Tout exemplaire non revêtu de la griffe de l'Eiteur, sera réputé contrefait.

Charles Delagrave et C = 4

Paris.- Typ. Rouge frères, Dunon et Fresné, rue du Four-Saint-Germain, 43,

AVERTISSEMENT

Le recueil, divisé par mois, comprend autant de lectures. qu'il y a de jours de classe dans l'année, et chaque lecture, en général, est suivie d'un certain nombre de questions yant pour objet l'explication des idées, le sens des mots et l'orthographe. Les morceaux marqués d'un astérisque (*) Sont ceux qu'il convient de faire apprendre de mémoire: il y en a toujours au moins un par semaine

La marche qu'il me paraîtrait le plus avantageux de suire pour l'emploi de ce recueil est celle-ci. Le maître commence par faire lire, autant de fois qu'il le juge nécessaire, le morceau désigné par lui; il s'attache à diriger la prononciation, à obtenir une intonation convenable et surtout naturelle; ensuite il fait rendre compte, sommairement d'abord, puis en détail, de ce qui vient d'être lu; enfin, il adresse les questions qui peuvent lui venir à l'esprit ou qu'il a préparées sur les diverses parties du morceau. Après tout cela, une dernière lecture a lieu et termine l'exercice. Pour la classe suivante, les élèves ont à répondre, soit par écrit, soit de vive voix, aux questions imprimées à la suite du morceau, et à chercher le sens des mots à expliquer. Le maître les interroge tour à tour, et supplée, lorsqu'il y a lieu, à leur insuffisance. Ce n'est qu'après cet exercice complémentaire, et après avoir encore une fois relu le morceau, que l'on passe à la lecture suivante.

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Cette marche semble lente: elle est la plus sûre pourtant. et la seule qui, au jugement de nos bons instituteurs, conduise à des résultats certains. MM. les Inspecteurs primaires et nous-même, combien de fois n'avons-nous pas à gémi de voir de malheureux enfants anonner et nasiller, à qui mieux mieux, sur des volumes entiers; lire souvent jusqu'à douze ou quinze pages de suite dans la même séance, sans y rien comprendre, sans qu'on leur demandat ou qu'on leur donnât la moindre explication! Nous ne saurions trop répéter qu'une seule page bien lue vaut mieux que dix pages parcourues.

Je ne ferai que peu d'observations sur le contenu de ce livre. Bien qu'il y règne une apparente confusion, j'ai tâché de m'y assujettir constamment à un plan méthodique et coordonné avec soin. J'espère que les maîtres attentifs n'auront pas de peine à le reconnaître. Il sera sensible pour eux que chaque mois, en se rattachant aux autres, forme néanmoins un tout complet, et qu'en m'efforçant de diversifier le genre et la forme des lectures, je n'ai pas perdu de vue l'unité morale et intellectuelle qui doit toujours présider à des ouvrages d'éducation.

NOTE DE L'ÉDITEUR.

Un Livre du Maitre (contenant la réponse aur Questions et le vocabulaire des mots à expliquer), est en vente chez les

mêmes éditeurs.

POUR L'ANNÉE

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MOIS DE JANVIER

Sous les premiers rois de France, l'année s'ouvrait en mars, qui est le mois où l'année semble commencer avec le printemps. Cet usage était emprunté de l'antiquité. Dans le xie siècle, le commencement de l'année fut reporté à Noël. Le jour solennel de la naissance du Christ pouvait, à juste titre, obtenir ce privilége: le monde naissait à une nouvelle période, le jour de la venue de son Sauveur. Dans la suite, il n'y eut point de règle, d'uniformité. Chaque province avait sa coutume: chez les unes l'année commença au 25 mars, chez d'autres au 25 décembre. Le plus grand nombre suivait la coutume de Paris, qui ouvrait l'année le samedi saint, après la bénédiction du cierge pascal. C'était, comme on le voit, à une des grandes cérémonies de la religion que se rattachait toujours le début de l'année, afin d'appeler sur l'avenir les bénédictions du ciel. Ce fut Charles IX qui ordonna, par un édit de 4564, que l'année civile commencerait désormais au 1er janvier.

Ce mois, dont le nom dérive de Janus, le plus ancien ro' d'Italie dont la mémoire se soit conservée, est celui pen. dant lequel nous commençons à voir grandir les jours; et bien que nous soyons encore loin du printemps, nous nous réjouissons de sortir peu à peu des ténèbres qui attristaient la nature.

Chez tous les peuples à peu près, il existe la coutume de célébrer le renouvellement de l'année par des fêtes de famille, des visites, des cadeaux. Les visites du nouvel an sont

autant en usage en Chine qu'en Europe. Si c'est un homme riche que l'on va visiter, voici quelle est la forme de sa réception: Il se tient habituellement dans une grande salle fraîchement décorée, entouré de ses gens vêtus d'habillements neufs. La porte s'ouvre à deux battants pour faire entrer le visiteur, et le maître de la maison est assis sur un sofa dans un angle de la pièce; mais il se lève et s'avance vers l'arrivant, tandis que les tams-tams retentissent sous les coups de baguettes garnies de drap. Alors les deux Chi nois se font forces révérences et compliments qui, si le visiteur est d'un haut rang, peuvent durer dix minutes. Une table recouverte en marbre est ensuite placée devant le siége de chacun des deux amis, qui boivent le thé à la santé l'un de l'autre; on se livre à de nouvelles politesses, et l'on se quitte enfin en se criant à tue-tête les compliments les plus hyperboliques.

QUESTIONS.

Qu'est-ce que le xr siècle?

Quelles sont les divisions de l'année! Voyez-vous les raisons qui ont fait choisir le 1" janvier pour le premier jour de l'année!-- Comment s'appellent les cadeaux du jour de l'an?

La vie des patriarches était fort laborieuse : toujours à la campagne, logės sous des tentes, changeant de demeure suivant la commodité des pâturages, ils étaient souvent occupés à camper et à décamper, et souvent en marche; ca ils ne pouvaient faire que de petites journées avec un si grand attirail. Ce n'est pas qu'ils n'eussent pu bâtir aussi bien que les autres habitants du même pays; mais ils préféraient cette manière de vie. Elle est sans doute la plus ancienne, puisqu'il est plus aisé de dresser des tentes que