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de trouver dans le ruisseau voisin toute l'eau qui est néces-. saire à son ménage, il n'en est pas de même des grandes cités; et le soin de les approvisionner d'eau, ainsi que de faciliter l'écoulement des eaux ménagères ou pluviales, a toujours été regardé comme l'une des charges les plus importantes et les plus lourdes de l'administration publique. Pour cela il faut, au moyen d'aqueducs, amener l'eau de sources quelquefois très-éloignées; il faut la mettre à la portée des habitants par les réservoirs et les fontaines qui la distribuent dans les différents quartiers; il faut ensuite, après qu'elle a servi, lui donner issue dans des canaux souterrains ou égouts, qui vont la déverser au dehors, et en débarrassent la ville.

Les aqueducs et les égouts furent un des plus beaux ouvrages de la puissance romaine. On montre encore à Rome le fameux égout des Tarquins, vaste canal de 4 mètres et demi de large et de plus de 10 mètres de hauteur, dont la triple voûte, construite en grosses pierres sans ciment, supporte sans faiblir, depuis 2377 ans, le poids des rues et de la ville de Rome. C'est par là que s'écoulaient dans le Tibre les eaux de cette immense cité, qui compta jadis un million d'habitants, et qui en compte encore à présent plus de cent cinquante mille.

Pour les aqueducs, il y en avait un grand nombre, tous magnifiques et dont on admire aujourd'hui les restes. Rome est entourée, au nord, et à l'est, d'un demi-cercle de montagnes, abondantes en sources, et dont la distance varie de de 4 à 9 lieues; on amena ces sources à la ville par des conduits en maçonnerie, auxquels on fit franchir les vallées et les collines, soit en perçant le roc vif, soit en élevant de longues rangées d'arcades, dont l'ancien aqueduc romain de Nîmes, appelé communément le pont du Gard (1), peut donner une idée. Pris ensemble, les aqueducs par lesquels

(1) L'aqueduc de Nimes, construit par les Romains, peu d'années avant notre ère, amenait à Nîmes, par un circuit de sept lieues, des sources voisines d'Uzès;

Rome était fournie d'eau, mesuraient plus de 100 lieues de longueur; et, une fois arrivées dans la ville, les eaux y étaient reçues dans 1,352 bassins ou réservoirs, d'où elles allaient alimenter une quantité innombrable de châteaux d'eau et de fontaines, ornées pour la plupart de statues, de colonnes, de marbres précieux. Telle était la magnificence de l'ancienne métropole du monde.

A Paris aussi, bien que nous soyons encore loin d'égaler les Romains, on peut admirer les travaux qui regardent le service des eaux. De vastes galeries souterraines, correspondantes aux principales rues, dont elles portent les noms, reçoivent toutes les eaux qui ont servi à l'incessante consommation de cette grande ville, et vont les verser, au-dessous de Paris, dans la Seine, qui se trouve ainsi préservée, à Paris même, de leur mélange impur. Ces galeries ou égouts voûtés, que bordent des trottoirs et où circulent des wagons souterrains à l'usage des égoutiers, forment sous Paris un réseau dont le développement n'est pas de moins de 83 lieues.

Ce prodigieux ouvrage est cependant insuffisant, vu l'étendue de la capitale et la multiplicité de ses rues.

et la célèbre construction appelée pont du Gard, qui se compose de trois rangs superposés d'arcades atteignant une hauteur totale de 49 mètres sur 172 de longueur, était destinée à faire franchir à cet aqueduc le ravin encaissé où coule le Gardon. Le pont du Gard est situé à trois lieues au N. de Nîmes. Les autres aqueducs à mentionner sont: l'aqueduc de Montpellier, qui aboutit au château d'eau de la place du Peyrou, et qui fut construit vers la fin du règne de Louis XIV; l'aqueduc de Lyon, construit par les Romains, et amenant les eaux du mont Pila, à travers une distance de seize lieues; l'aqueduc de Metz, construit aussi par les Romains, et qui traversait la Moselle sur un pont monumental dont le village de Jouy-aux-Arches a pris son nom; l'aqueduc d'Arcueil, construit par Marie de Médicis pour remplacer l'ancien ouvrage romain presque entièrement détruit aujourd'hui, etc.

L'histoire parle aussi de la magnificence des acqueducs de Memphis, de Babylone, de Jérusalem, de Samos, et de plusieurs cités grecques. L'art de nos ingénieurs modernes peut opposer à ces chefs-d'œuvre les hardis ouvrages appelés viaducs, sur lesquels nos chemins de fer s'élancent par-dessus les vallées et les fleuves, les tunnels gigantesques sous lesquels ils traversent les montagnes; et, parmi les travaux de conduite d'eau, nous pouvons citer l'aqueduc de Roquefavour, terminé en 1848, dont les arcades, superposées, atteignent 86 mètres de hauteur, et qui amène à Marseille les flots de la Durance. Les putts artésiens de Paris ne doivent pas ng ng plus être oubliés.

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Les eaux pures que les aqueducs amènent à Paris ne sont pas non plus, jusqu'ici, en proportion avec le nombre des habitants; et cependant le volume de ces eaux est de 87,000 mètres cubes par jour, ce qui donne 423 litres par tête. Mais, à Rome, c'étaient 4,488,000 mètres cubes d'eau qui arrivaient par jour; et la Rome moderne, avec les débris des anciens aqueducs, distribue encore à ses habitants plus de 1,000 litres par tête. Londres, sous ce rapport, rivalise aussi avec la Rome antique.

QUESTIONS.-Pourriez-vous citer des exemples de villes ou capitales etablies sur le bord des fleuves? Quel est le verbe de source? · Quel rapport y a-t-il entre source et surgir? – A quelle date placezvous la construction de l'égout des Tarquins? Comment a-t-on pu

maintenir la pureté de la Seine dans Paris?

