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passé sa vie avec les bœufs, et qui ne parle que de taureaux et de génisses?

<< Il applique tout son esprit à tracer des sillons et toutes ses veilles à engraisser des vaches.

<< De même, le charpentier, le maçon, le sculpteur passent leurs jours et leurs nuits à perfectionner leurs ouvrages;

«< De même, le forgeron, debout près de son enclume, considère le fer qu'il met en œuvre; la vapeur du feu lui sèche la chair, et il a à se défendre de la chaleur de la fournaise; son oreille est sans cesse frappée du bruit des marteaux, et son œil est attentif à la forme qu'il veut donner à ce qu'il fait;

<< De même, le potier s'assied près de son argile : il tourne la roue avec les pieds; il ne fait rien qu'avec mesure, et emploie tout son art à rendre son ouvrage parfait.

<< Tous ces ouvriers ont placé leur espoir dans leurs mains, et chacun d'eux excelle dans son art.

<< Sans eux, nulle ville ne serait ni bâtie, ni habitée, ni fréquentée.

«< Mais, ils n'en doivent pas moins être exclus des charges de l'État et de l'assemblée des anciens2.

«En conséquence, ils ne s'assiéront point sur les siéges des juges; car ils ne peuvent avoir la connais

1 Voy. ibid., p. 10, opinion analogue de Xénophon.

• Dès que les Hébreux commencèrent à former un peuple, ils furent gouvernés par des vieillards. Quand Moïse vint en Égypte leur promettre la liberté de la part de Dieu, il assembla les anciens. Choisissez, lui avait dit Dieu, pour vous aider dans la conduite de mon peuple, soixante-dix vieillards. Les juges étaient toujours choisis parmi les plus âgés. Un conseil des anciens présidait aux affaires publiques. Voy. Fleury, ub. sup., XXV.

sance des lois qu'il faut savoir pour rendre un jugement. Et ils ne publieront ni instructions, ni règlements, et ils n'expliqueront point les paraboles; car, il n'y a que le sage qui peut chercher la sagesse dans les anciens, et faire son étude des prophètes '. »

Du reste, en même temps qu'il était subi comme une peine, le travail portait en lui l'allégement à son propre joug.

<< Le sommeil, rebelle au riche, est doux à l'ouvrier laborieux, » dit Salomon 2.

<«< Avec le travail, qu'est-il besoin de richesse? dit l'auteur de l'Ecclésiastique. Celui qui se contente de ce qu'il gagne ne possède-t-il pas un trésor3 ?

« Et le travailleur pauvre qui se suffit à lui-même ne vaut-il pas mieux que l'oisif orgueilleux qui n'a pas

de pain *?

<< Tel paraît pauvre qui est riche; tel paraît riche qui n'a rien . »

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Ce n'est donc point pour devenir riche qu'il faut travailler, noli laborare ut diteris; c'est pour éviter la pauvreté, qui fait souvent tomber dans le péché", et pour fuir l'oisiveté qui l'amène.

L'oisiveté était considérée, chez les Hébreux, comme l'institutrice du mal, multam malitiam docuit otiosilas 3; et le travail, par contre, comme l'école de la sagesse.

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<< Regardez la fourmi, paresseux! et apprenez à devenir sages. Vade ad formicam, o piger ! et disce sapientiam1. »

C'est qu'alors, comme aujourd'hui, l'oisiveté amenait la misère, tandis que le travail la chassait.

Voici à ce sujet les préceptes de Salomon :

<< Celui qui laboure son champ sera rassasié de pains, satiabitur panibus; le paresseux qui le laisse en friche sera rassasié de misère, replebitur egestate 2. »

« Le paresseux qui n'aura pas voulu labourer l'hiver, à cause du froid, mendiera l'été, et on ne lui donnera rien 3.

