononcons a- ieux fo-ier, moi-ien, pai ieur, voiielle. Ils appellent cette prétendue confonne un I mouillé foible.

Ce feroit un argument bien foible que de prétendre que cet i, par exemple dans payé, eft confonne, parce que le fon ne peut en être continué que

par

une cadence muficale, comme celui de toute autre voyelle. Ce qui empêche cet i d'être cadencé, c'est qu'il eft la voyelle prépofitive d'une diphthongue; qu'il dépend par conféquent d'une fituation momentanée des organes, fubitement remplacée par une autre fituation qui produit la voyelle poft - positive; & que ces fituations doivent en effet fe fuccéder rapidement, parce qu'elles ne doivent produire qu'un fon, quoique compofé. Dans lui, dira-t-on que u foit une confonne, parce qu'on eft forcé de paffer rapidement fur la prononciation de cet u pour prononcer i dans le même inftant? Non; ui dans lui est une diphthongue compofée des deux voyelles u & i; ié dans pai-ie en eft une autre compofée de i & de é.

Pour revenir aux Latins, un préjugé pareil fuffifoit pour décider chez eux toutes les diffi

cultés de profodie qui naîtroient d'une affertion contraire; & les preuves que nous avons données plus haut de l'existence d'un i confonne parmi eux, démontrent plutôt la réalité de leur opinion que celle de la 'chofe; mais, il fuffit ici d'avoir établi ce qu'ils ont cru.

Quoi qu'il en foit, nos peres en adoptant l'alphabet Latin, n'y trouverent point de caractère pour notre articulation je ; les Latins leur annonçoient un confonne, & ils ne pouvoient le prononcer que par je. Ils en conclurent la néceffité d'employer

i

Pi Latin; & pour le fon i & pour l'articulation je. Ils eurent donc raifon de diftinguer l'i voyelle de l'i confonne. Mais, comment gardons-nous encore le même langage? Notre orthographe a changé ; le bureau typographique nous indique les vrais noms de nos lettres, & nous n'avons pas le courage d'être conféquens & de les adopter.

I, la troisième voyelle, & comme nous l'avons dit ci-def fus, la neuvième lettre de l'alphabet François. La valeur primitive & propre de ce carac➡ tere eft de représenter le fon foible, délié, & peu propre au port de voix que prefque tous les peuples de l'Europe font entendre dans les fyllabes du mot Latin inimici. Nous repréfentons ce fon par un fimple trait perpendiculaire, & dans l'écriture courante nous mettons un point au-deffus, afin d'empêcher qu'on ne le prenne pour le jambage de quelque lettre voifine.

[ocr errors]

Les Imprimeurs appellent trema, celui fur lequel on met deux points difpofés horifontalement. Quelques Grammairiens donnent à ces deux points le nom de diérèfe ; & cette dénomination fert affez bien à caractériser un figne orthographique, lequel fuppofe effectivement une féparation, une divifion entre deux voyelles; διαίρεσις divifio, de fioipew. divido. Il y a deux cas où il faut mettre la diérèse fur une voyel

« السابقةمتابعة »