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LA TEMPÈTE (16)

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La scène se passe à bord d'un navire, puis dans une île déserte.

SCÈNE 1.

[Sur un navire en mer. Une tempête avec éclairs et tonnerre.]

Entrent un CAPITAINE DE NAVIRE et un BOSSEMAN.

LE CAPITAINE.

Bosseman!

LE BOSSEMAN.

Voici, capitaine. Quels ordres?

LE CAPITAINE.

Eh bien! parlez aux matelots; mettez-vous-y lestement, ou nous courons sur terre: alerte! alerte!

Il sort.

Entrent des MATELOTS.

LE BOSSEMAN.

Allons! mes petits cœurs! Courage! courage! mes petits cœurs! Lestement! lestement! Amenez la voile de hunier! Attention au sifflet du maître! Maintenant, vent, souffle jusqu'à crever, si tu as prise sur nous!

Entrent ALONSO, SÉBASTIEN, ANTONIO, FERDINAND, GONZALVE et autres.

ALONSO.

Bon bosseman, prenez bien garde. Où est le capitaine? Comportez-vous en hommes !

LE BOSSEMAN.

Je vous en prie encore, restez en bas!

ALONSO.

Où est le capitaine, bosseman?

LE BOSSEMAN.

Ne l'entendez-vous pas? Vous gâtez notre travail! Restez dans vos cabines; vraiment, vous assistez la tempête.

GONZALVE.

Cà! mon bon, ayez de la patience.

LE BOSSEMAN.

Oui, quand la mer en aura!... Hors d'ici! Qu'importe à ces rugisseurs le nom d'un roi?..... A la cabine! silence! ne nous troublez pas.

GONZALVE.

Soit; pourtant rappelle-toi qui tu as à bord.

LE BOSSEMAN.

Il n'est personne que j'aime plus que moi-même. Vous ètes conseiller si vous pouvez commander le silence à ces éléments et rétablir la paix ici, nous ne toucherons plus à une seule corde; usez de votre autorité. Si vous ne pouvez rien, soyez reconnaissant d'avoir vécu si longtemps, et préparez-vous dans votre cabine à la mauvaise chance, si elle arrive.

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Ce garçon-là me rassure beaucoup à mon avis, il n'a pas les signes d'un noyé; il à la mine d'un pendu parfait. Tiens ferme, bonne Fortune, à sa pendaison! Que la corde qui lui est destinée soit pour nous le câble sau

veur, car celui que nous avons là ne sert pas à grand'chose. Si cet homme n'est pas né pour être pendu, notre cas est misérable.

Ils sortent.

Rentre le BOSSEMAN.

LE BOSSEMAN.

Descendez le mât de hune! lestement! plus bas! plus bas! Essayons de mettre à la cape avec la grande voile!

Cris dans l'intérieur.

Peste soit de ces hurleurs! Ils font plus de bruit que la tempête et que la manœuvre.

Rentrent SÉBASTIEN, ANTONIO et GONZALVE.

LE BOSSEMAN, continuant.

Encore! que faites-vous ici? Faut-il tout lâcher et nous noyer? Avez-vous l'intention de couler bas?

SÉBASTIEN.

Que la vérole vous étouffe! Aboyeur de blasphèmes ! Impitoyable chien !

LE BOSSEMAN.

Faites la besogne alors!

ANTONIO.

A la potence, mâtin! à la potence! fils de putain, insolent tapageur, nous avons moins peur d'être noyés que toi.

GONZALVE.

Je lui garantis qu'il ne sera pas noyé, quoique le navire ne soit pas plus fort qu'une coquille de noix et fasse eau autant qu'une fille en rut.

LE BOSSEMAN.

Virons de bord! présentez les deux basses voiles! au large! au large !

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