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les, bornant des vallées fécondes, le climat rude de ces hauteurs dominant une température délicieuse, les superbes bois de mélèzes et de sapins et la variété des plantes et des minéraux, seront encore nouveaux pour vous. Si vous n'avez pas visité l'Italie et l'Espagne, vous vous consolerez lorsque les orangers et les oliviers, les plantations de múriers et les jardins embaumės, sous le beau ciel de la Provence et du Languedoc, s'offriront à vos regards. Vous concevez alors pourquoi ces contrées ont inspiré plus de troubadours que le reste de la France. Passez enfin la Garonne, et allez goûter le plaisir utile de vous abreuver des eaux salutaires des Pyrénées, au milieu des sites les plus pittoresques, où des physionomies un peu moresques frapperont votre vue et où des sons étrangers vous feront souvenir du voisinage de l'Espagne. Quelle foule d'objets curieux s'offriront dans ce voyage à vos regards étonnés.

A un point de vue purement militaire, on pourrait dire que la France est une forteresse naturelle. Son territoire est un grand pentagone: trois côtés sont bordés par la mer; un autre par les Pyrénées, droite muraille de montagnes à peine percée de quelques étroites ouvertures; le cinquième par les Alpes et le Jura, puis par un large et puissant fleuve dont le cours inférieur, bien que séparé de nous aujourd'hui par les combinaisons passagères de la politique, forme notre frontière jusqu'à la mer du Nord et termine notre enceinte.

« Dès l'antiquité, ce pays traversé ou protégé par des montagnes que couronnent de belles forêts, arrosé par six grands fleuves et plus de cinq mille rivières, était célèbre par la douceur de sa température et l'heureuse diversité de ses produits. Il a toujours possédé des mines d'étain, de plomb, d'asphalte, de houille et de nombreuses mines de fer. Le cuivre y est plus rare; l'argent l'est bien plus encore; l'or ne s'y rencontre presque pas. On y trouve beaucoup de carrières d'albâtre, de porphyre, de granit, de

marbre, de pierres à fusil, d'ardoises, de plâtre, etc., de belles salines et des marais salants. Mais parmi tous les avantages dont la France se trouve dotée, aucun n'égale l'importance de ses richesses végétales. Son heureuse_si tuation et la bonté du sol permettent d'y cultiver avec succès une multitude d'arbres et de plantes de toute espèce. Les céréales, les fruits, les légumes, les plantes oléagineuses y croissent même avec une telle abondance, que plusieurs de ces productions non-seulement suffisent aux besoins du pays, mais sont encore (l'objet d'une exportation considé rable. » (A. MAGIN, Hist. de France abrégée.) QUESTIONS.Par quoi les coteaux de la Marne sont-ils célèbres? rapport y a-t-il entre le mot åpre et celui d'aspérité? D'où vient l'accent circonflexe de âpre? En quci l'aspérité du caractère ressemblet-elle à l'âpreté d'une montagne? - Comment entendez-vous : « se disputaient vos regards? »

MOTS A EXPLIQUER. saltes.

Beauce.

Mélancoliques.

Quel

Vignobles. Ba

Le loup.

Le loup est l'un des animaux dont l'appétit pour la chair est le plus véhément; et quoique avec ce goût il ait reçu de la nature les moyens de le satisfaire, qu'elle lui ait donné pour armes, la ruse (1), l'agilité, la force, tout ce qui est

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(1) Le loup, quoique très-hardi au besoin, ne néglige aucune précaution pour se garantir de la guerre acharnée qui lui est faite. « J'ai rencontré un jour, dit un auteur moderne, dans le rude hiver de 1829 à 1830, six grands loups qui traversaient la Loire à pied sac, les uns derrière les autres et emboîtant si exactement le pas, que vous auriez juré, à examiner leur trace sur la neige, qu'il n'avait passé qu'un seul loup. Malheureusement pour eux, les chasseurs exprimentés ne se lai sent pas tromper par cette ruse.- La louve, dit le même auteur, apprend à ses ptits, dès l'âge le plus tendre, à respecter les oies et les agneaux du voisinage, in de ne pas trahir, par cette rapine imprudente, le secret de leur domicile. Elle-mne va leur chercher au loin, à deux ou trois lieues quelquefois, la nourriture de che que jour.» (Toussenel, Esprit des bêtes.)— On a remarqué souvent que les louvarts, aand ils sont poursuivis, se relayent les uns les autres pour lasser les chiens leur donner le change. Dès que l'un, après avoir longtemps couru, se sent épuisé, un autre le remplace et attire à lui les chiens, Chacun arrive ainsi à son tour pour subir la corvée redoutable, et souvent aussi leur mère, éperdue, coupe of recoupe

кице 23 ризал 1.

missaire étant un jour en fonction, rencontra un bourgeois qui venait de la boucherie, e s'en retournait chez lui. Il lui demanda ce qu'il portait. « C'est, répondit le bourgeois en colère, de la viande que je viens d'acheter chez un tel, boucher.» Le commissaire, frappé de la réponse et du ton du bourgeois, voulut savoir le sujet de son mécontente<< Sans ment; il s'informa si la viande était trop chère. doute, repartit le bourgeois: vous avez beau fixer le prix, les bouchers s'en moquent; ils exigent le triple de la taxe; encore ne donnent-ils pas le poids. Il manque à ce morceau au moins deux ou trois onces. Mène-moi, dit le commissaire, à l'endroit où tu l'as prise. »

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Le commissaire y étant arrivé, ordonna au boucher de peser le morceau, et il s'y trouva effectivement quatre à cinq onces de moins. Le commissaire alors adressa ces paroles au bourgeois: « Quelle justice demandes-tu de cet homme? que veux-tu exiger de lui? Je demande, dit le bourgeois, autant d'onces de sa chair qu'il m'en a retranché du morceau qu'il m'a vendu. Tu les auras, repartit le commissaire, et tu les couperas toi-même; mais si tu en coupes plus ou moins, tu seras puni. » Le bourgois, étonné de la sagesse de ce jugement, disparut comme un éclair.

