Le cours de l'école normale était de deux ans. Il est aujourd'hui de trois. Après ce séjour qui n'entraîne pour les élèves d'antre dépense que celle du trousseau avec lequel ils se présentent, on les envoye dans différents colléges. L'admission dispensait, et dispense encore du service militaire.

ART. 52.

Statuts sages mal exécutés.

L'on trouve dans ce statut, ainsi que dans plusieurs autres règlements sur l'organisation et la discipline de l'université, de sages dispositions puisées dans les institutions sanctionnées par l'expérience des siècles. Elles eussent été plus utiles, si les louables intentions de l'homme éclairé qui était à la tête de l'université, et de plusieurs de ses coopérateurs, n'eussent pas été contrariées. Mais elles le furent dès l'origine, moins encore par l'ambition despotique et aveugle de Bonaparte, que par ce Philosophisme irreligieux qui corrompt tout, et menace la France d'une ruine entière, si la bonté infinie de Dieu ne la sauve encore par des prodiges imprévus, et que lui seul peut opérer. Cet ennemi juré de la Religion catholique et de tout bien employa tous les moyens possibles pour rendre inutiles ces dispositions. Il s'acharna principalement à la destruction de celles qui devaient en être la base, telles que celles-ci... (Statut du 6 avril 1810, p. 4, n.° 70. )... « Tous les dimanches, grand'messe » à neuf heures, et instruction religieuse, de » 11 heures à midi, vêpres à trois heures. Les

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» fêtes solennelles, sermon après l'Evangile >> et salut après vêpres. On se conformera d'ail» leurs, autant qu'il sera possible, à ce qui se >> pratiquait dans les anciens colléges de l'Uni>>versité de Paris : » paroles qui suffiraient pour faire l'éloge des intentions du grand maître, qui osa, en 1810, les placer en cet endroit. Mais que pouvait-il faire avec des instruments vicieux pour la plupart, et employés sans doute ou par erreur ou par impossibilité de s'en procurer d'autres ? L'impiété philosophique alla jusqu'à faire servir des maîtres, des parents mêmes, à la perte de leurs élèves, de leurs enfants, par l'esprit d'irreligion, d'indépendance, et de cette corruption de mœurs qui en est la suite inévitable. Les plus incrédules ont été forcés jusqu'à ce jour d'en reconnaître les déplorables effets. Plus de dix mois après le retour miraculeux du roi légitime, un ministre régicide célébra à la tribune du soi disant Corps législatif des cent jours, l'enthousiasme des lycées pour Bonaparte, et cette assemblée de rebelles et de parjures, vota... «des remer>> cîments aux élèves de toutes les écoles >> remercîments que, grâces au Ciel, tous les maîtres et tous les élèves n'avaient point mérités. L'exemple de M. le comte de Fontanes, qui refusa son ancienne dignité, eut des imitateurs, mais malheureusement en trop petit nombre.

ART. 53.

Facultés. Petits Séminaires. Modération du Grand-Maitre.

Dans son décret du 17 mars 1808, sur Forganisation de l'Université, Bonaparte établissait dix facultés de théologie dans les dix siéges métropolitains, douze facultés de droit, cinq facultés de médecine, une faculté des sciences, et une faculté des lettres, auprès de chaque Académie. (L'almanach de l'Université pour 1810, en contient trente- trois.) Celles de théologie n'eurent point lieu, excepté à Paris ; Chaque métropole avait, ainsi que les évêchés son séminaire, dû au zèle des prélats, et de leurs estimables collaborateurs, ainsi qu'à la charité des fidèles. Bonaparte autorisait les évêques à former aussi de petits séminaires, établissements qui existaient déjà dans la plupart des diocèses: mais bientôt leur nombre et leurs succès excitèrent la jalousie d'un Philosophisme qui sait se travestir sous toutes les formes. Un décret du 15 novembre 1811 en supprima beaucoup, mais surtout ceux qui, placés dans les campagnes, et éloignés du monde, prospéraient plus sûrement, et à moindres frais. Ce décret n'en conserva qu'un pour chaque département; il donnait à l'Université les bâtiments et les mobiliers de ces établissements, et voulait que les élèves de ceux qui étaient conservés, fussent forcés de fréquenter les lycées, ou les colléges communaux. Ici l'auteur du génie de la révolution dans l'éducation observe.. « que le chef de l'Univer

»sité était incapable de se livrer à des actes » aussi révoltants;... mais que Bonaparte qui >> connaissait sa répugnance, chargea les pré» fets et les procureurs généraux de veiller à >> leur exécution. » L'opinion publique et l'honnêteté de plusieurs fonctionnaires publics, diminuèrent les funestes effets de ces mesures révolutionnaires..

ART. 54.

Défense des Écoles chrétiennes.

Ce Philosophisme qui veille sans cesse, comme le génie qui l'inspire, tâcha de profiter de ses nouveaux efforts en faveur des écoles primaires, pour inquiéter les frères des écoles chrétiennes. Il voulut les soumettre, ou même les agréger à l'Université. Mais la sage modération du grand maître parvint à les conserver dans leur ancienne manière de faire le bien.

VI. ÉPOQUE.

Depuis le retour de Louis XVIII, le 3 mai 1814, jusqu'en 1819.

ART. 55.

Retour de Louis XVIII. Espérances.

L'Université impériale, malgré ses défauts, dut paraître préférable à toutes les institutions fabriquées depuis 1789. Elle rappelait une partie des règles et des études anciennes. Cédant à l'esprit du temps, elle y associa, à la vérité, trop d'autres objets d'instruction. Cette multi

plicité ne sert en général qu'à unir des idées superficielles, et confuses à une présomption pire que l'ignorance. Elle excède les facultés du plus grand nombre, et fatigue les autres. Ces défauts n'eussent point empêché ce corps de rendre de plus grands services, en nous rapprochant de l'ancienne éducation, si la plupart de ses établissements n'eussent pas été viciés par cet esprit d'irreligion qui détruit tout, et n'établit que le désordre. Lorsqu'un concours de circonstances presqu'incroyables ramena, en 1814, le roi légitime, après vingtcinq ans d'exil, tout devint enthousiasme. Chacun crut voir déjà ce qu'il désirait. La réforme de l'éducation se présenta à l'instant à l'esprit des pères de famille, et de tous ceux qui savent en apprécier l'influence sur le bonheur et la stabilité des empires. Si les cœurs se changeaient aussi facilement que les titres et les costumes, cet espoir n'eût pas été si difficile à * réaliser.

Environné de ruines et de passions, Louis XVIII, par son ordonnance du 27 juin 1814, maintient l'université... « jusqu'à ce qu'il pût »être apporté à l'ordre actuel de l'éducation >> publique, les modifications qui seront jugées >> utiles. >>

ART. 56.

35. Plan. Universités royales.

Le 17 février 1815,

une nouvelle or

donnance du roi supprima l'université générale, et en créa douze particulières, avec un conseil