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que tu vois, presque tout ce qui nous entoure est formé de ces quatre corps : l'air est un mélange de 20 parties d'oxygène avec 80 parties d'azote, c'est-à-dire que 100 litres d'air représentent 20 litres d'oxygène et 80 litres d'azote; l'eau est formée d'hydrogène et d'oxygène, dans la proportion de 1 gramme d'hydrogène pour 8 grammes d'oxygène; le bois se compose de carbone, d'oxygène et d'hydrogène; et les mêmes éléments, combinés dans des proportions différentes, donnent l'alcool, le sucre, le vin, etc. L'huile et le suif, ainsi que le gaz d'éclairage, sont composés de carbone. et d'hydrogène; le diamant, le plus dur des corps connus, est du carbone pur. Ainsi la matière, sous ses mille formes, n'est au fond que le résultat des combinaisons et l'alliage d'un petit nombre de substances principales ou corps simples.

<< Mais ce n'est pas tout: les êtres vivants eux-mêmes et les végétaux empruntent à ces substances les éléments de leur organisation et de leur accroissement. C'est en puisant sans cesse, par ses racines et par ses feuilles, le carbone contenu dans la terre et dans l'air, que le chêne, sorti d'un simple gland, s'est développé et a couvert le sol de son ombrage. Il en est de même des autres arbres et de toutes les plantes, qui ne sont autre chose, en grande partie, que du carbone solidifié.

« Si les végétaux vivent de carbone, les animaux à leur tour vivent surtout d'oxygène. L'homme, en respirant, en consomme à peu près 800 litres par jour, pour alimenter son sang et ses organes. Aucun animal ne peut vivre sans oxygène, et c'est l'air qui le lui fournit, aussi l'air pénètret-il partout où l'animal a besoin de vivre, et jusqu'au fond des mers. L'eau, dans son état naturel, renferme toujours de l'air, et les poissons, pour le respirer ont un organe spécial que l'on appelle les branchies. Si l'on fait bouillir de l'eau, et qu'après l'avoir laissée refroidir on y mette un poisson, il meurt presque instantanément, parce que l'ébul

lition a chassé de l'eau l'air qui y était contenu : c'est ce qui est arrivé au tien. Mais si, avant d'y mettre le poisson, tu avais attendu quelque temps et que tu eusses remué l'eau pour y faire entrer l'air, alors ton poisson y aurait vécu parfaitement (1). »

QUESTIONS. — Pourquoi le petit poisson de l'enfant était-il mort? Qu'est-ce que l'air? - Quels sont les corps simples que vous connaisQuel est leur rôle dans la nature? (Exemples.)

sez?

MOTS A EXPLIQUER.

Oxygène. Hydrogène. Azote.-Carboné.

Le cardinal de Cheverus.

Né à Mayenne (2) en 1768, Lefebvre de Cheverus, après de brillantes études au collége Louis-le-Grand, fut ordonné prêtre en 1790, et bientôt nommé vicaire général au Mans. Les troubles de la révolution l'obligèrent, en 1793, à chercher un asile en Angleterre d'abord, où il vécut en donnant des leçons de mathématiques; puis aux États-Unis, où il arriva en 1796.

Il y resta vingt-sept ans, évangélisant avec un zèle apostolique les peuplades encore sauvages de cette partie du monde, édifiant tous les Américains par ses douces vertus, så tolérance et sa charité. Devenu cher à la population de Boston où il s'était établi, il fut appelé en 1804 à l'évêché de cette ville; et l'on vit alors les protestants eux-mêmes concourir avec empressement à l'érection d'une nouvelle église catholique, que Mgr de Cheverus voulait y fonder.

(1) Les mouvements que les marées et les vents impriment à la mer ont pour résultat d'aérer incessamment cette grande masse liquide, et de la rendre ainsi propre à la respiration des poissons qui y vivent. On voit par là que les tempêtes mêmes et le tumulte des vagues qui se brisent en écumant contre les rochers, ont leur rôle dans la distribution des moyens par lesquels la Providence soutient son œuvre. Il convient d'ajouter que la végétation marine et fluviale concourt également à fournir de l'oxygène, c'est-à-dire de l'air respirable, aux races animales dont les eaux sont remplies. Terminons en disant que ces mêmes eaux, par leur transparence, permettent à la lumière (sans laquelle il n'y a point de vie) d'y pénétrer. (2) La ville de Mayenne lui a élevé une statue.

Vivant lui-même dans la plus grande simplicité, et se conformant en cela aux mœurs qui régnaient alors dans la jeune république américaine, le prélat habitait une chambre qu'il appelait << son palais épiscopal, » et sortait seul, à pied, pour porter, souvent à plusieurs milles de distance, des consolations et des secours de tout genre aux affligés.

Ce ne fut pas sans une vive émotion et sans verser des larmes, qu'il se sépara, en 1823, de son cher troupeau de Boston pour venir occuper le siége de Montauban où l'appelait la confiance du roi.

Il faillit périr dans le voyage qui le ramenait en France; mais la tempête qu'il essuya, et qui jeta sur les récifs de la Côte-de-Fer du Calvados le navire qu'il montait, ne fut pour lui qu'une nouvelle occasion de montrer son calme et son courage; il rassura tout l'équipage, et grâce à ses prières, grâce au secours dévoué des intrépides habitants d'Auderville, tout le monde put enfin aborder le rivage.

