haut dans le ciel. Cela explique pourquoi il fait plus chaud. N'oublions pas que dans l'hémisphère austral, c'est-à-dire dans la partie de la terre qui regarde le pôle sud, l'ordre inverse a lieu, et que la Nouvelle-Zélande, par exemple, qui est à peu près l'antipode de Paris, au lieu d'avoir chaud en juillet, a justement aussi froid alors que nous en janvier. Car la terre, par rapport au soleil, est, pour nous servir d'une comparaison familière, comme une personne qui se chauffe au feu et qui, après s'être bien chauffée par devant, se tourne pour se chauffer aussi par derrière.

On a, de notre temps, fait bien des relevés pour établir quel est, en moyenne, chez nous, le jour le plus chaud de l'année. Suivant l'un de ces calculs, ce serait le 44 juillet, tandis que ce serait le 26, suivant d'autres. Mais il ne peut y avoir rien de bien fixe à cet égard, et cela dépend des circonstances atmosphériques.

Quant à la canicule, on la fait actuellement commencer le 24 juillet et finir le 26 août; les anciens la comptaient du 22 juillet au 23 août. Voici d'où vient cette dénomination de canicule et de jours caniculaires; il existe dans le ciel une très-belle étoile, Sirius, qui fait partie de la constellation du Grand Chien (1), et qui est la plus brillante des étoiles fixes. Autrefois, cette étoile se levait et se couchait en même temps que le soleil, à la fin de juillet et au commencement d'août; et les Égyptiens, qui avaient remarqué cette coïncidence (2), avaient attribué aux rayons réunis de Sirius et du soleil les chaleurs innses de cette époque de l'année. Comme la superstition se mêle à tout, on imputait même à l'influence de Sirius la plupart des effets pernicieux que produisent d'ordinaire les trop fortes chaleurs, tels que les fièvres, les épidémies chez les hommes, la rage chez les chiens, les orages,

(1) Chien se dit en latin canis, d'où s'est fait le mot canicule, pour désigner Sirius.

(2) La coincidence de Sirius et du Soleil, qui avait lieu à la fin de juillet, il y a 2,156 ans, lorsque les Egyptiens faisaient leurs observations, se produit actuellement à la fin de juin. Elle se produira en mai dans 2,000 ans, et ainsi de suite.

la grêle, etc.; et les Romains étaient si persuadés de la malignité de la canicule que, pour en conjurer les funestes influences, ils lui sacrifiaient tous les ans un chien roux.

Ces idées chimériques ne sont plus en vogue aujourd'hui; car on sait que les étoiles, si brillantes qu'elles soient, sont toutes trop éloignées de nous pour produire sur nos corps ou sur la température aucun effet sensible.

QUESTIONS. Voyez-vous du rapport entre le mot ovale et le mot œuf? -De quel genre est hémisphère ? Pourquoi le soleil est-il plus chaud à midi qu'à 8 heures du matin ? Qu'appelle-t-on, en termes d'arithmétique, une moyenne? - Que nous apprend cette lecture sur le mois de juillet ?

Au midi de Jérusalem, et à trois lieues environ de cette ville, on rencontre trois vastes piscines, creusées dans le roc vif et que l'on appelle vulgairement les étangs de Salomon. Au-dessous, se trouvent les célèbres jardins où ce roi, dont l'Orient a gardé l'impérissable souvenir, avait rassemblé toutes les splendeurs de la nature et de l'art. Ils oc cupent le fond d'un vallon charmant, qui avoisine le bourg de Bethleem. C'est dans ce lieu, le plus délicieux et le plus frais de la Palestine, que Salomon avait établi sa maison de plaisance.

Là, murmurent les ruisseaux sur des lits de gazon; là, toutes les fleurs donnent leurs parfums, tous les arbres leurs fruits, l'hyacinthe et l'anémone, la vigne et le figuier. Ces plantes formaient un jardin de délices, pour parler comme l'Écriture, où l'on avait réuni aux végétations vigoureuses du Nord les végétations opulentes du Midi. Une partie du jardin s'appelait le jardin des Noyers; une autre qartie était le parterre des Aromates : « Mon bien-aimé est descendu dans le parterre des Aromates pour y cueillir des

lis. » Les collines qui protégent le vallon s'appelaient, l'une, la colline de la Myrrhe, et l'autre, la montagne de l'Encens. Le cyprès et le grenadier à fleur éclatante avaient leur place à côté du safran d'Égypte, du cinnamome et de l'aloès; les ramiers fidèles et les tourterelles bleues s'abattaient par vols sur les plates-bandes de mandragores.

Salomon, dans ce jardin ravissant, avait élevé un pavillon superbe les colonnes étaient de cèdre incorruptible, le lambris de cyprès odorant. Des esclaves répandaient chaque jour sur le sol des fleurs nouvelles, et le roi venait s'y reposer sur des tapis de pourpre, chantant sur sa lyre d'or, enrichie de perles d'Ophir, de divins cantiques au Seigneur. Un voyageur moderne, M. Louis Énault, a visité récemment ces lieux, aujourd'hui étrangement métamorphosés, et voici ce qu'il en raconte :

<< Mon guide en Palestine était un Italien assez lettré, habitant Jérusalem depuis quelques années. Chemin faisant, comme nous causions du passé et du présent: Vous savez, me dit-il, que les Arabes soutiennent que le grand Salomon vit toujours; seulement je vous préviens qu'il n'habite plus ses jardins ils sont loués aujourd'hui à un Anglais. - En voyage, lui répondis-je, il faut s'attendre à tout. - Du reste, reprit-il, M. Goldsmith, de la maison Goldsmith et fils, applique à ce terrain fertile les procédés de culture en vogue dans le Yorkshire; vous serez émerveillé. Mais c'est ici.