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« La main paresseuse produit la misère, la main laborieuse la richesse*. >>

« Où la main travaille, là est l'abondance; où la langue agit, là est l'indigence". »

<< Le pain vient à qui veille, la misère vient à qui dort. >>

<< Dormez un peu, sommeillez un peu, mettez un peu vos mains l'une dans l'autre, et la misère viendra au galop, veniet tibi quasi cursor egestas, et la mendicité s'emparera de vous comme un homme armé1. »

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<< Ce qu'est le vinaigre aux dents et la fumée aux yeux, le paresseux l'est à ceux qui l'emploient *. » « Le paresseux cache sa main sous son aisselle :

1 Prov., VI, 6.

* Prov., XII, 11, et XXVIII, 19.

3 Prov., XX, 4.

Prov., X, 4.

Prov., XIV, 23.

• Prov., XX, 13.

7 Prov., XXIV, 33, et 34.

• Prov., X, 26.

c'est à peine s'il peut la porter jusqu'à sa bouche1. » « Comme une porte roule sur ses gonds, le paresseux tourne, dans son lit, sur lui-même 2. »

<< Pendant ce temps-là, ses jours se consument en désirs ardents, en vains souhaits; mais, comme ses mains ne veulent rien faire, ses désirs le minent et le tuent 3. >>

Ainsi, tandis que les pensées de l'homme laborieux se tournent toujours en abondance, les pensées du paresseux se convertissent toujours en misère *.>>

« C'est pourquoi, les voies de l'un sont douces et faciles; tandis que le chemin de l'autre est couvert de ronces et d'épines". »

<< Le travailleur, on l'honore; le fainéant, on le conspue. Le paresseux est comme une pierre couverte de boue; ceux qui le touchent s'en éloignent en se secouant les doigts". >>

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Fuyez donc l'oisiveté, et l'indigence fuira loin de vous, et vos moissons surgiront comme d'une source d'abondance". >>

Les Israélites, artisans ou agriculteurs, se faisaient aider dans leurs travaux par des mercenaires ou manouvriers, libres ou esclaves 8.

Il existait deux classes de manoeuvres libres. Les

1 Prov., XVI, 15.

2 Prov., XVI, 14.

3 Prov., XXI, 25 et 26.

↳ Prov., XXI, 5.

♪ Prov., XV, 19.

6 Eccl., XXII, 1 et 2.

7 Prov., VI, 11.

8 On ne trouve aucune trace de fermage soit à prix fixe, soit sous condition de partage des fruits, ou métayage, dans les Écritures. Il en est seulement question dans La Michna des rabbins.

uns louaient leur travail pour une saison ou pour l'année; ils demeuraient et étaient nourris chez le maître ou patron, et recevaient leur salaire ou prix de location en argent ou en nature, à l'époque convenue. Les autres travaillaient à la journée, et recevaient, en argent ou en nature, leur salaire quotidien. C'est de ceux-ci surtout que s'occupe l'Écriture.

Ne point rendre, dit l'Écriture, par un légitime salaire, au mercenaire qu'on emploie, l'équivalent de ses sueurs, c'est le priver de son pain.

Or, « le pain du pauvre c'est sa vie ; celui qui le lui ôte est un homme de sang 1. » Car « priver l'ouvrier du pain gagné à la sueur de son front, c'est assassiner son prochain'. » Car « celui qui répand le sang et celui qui prive le mercenaire de sa journée sont frères1. >>

C'est pourquoi Moïse a publié ces deux lois :

« Le prix de journée du mercenaire qui vous donne son travail ne demeurera pas chez vous jusqu'au matin 2. >>

<< Vous ne refuserez point à l'ouvrier le salaire que vous lui devez, mais vous lui payerez le prix de sa journée, le jour même, avant le coucher du soleil, parce qu'il est pauvre et qu'il n'a que cela pour vivre 3. »

Précepte que Tobie transmit à son fils en ces termes : « Lorsqu'un homme aura travaillé pour vous, payezlui aussitôt ce qui lui est dû pour son travail; et que le salaire du mercenaire ne demeure jamais chez vous*. » Non-seulement les livres saints défendent de re

1 Eccli., XXXIV, 25, 26, 27.

2 Levit., XIX, 13.

Deut., XXIV, 14 et 15.

Tobie, IV, 15.

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