MOTS A EXPLIQUER. — Ménage.

Aqueduc. Métropole.

Newton (1).

Un jour que, assis au pied d'un pommier, dans son petit domaine, Newton réfléchissait, suivant son habitude, aux lois par lesquelles Dieu régit l'univers, il advint qu'une pomme se détacha de l'arbre, et tomba devant lui. C'était un fait bien simple. Notre jeune savant (il avait alors vingttrois ans) y trouva cependant matière à examen. « Pourquoi cette pomme, se dit-il, tombe-t-elle ainsi? Pourquoi va-t-elle en bas et non en haut? Il y a donc quelque chose qui l'y force. Et d'où vient qu'il en est de même pour tous les objets et tous les corps qui, abandonnés à eux-mêmes, ne manquent jamais de se précipiter, plus ou moins vite, vers la terre? Puisqu'il en est ainsi, c'est sans doute que la terre les attire, ou, en a'autres termes, que notre globe est doué d'une force d'attraction qui agit sur tous les corps. Mais si notre globe a cette propriété, tous les autres globes

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célestes l'ont également, et il en résuite que cette puissance d'attirer à soi appartient à la matière en général. »

C'est ainsi, et en creusant cette idée si naturelle, que Newton parvint à expliquer l'ordre et l'harmonie du monde, le mouvement des planètes autour du soleil, leurs grosseurs relatives, la force du soleil et de la lune pour soulever l'Océan. En un mot, il découvrit le grand ressort de la nature, la gravitation universelle. et les savants qui vinrent après lui n'eurent plus qu'à marcher dans la voie qu'il avait tracée (1).

Toute la vie de Newton fut consacrée au développement de cette sublime découverte, dont il parvint à établir l'éyidence, malgré les préjugés obstinés de ses contemporains. Ce grand homme, qui avait en quelque sorte saisi le secret de la création, était tellement frappé de la puissance de Celui dont la main dirige toute cette immense machine, qu'il ne pouvait en entendre prononcer le nom sans se découvrir aussitôt avec respect.

Quand on lui demandait comment il avait trouvé de si grandes choses, il répondait: En y pensant toujours. Fils d'un petit fermier du comté de Lincoln, il avait dès son enfance, qu'il passa jusqu'à douze ans à l'école de son village, donné des preuves de cet esprit méditatif, cherchant à se rendre compte de tout ce qu'il voyait, regardant faire les ouvriers à leur travail, étudiant le mécanisme du moulin (2), de l'horloge, observant et lisant toujours. Plus tard, ses méditations l'absorbaient tellement qu'il en oubliait le boire et le manger, et il arriva parfois qu'il crut avoir dîné parce que l'heure était passée. Sa santé se soutint toujours bonne jusqu'à l'âge de quatre-vingt-cinq ans.

(1) Kopernic, Képler, Galilée, Fr. Bacon avaient entrevu le système de l'attraction universelle; mais Newton fut le premier qui l'entoura de preuves solides, et qui en discerna nettement les conséquences.

(2) Il avait même fait de ses mains, avec son couteau, un petit moulin à vent, dans l'intérieur duquel il avait placé une souris, qu'il appelait le meunier, parce que, disait-il, elle mangeait, tout aussi bien qu'un vrai meunier, la farine qu'on lui Confialt

QUESTIONS.

- En quelle année naquit Newton? - D'où vient que tous les corps, si on ne les soutient pas en l'air, tombent à terre, c'est-à-dire sont pesants? A quelle cause est due la pesanteur? - Quels sont les globes célestes que vous pourriez citer? Comment appelle-t-on un esprit qui ne sait pas creuser, approfondir les idées? - Quelle est la cause des marées? du flux et du reflux? Quel rapport y a-t-il entre l'univers et une machine?

MOTS A EXPLIQUER. Monde.

Gravitation. - Sérénité.

Diversité des heures et des jours sur le globe.

Quand nous nous levons, les habitants de Taïti se couchent; et quand nous avons midi, il n'est que sept heures du matin à New-York, tandis qu'il est déjà près de deux heures de l'après-midi à Constantinople, et sept heures et demie du soir à Pékin. Cela tient, on le comprend, à ce que la terre, qui tourne sur elle-même en vingt-quatre heures, présente successivement au soleil les différentes parties de sa surface (1).

La durée des jours et des nuits n'est pas non plus la même sur tous les points du globe. Les navigateurs qui, à travers mille fatigues, ont visité les régions circompolaires, y ont vu régner des jours et des nuits d'une longueur que nous avons peine à nous figurer. « Le 4 novembre, dit Barentz, le soleil, qui depuis quelques jours ne faisait plus que raser l'horizon, disparut complétement, et nous entrâmes dans une obscurité qu'atténuait seulement la clarté de la lune, qui brillait jour et nuit. Deux mois et demi se passèrent ainsi, pendant lesquels nous souffrimes cruellement du froid. Enfin, le 16 janvier, les matelots remarqué

(1) En faisant tourner une boule de jeu de quilles, ou autre, devant une lumière, on se rendra aisément compte de ce phénomène. La différence réelle des heures est celle-ci : Quand midi sonne à Paris, il est 11 h. 1/2 à Brest, 7 h. du matin à New York, 4 h. du matin à San-Francisco, minuit aux fles Aléoutiennes et à Taîti. Au contraire, à ce même moment, il est midi 22 m. à Strasbourg, 1 h. à Vienne, 1 h. 47 m. à Constantinople, 2 h. 21 m. à Moscou, 3 h. 19 m. à Ispahan, 6 h. à Calcatta, 7 h. 35 m. à Pékin, 10 h. du soir à Botany-Bay.

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