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vers droits de tonlieu, de maîtrise ou autres, fussent exactement et fidèlement acquittés1.

Bien que toutes ces règles fussent spéciales aux jurandes de Paris, comme toutes les jurandes étaient pour ainsi dire coulées dans le même moule, on peut dire que ce qui s'appliquait aux jurandes de Paris était pareillement applicable à toutes les autres jurandes du royaume.

On en peut dire autant des jurandes étrangères. Le régime industriel, comme le régime communal, comme le régime féodal lui-même, s'étant développé, dans toute l'étendue de l'Europe gothico-romaine, sur un patron que l'on pourrait appeler commun, nous pensons avoir suffisamment fait connaître l'organisation des jurandes du moyen âge, à l'étranger, par les développements dans lesquels nous sommes entrés sur leur organisation en France. C'est pourquoi nous ne nous occuperons ici de l'organisation du travail dans les autres États de l'Europe, à cette époque, qu'en ce qui touche l'Italie, où cette organisation a revêtu des formes et pris une extension inconnue ailleurs.

2. Républiques ouvrières.

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Républiques industrielles de Flandre. Républiques agricoles de Suisse. Républiques commerciales anséatiques. — Républiques ouvrières de l'Italie. Le sceptre c'est l'outil.— Aristocratie de la blouse. - Domination des vilains et des manants. La souveraineté aux mains des marchands. Noblesse de laine. - Théories commerciales appliquées à la pratique du gouvernement. Magistrats pris dans les comptoirs et les échoppes. — Quid

indè ?

« Qu'est-ce que le producteur? Rien. Que doit-il

1 Lafarelle, ub. sup.

-être? Tout. » Cet axiome paradoxal du plus fameux de nos socialistes modernes a trouvé, il y a cinq cents ans, sa plus complète réalisation dans les républiques italiennes du moyen âge.

Tandis, en effet, que les communes de Flandre préparaient, dans leurs plaines, les républiques industrielles des Artevelle; tandis que la république agricole et guerrière de Guillaume Tell se formait, en 1308, dans les montagnes de la Suisse ;- tandis que Brême, Hambourg, Lubeck, et quatre-vingts autres villes libres de l'Allemagne se constituaient, en l'an 1341, en confédération anséatique, dans l'intérêt de leur commerce, les républiques aristocratiques de l'Italie se convertissaient en républiques ouvrières, où l'outil de l'artisan tenait lieu de sceptre, où l'industrie commerciale et manufacturière exerçait le monopole des emplois publics et de la souveraineté

nationale.

Dès l'année 1282, l'industrie était si puissante, à Florence, que les citoyens de cette république s'étaient donné une magistrature exclusivement composée de marchands, sous le nom de Prieurs des arts. Ces délégués du peuple, réunis en un collége suprême de six membres, étaient investis du pouvoir exécutif et logés dans le palais de la nation. Leurs fonctions ne duraient que deux mois, mais ils pouvaient être réélus au bout de deux années 1.

A Sienne, on fit de même; et les quinze seigneurs qui gouvernaient cette petite république furent remplacés par neuf bourgeois, exclusivement désignés par les marchands'.

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A Gênes, les fortunes commerciales se substituèrent à l'aristocratie territoriale, et créèrent un pouvoir plus absolu que celui des barons féodaux'.

Il en fut de même à Venise, république sans territoire dont la capitale était une flotte de navires amarrés sur leurs ancres, et qui était obligée de demander au commerce non pas la fortune, mais la vie 2.

Dans aucune des républiques italiennes, l'aristocratie ne prévalait, au commencement du quatorzième siècle, sur les bourgeois de l'industrie et du com

merce.

Dans la plupart d'entre elles, il fallait, pour rester citoyen et pour pouvoir aspirer au gouvernement de l'État, exercer un art ou un métier', ou, comme nous dirions aujourd'hui, porter la blouse.