« Un bouton de cuivre frotté au tripoli riait dans le mur blanc, et sur une petite plaque de porcelaine on lisait : Ring the bell, sonnez la cloche. La sonnette me parut manquer de couleur locale dans les jardins de Salomon. Mais ce n'était qu'un détail. Nous sonnâmes et nous entrâmes.

<< La première chose qui me frappa, ce furent des tuyaux (1) Chien Suite portant la marque de fabrique : Samuel and Sirius, 28 bis. M. Goldsmith faisait drainer le fond de (2) La coincidence de D. 2,156 ans, lorsque les Egyptielle faucheuse américaine coupait les ment à la fin de juin. Elle se produit

regains d'une prairie artificielle, là où les filles de Jérusalem cueillaient ces beaux lis des champs, plus éclatants dans leur blancheur que Salomon dans toute sa gloire. Une moissonneuse brevetée entassait les gerbes dans les sillons où glanaient leurs épis les sœurs de Ruth et les filles de Noémi.

« Je demandai à voir le pavillon de Salomon. On me conduisit à un cottage en briques, couvert de tuiles vertes et rouges, disposées en échiquier. Il y a une cheminée à la prussienne et des rideaux en mousseline suisse. A l'esclave noir qui dressait les tentes de Cédar a succédé un valet de chambre, nommé John, qui a les favoris rouges: il cire les souliers de son maître, frotte le parquet tous les matins, et met de l'encaustique le dimanche. Cinq jeunes miss, filles de M. Goldsmith, brodent au crochet sous un poirier de bon-chrétien. M. Goldsmith, depuis la guerre d'Orient, a obtenu la pratique du pacha de Jerusalem: il le fournit de légumes, et il a fait, l'an passé, sept récoltes de pommes de

terre. »

QUESTIONS. Quelle est la différence entre vallon et vallée? - Citer d'autres mots où la désinence on indique un diminutif (jupov oison, etc.). Que signifient, au figuré : Encenser quelqu'un, lu Que savez-vous de Salomon ?

casser l'encensoir sur le nez?

MOTS A EXPLIQUER. — Piscine. — Figuier. — Lis. — Myrrhe. — Pourpre

Les volcans.

En 4684, un boulanger, creusant un puits à Portici, petite ville dans le voisinage de Naples, fit une singulière découverte. Les ouvriers étaient déjà arrivés à une certaine profondeur, quand tout à coup la pioche, au lieu de trouver un terrain résistant, rencontra le vide, et on aperçut une vaste excavation dans laquelle on s'empressa de descendre. On s trouva alors au milieu d'un ancien et magnifique théâtre ro

main, à 19 rangs de gradins, enrichi de colonnes et de statues de marbre ou de bronze, pavé de marbres africains et pouvant contenir 8,000 spectateurs.

Bientôt, le gouvernement intervint: des fouilles furent pratiquées et mirent au jour, outre le théâtre, des temples, des maisons, des rues, des auberges, une place publique, des tombeaux, en un mot une ville entière..

L'étude des événements anciens et les inscriptions que l'on découvrit firent reconnaître que cette ville était Herculanum, cité romaine, jadis ensevelie sous la lave du Vésuve, dans la fameuse éruption du 23 août de l'an 79 après J. C. Deux autres villes, Pompéi et Stabies, situées, comme Herculanum, au pied du Vésuve, avaient péri dans le même désastre, étouffées par une pluie de cendres et de pierres. Par-dessus leurs restes enfouis, s'était formé, à la longue, un sol nouveau et fertile que sillonnait la charrue et où des bourgs modernes s'étaient établis, sans que les habitants de ces bourgs se doutassent de ce qu'ils foulaient sous leurs pieds (4).

A présent encore, le Vésuve menace toute la contrée qui l'environne et il peut arriver, d'un jour à l'autre, que la grande cité de Naples elle-même soit dévorée par les feux du terrible volcan dont les anciennes villes de ces rivages urent les victimes.

Nous n'avons point, en France, à concevoir de craintes de ce genre; car notre sol ne présente point de montagne ignivome; et si en Auvergne nous retrouvons la trace manifeste d'anciens volcans, tout porte à croire qu'ils ont brûlé avant

(1) Ce n'est que de nos jours, et depuis soixante ans environ, que, par des fouilles régulières et suîvies, on a fait reparaitre au jour une partie considérable de ces villes, cachées sous le sol depuis dix-huit siècles. Le voyageur qui les parcourt croit visitar une cité endormie et qui va se réveiller, tant est saisissant l'aspect de ces maisons où se retrouvent tous les objets et ustensiles à l'usage des habitants, de ces rues où se voit la trace des chars, de ces bains, de ces fontaines, de ces autels, que le temps n'a point endommagés. Là, on lit sur une porte l'enseigne d'un maltre d'école; ailleurs, l'affiche d'un spectacle; plus loin, un écriteau de location, et quelque part une caricature tracée au crayon sur un mur par un polisson du temps, etc