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(Morale en action.)

QUESTIONS. Qu'y a-t-il de judicieux dans la sentence du commissaire?, - Y a-t-il chez nous des magistrats qui rendent la justice au peuple, dans un grand nombre d'affaires, d'un manière aussi simple et aussi expéditive que celle qui est mentionnée ici? — Quels sont les temps du verbe savoir? Quels sont les mots de la même famille?

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La première dynastie de nos souverains dura 304 ans, à partir de Mérovée, qui lui donna son nom. La royauté,

HANRIOT. CHOIX DE LECT

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pendant tout ce temps, fut élective et héréditaire à la fois : la nation choisissait son chef, mais elle devait le choisir dans la famille de Mérovée, dont les membres se distinguaient par leur longue chevelure. Couper les cheveux à un prince du sang royal, c'était le dégrader. Les nobles et les hommes libres ou Francs, étaient seuls considérés comme formant la nation; la masse des habitants, confondus sous le nom de serfs, étaient regardés comme meubles appartenant à la terre, assimilés en quelque sorte aux bestiaux, et n'avaient aucun droit.

La principale occupation des Francs était la guerre: c'était par la conquête qu'ils augmentaient leurs domaines, par le pillage qu'ils s'enrichissaient. Du reste, ils n'avaient point de troupes réglées: parmi eux tout homme libre était soldat; le butín était l'unique solde, et après la victoire chacun rentrait dans ses foyers. Leur arme la plus redoutable était la francisque ou hache à deux tranchants, portée sur un manche court, avec laquelle les soldats frappaient l'ennemi de près, ou qu'ils lançaient avec assez de violence pour briser les plus fortes armures.

Les premiers Francs parlaient la langue des pays germaniques, d'où ils étaient originaires. Lorqu'ils entrèrent en Gaule, on y parlait le latin, mais un latin déjà bien altéré par le mélange d'un grand nombre de mots gaulois. Les vainqueurs prirent peu à peu la langue des vaincus; mais ils achevèrent de la défigurer au point que, sous la fin de la première race, on distingua la langue latine de la vulgaire, laquelle prit alors le nom de langue romane. C'est de cette dernière que s'est formée, avec le temps, notre langue française, dont le fond, comme on voit, n'est qu'un mélange de latin, de gaulois et de germain.

Le plus ancien code de la jurisprudence française est ceui des lois saliques, ainsi nommé des Saliens, et qui paraît avoir été rédigé surtout par Clovis et par Dagobert. « Un caractère commun à la loi salique et à toutes les lois bar

bares, dit l'excellent historien que nous avons déjà cité, c'était la faculté de racheter toute espèce de crime ou de délit en payant à l'offensé ou à sa famille, à titre de réparation, une certaine somme dont le taux variait suivant la gravité du délit. Une choquante disproportion existait d'ailleurs dans le tarif fixé par la loi pour les vainqueurs et pour les vaincus; on payait 200 sols d'or pour le meurtre d'un Franc, 100 pour un propriétaire romain, 600 pour un Franc convive du roi (1), 300 pour un Romain convive du roi. La loi entrait même dans des détails minutieux; elle fixait une somme pour chaque blessure, tant pour un œil arraché, tant pour une oreille ou un nez coupé, tant pour une dent cassée.

« Dans ces temps de grossière ignorance, où les lois de la procédure criminelle étaient inconnues, où l'on n'avait aucun moyen régulier de constater la vérité, on avait souvent recours, pour découvrir le coupable, aux épreuves par l'eau, par le fer, par le feu, etc. Il fallait que l'accusé prît une boule placée au fond d'un vase rempli d'eau bouillante, ou qu'il portât dans sa main un fer rougi au feu. Il était absous si sa main ne conservait aucune trace de brûlure; condamné, si le contraire arrivait. Quelquefois, on le plongeait dans une rivière ou dans un grand bassin d'eau froide, pieds et poings liés, et s'il surnageait, il était jugé coupable; on disait que l'élément le rejetait de son sein. Le duel ou combat judiciaire était aussi un des moyens fréquemment employés; les femmes se choisissaient un champion. Ces usages absurdes subsistèrent jusqu'au temps de saint Louis, qui réforma l'administration de la justice: le dnel judiciaire ne fut même aboli que sous Philippe le Bel. »

QUESTIONS. Comment s'appelle la première race des rois de France ?. Qu'entendez-vous par: assimiler aux bestiaux? » Qu'est-ce que les pays germaniques? - Dans la phrase: « les vainqueurs prirent, etc...,»

(1) On appelait convive du roi tout homme noble ayant un rang suffisant pour Are admis à la table du roi.

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