Et comme, en général, les républicains aiment d'autant plus passer pour nobles qu'ils affectent le plus de se montrer indifférents de ne l'être pas, les marchands souverains des républiques italiennes se prétendirent anoblis par leur profession même, et placèrent, à côté de la noblesse de soie, la noblesse de laine, laquelle, comme de raison, se crut bientôt en droit de mépriser l'autre 2.

Les républiques italiennes nous montrent le premier exemple d'une large application des théories du commerce à la pratique du gouvernement. Ces républiques, en effet, peuvent être considérées comme de grandes maisons de commerce administrées avec habileté et économie 3.

On prenait les magistrats dans les comptoirs, dans

1 Blanqui, ub. sup.

* Voy. Daru, Hist. de Venise, t. I. p. 505.

› Blanqui, ub. sup., p. 248 et 251.

les échoppes; on tenait les nobles à distance et en respect. Les fonctionnaires publics ne recevaient aucun salaire 2.

Dans le principe, tous les jeunes patriciens étaient obligés de passer par les plus rudes épreuves de la carrière commerciale. On les envoyait souvent, en qualité de novices, à bord des vaisseaux de l'État, tenter la fortune avec une légère pacotille, tant il entrait dans les vues de l'administration de diriger tous les citoyens vers les professions laborieuses!

Il ne faut pas croire pourtant que ces gouvernements de marchands fussent exclusivement occupés du commerce; ils faisaient aussi de la politique, et cette politique, souvent, se montrait plus libérale que celle des seigneurs, dont ils avaient pris la place. C'est ainsi qu'ils accordaient aux beaux-arts des encouragements de toute espèce, et qu'ils multiplièrent les établissements de bienfaisance, d'instruction et d'utilité publique1. C'est ainsi que, tandis que le reste de l'Europe se couvrait de donjons et de chaumières, l'Italie bâtissait des temples de marbre, et logeait ses marchands dans des palais, dont leurs successeurs actuels ne peuvent pas même entretenir le mobilier. L'Italie armait des navires chargés des produits de ses manufactures; elle organisait le travail et appelait tous les citoyens, sans distinction de caste, aux honneurs et à la fortune, quand ils en étaient dignes par leur savoir et leur capacité 2.

De quelque côté que l'on tourne ses regards, on est frappé de l'activité dévorante qui règne dans toutes

1 De Sismondi, Hist. des républ. ital. du moyen âge, t. IV, p. 166. 2 Blanqui, ub. sup.

ces républiques, et de la sagacité avec laquelle chacune d'elles a su approprier ses institutions aux besoins de l'industrie et du commerce. Nous leur devons la création des premiers établissements de crédit public, soit qu'elles inventent les banques, soit qu'elles imaginent les emprunts; elles avaient déjà mis de l'ordre dans l'industrie avant que saint Louis y ait fondé les corporations. La puissance de leurs gouvernements ne semblait pas avoir d'autre mission que de protéger les intérêts du travail; et, tandis que partout ailleurs on rançonnait les manants et les vilains, à Venise, à Gênes, à Florence, à Pise, à Milan, ces mêmes vilains, enrichis par le commerce et par l'industrie, disposaient en maîtres de la souveraineté 1.

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Heureuses ces républiques, si la rivalité des noblesses nouvelles, et trop souvent l'oppression du peuple par les patriciens sortis de son sein, n'eussent ouvert la voie aux discordes civiles et les frontières à l'étranger'!

& IV.

Institutions répressives.

Lois pénales des barbares.

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Le bourreau.

- Lois

Vengeance et composition.
La prison. Le gibet.

L'instruction judiciaire. pénales de la féodalité. - Peines arbitraires. Haute, basse et moyenne justice. Signes visibles des justices. Différence entre gibet et pilori. — Squelettes cliquetants. - Mendiants et vagabonds pendus.

La répression des offenses commises consistait, chez les peuples barbares, dans le droit de vengeance ac

1 Blanqui, ub. sup.

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