10. Gardez les shillings, disait Franklin; les guinées garderont elles-mêmes (4). 14. Ne méprisez point les petites choses: plusieurs pailles unies arrêtent un éléphant. (Proverbe indien). 12. Il y a loin de la coupe aux lèvres, et vin versé n'es pas avalé. 43. Vous pourrez cacher aux autres une action répréhen sible, mais jamais à vous-même. (ISOCRATE.) 4. La haine que nous avons pour nos ennemis nui moins à leur bonheur qu'au nôtre. 45. Voiler une faute sous un mensonge, c'est remplacer une tache par un trou. 46. Un sot mis avec luxe est un mauvais livre doré sur tranche. 17. Pour la plupart des hommes, l'espérance est une chaîne, et la reconnaissance un fil. 48. On salue plus volontiers une connaissance en voiture qu'un ami à pied. 19. Si Paris était plus petit, on pourrait le faire entrer dans une bouteille. 20. Pour bien connaître un homme, il faut avoir mangė un boisseau de sel avec lui. (1) Le shilling ou schelling vaut environ 1 fr. 20 c.; la guinée, autre monnaie aglaise, vaut 26 fr. 47 c. MOIS DE NOVEMBRE Ce mois, jadis le neuvième du calendrier romain, est l'un des quatre de l'année qui ne comptent que trente jours. La plus grande fête religieuse du mois est la Toussaint, qui est double de première classe avec octave. Cette fête remonte à l'an 608, où elle fut établie par le pape Boniface III, lorsque l'empereur Phocas lui permit de consacrer au culte chrétien, sous l'invocation de la sainte Vierge et de tous les saints, le Panthéon, ou temple de tous les dieux, à Rome. La Toussaint est une fête fixe. La Dédicace est une fête mobile, qui se célèbre le dimanche après l'octave de la Toussaint, parce que c'est le dimanche le plus rapproché du 9 novembre, anniversaire de la dédicace de Saint-Jean de Latran, église mère et maîtresse de toutes les autres. La fête des Trépassés, qui est double, fut instituée en 998, à l'approche de ce fameux an mil où l'on croyait que ìc monde allait se dissoudre : elle est fixée au 2 novembre. L'Avent, qui est le commencement de l'année ecclésiastique, commençait autrefois à la Saint-Martin, c'est-à-dire le 11 novembre; et les fidèles, dans l'attente de la venue du Sauveur, se préparaient par des jeûnes à la grande solennité de Noël : c'est ce qu'on appelait le carême de SaintMartin. Aujourd'hui, l'Avent comprend les quatre semaines qui précèdent Noël. Il commence au dimanche le plus proche de la Saint-André, c'est-à-dire au plus tard le 3 dé cembre, et au plus tôt, le 27 novembre. L'Église grecque a conservé l'ancien usage d'ouvrir l'Avent le 14 novembre. Novembre est un mois triste et brumeux. Cependant un dernier sourire de la nature se produit quelquefois, par le changement des vents, après les tempêtes de l'équinoxe. C'est ce qu'on appelle l'été de la Saint-Martin. A la même époque aussi a lieu l'une des deux grandes apparitions annuelles d'étoiles filantes, par suite, à ce que l'on pense, du passage de la terre dans l'anneau d'astéroïdes qu'elle traverse une autre fois au 40 août. Ces deux phénomènes, l'été de la Saint-Martin et la pluie d'étoiles filantes de la mi-novembre, ne sont peut-être pas sans corrélation entre eux (4). QUESTIONS. D'où vient le nom du mois de novembre? — Quels sont les trois autres mois de l'année qui comptent trente jours? - Comment divise-t-on les fêtes de l'année, quant au degré? Qu'est-ce que la fête de la Dédicace? - Quelles sont les époques des équinoxes? MOTS A EXPLIQUER. Fête. Panthéon. Saint-Jean de Latran. Judas Machabée (166 ans av. J. C.). L'époque de l'histoire juive, qui s'étend depuis le rétablissement du temple par Zorobabel jusqu'à Judas Machabée, embrasse un espace de 370 ans (536-166), Pendant tout ce temps, la Judée continue à faire partie de l'une des provinces ou satrapies de l'empire perse d'abord; puis de celui d'Alexandre, quand ce prince eut détruit, en 334, la monarchie persane; et enfin elle est comprise dans les royaumes grecs d'Égypte ou de Syrie, formés du démembrement de l'empire d'Alexandre. (1) Peu de proverbes agricoles sont relatifs au mois de novembre, qui est déja un temps de sommeil pour la végétation. Les froids commencent à se faire sentir: A la Toussaint, le foyer en train; les semailles sont terminées : La Toussaint venue, plus de charrue. Le passage des cygnes sauvages a lieu