Montauban le reçut comme un père; et là, aussi, protestants et catholiques s'unissaient dans une même affection pour le prélat vénéré qui se donnait tout à tous. Lors des inondations de 1825, son palais devint le refuge de quantité de familles, auxquelles il prodigua les trésors de sa charité. Aussi, quelle ne fut pas la douleur de ce diocèse quand une ordonnance royale du 30 juillet 1826 transféra Mgr de Cheverus à l'archevêché de Bordeaux! Mais il fallait suivre les voies de la Providence, et les vertus du savant évêque le condamnaient à la grandeur

C'est en vain pourtant que l'on accumule sur sa personne tous les titres les plus éminents, qu'il devient comte, comimandeur du Saint-Esprit, pair de France: sa modestie n'en est point ébranlée. Ce qu'il aime avant tout, ce sont les pauvres à secourir, les familles à réconcilier, les dissidents à ramener par la douce influence de la persuasion et de la bontě. Un jour qu'il venait de glisser 5 francs dans la main d'une mendiante infirme et vieille : « Mais, Monsei

gneur, lui dit son aumônier qui marchait derrière lui, cette femme est juive. - Juive! reprit l'archevêque; alors donnez-lui toute ma bourse : cette femme est peu secourue, sans doute; elle n'a que plus besoin de l'être. Puis, s'adressant à la pauvre juive : « Ma bonne femme, lui dit-il, je vous remercie de la confiance que vous avez eue en moi. » Pendant le choléra de 1832, Mgr de Cheverus fut sublime de dévoûment, et, non content de se multiplier auprès des pestiférés, il sut encore, par son autorité morale, préserver la ville de Bordeaux des troubles où l'égarement du désespoir jeta le peuple dans plusieurs autres cités.

Il fut, en 1836, promu au cardinalat, dignité à laquelle il aurait voulu se soustraire, quoique personne n'en fût plus digne que lui. Plein de pressentiments sur sa fin prochaine, il disait avec une mélancolique douceur à ceux qui l'en complimentaient : « Qu'importe d'être enveloppé dans un linceul de pourpre ou dans un drap blanc? » Sa belle vie s'éteignit le 18 juillet 1836.

QUESTIONS.

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Quels sont les traits saillants de la vie et du caractère de Mgr de Cheverus? Qu'entendez-vous par la phrase qui termine le sixième alinéa?

A quoi fait allusion le mot linceul de pourpre?

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Certain potier blâmait l'ouvrage

D'un potier son voisin, et disait que ses pots
Mal tournés ne seraient achetés que des sots,
Qu'il n'en était encor qu'à son apprentissage;
Les uns étaient trop grands, les autres trop petits.
Celui-ci repartit : « Halte-là, mon confrère!

Mes pots n'ont qu'un défaut, mais qui doit vous déplaire,
C'est
que de votre moule ils ne sont point sortis. >>

RICHER

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QUESTIONS. Quelle est la morale de cette fable? Que savez-vous de l'industrie du potier?

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Les Tartares.

On désigne sous le nom générique de Tartares et de Cosaques la plupart des peuplades demi-sauvages dont les hördes nombreuses occupent les bords septentrionaux de la mer Noire et les vastes plaines que parcourent les grands fleuves du Dnieper, du Don et du Volga. Ils relèvent aujourd'hui de l'empire russe; leurs mœurs nous offrent l'image de ce que pouvait être l'humanité dans l'état primitif qu a précédé la civilisation (1).

Peu d'entre eux sont laboureurs et attachés au sol: les autres campent sous des tentes qu'ils transportent de lieu en lieu, suivant les saisons et les pâturages, et n'ont ni villes, ni villages. Dans les courses qu'ils font, quand ils approchent d'une ville, ils disent qu'ils en sentent l'air de plus de deux lieues, celui qu'ils respirent en pleine campagne étant infiniment plus pur que celui des villes.

Ils se nourrissent de chair de cheval et de lait de jument. Au besoin, ils se réduisent aisément à une très-petite quantité de nourriture et passent même cinq et jusqu'à six jours sans manger. Mais après avoir souffert, sans murmurer, cette abstinence, ils se livrent, quand ils en trouvent l'occasion, à toute la voracité de leur appétit. Outre le lait de jument, qui leur sert à étancher leur soif, ils ont, pour les jours de fête, une boisson faite de millet fermenté, qui a la

(1) Les hommes ont commencé, en général, par vivre de la chasse et de la pêche: c'est la première forme des sociétés humaines. Le deuxième degré est celui des peuples pasteurs qui, ayant éprouvé ce que la première manière de vivre a de pénible et d'incertain, ont acquis assez d'industrie pour rassembler des animaux, les élever, les multiplier. Un nouveau progrès amena les hommes au troisième degré, qui est celui des peuples agriculteurs. L'agriculture fut partout la mère de la prospérité et de la civilisation. Le quatrième degré est celui des sociétés où la prédo. minance de l'industrie sur l'agriculture annonce déjà la décadence.

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