vers le ter; l'arrivée de l'engoulevent et de la fauvette d'hiver, vers le 5; le passage des canards et des oies sauvages vers le 7; la retraite des abeilles vers le 15. Les arbres perdent leurs der. nières feuilles; on ne voit plus de verdure que celle des mousses. C'est le règne des brouillards et de la gelée blanche (qui provient de la congélation de la rosée). Si le froid de novembre est fort et permanent, on doit s'attendre à un hiver rude. Les Juifs se trouvent en contact dès lors avec la civilisation grecque. Un grand nombre d'entre eux se fixent à Alexandrie et dans plusieurs autres villes grecques d'Égypte et du pays de Cyrène; d'autres se répandent dans l'AsieMineure, la Syrie, l'île de Chypre, celle de Crète, la Macédoine et la Grèce propre (1). Jérusalem n'avait plus d'indépendance politique; mais traitée avec douceur par les rois étrangers auxquels elle payait tribut, elle vivait assez heureuse et tranquille, malgré les querelles intérieures que suscitait l'ambition des compétiteurs à la dignité de souverain pontife. Les cruautés du roi de Syrie, Antiochus Epiphane, détruisirent cette paix et suscitèrent une glorieuse révolte, dont le saint vieillard Éléazar fut le premier martyr, et dont Judas Machabée fut le héros. Retiré dans les montagnes, avec ses quatre frères et une troupe choisie, ce vaillant guerrier se rendit invincible à tous les généraux envoyés contre lui, et les battit successivement. « La grandeur des armées n'est rien, disait-il aux « siers quand il les voyait intimidės, c'est Dieu qui donne « la victoire. » Bientôt les Syriens, refoulés de tous côtés, n'eurent plus en leur pouvoir que la citadelle de Jérusalem et quelques autres places fortes; l'idole de Jupiter, qui avait remplacé dans le temple l'autel du vrai Dieu, fut renversée; et une purification solennelle, dont les Juifs célèbrent encore aujourd'hui l'anniversaire, fut faite dans le lieu saint. De nouveaux combats amenèrent de nouveaux succès, et, après six ans d'une lutte héroïque contre les Syriens et contre les traîtres qui les appuyaient, Judas Machabée touchait au terme de ses efforts, quand un trépas (1) Comme il y en avait déjà beaucoup, dit Lhomond, qui étaient restés après l'édit de Cyrus dans la Médie et dans toute l'Asie, où ils s'étaient prodigieusement multipliés, les Juifs se trouvaient alors répandus dans tout l'Orient, ainsi que dans les divers pays où se parlait la langue grecque. M. l'abbé Glaire ajoute que l'on a signalé avec certitude des colonies juives jusque dans l'Inde et en Chine, où elles existaient dès le troisième siècle avant notre ère. funeste vint interrompre son œuvre et l'ensevelir, comme il est dit, dans son triomphe. Tous les Juifs fidèles en gémirent et partout, sur les montagnes et dans les vallées, s'éleva ce cri de deuil : « Comment est mort cet homme puissant qui sauvait le peuple d'Isaël? » QUESTIONS. A quelles puissances appartint successivement la Judée? Combien de temps dura la monarchie persane fondée par Cyrus? Quelle est la difféQu'appelle-t-on Asie-Mineure et Grèce propre? - rence entre tribut et impôt ? En quoi mérite d'être admiré Judas Machabée? La succession des jours et des nuits est la première chose qui dut frapper l'homme; aussi tira-t-il de là, en tous pays, la première des mesures du temps. Un jour fut l'intervalle qui sépare deux levers ou deux couchers de soleil, ou deux midi. On remarqua ensuite que la lune, pour parcourir ses phases successives, emploie un nombre de jours déterminé, après quoi elle redevient nouvelle : cet espace de temps, qui est de 29 jours et demi, fut appelé mois. Le même mol, dans plusieurs langues, signifie lune et mois; et notre mot mois lui-même vient d'un mot grec qui a cette double signi fication. Les hommes ne tardèrent pas non plus à reconnaître que les mois, en se succédant, amenaient à des intervalles toujours les mêmes, la maturité des fruits ou les froids rigou reux et la vicissitude régulière des saisons. Il leur parut que les saisons parcouraient leur cercle entier dans l'espace d'environ 42 mois lunaires, et ils firent de cet espace de temps une nouvelle mesure, qui fut l'année. Les Égyptiens représentaient l'année par la figure d'un serpent qui se mord la queue, de même que nous disons le cercle de l'an |