صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

ALONSO, à Stephano et à Trinculo.

- Détalez, et remettez vos hardes où vous les avez trouvées.

[blocks in formation]
[ocr errors]

Sortent Stephano, Trinculo et Caliban. PROSPERO, à Alonso.

Seigneur, j'invite votre Altesse et sa suite à entrer dans ma pauvre grotte; vous y reposerez cette nuit seulement, dont j'emploierai une partie à des récits qui, je n'en doute pas, la feront passer vite. Je vous ferai l'histoire de ma vie et des divers événements qui sont arrivés depuis ma venue dans cette île. Dès le matin, — je vous conduirai à votre vaisseau, puis droit à Naples, - où j'espère voir célébrer les noces de nos bien-aimés. De là, je me retirerai à Milan, où – je donnerai à ma tombe une pensée sur trois.

[ocr errors]

ALONSO.

Il me tarde d'entendre l'histoire de votre vie. Elle doit surprendre merveilleusement l'oreille.

PROSPERO.

Je vous confierai tout.

Je vous promets des mers cal

le reste de votre flotte.

-

mes, des brises favorables, et une voile assez rapide pour dépasser de bien loin

A part.

Ariel! mon poussin! - charge-toi de cela! Puis, dans les éléments sois libre! Adieu!

[blocks in formation]

réduit à ma propre force, je n'ai plus que la mienne, — et

--

Vous

elle est bien peu de chose... A présent, c'est vrai, êtes maîtres de me confiner ici - ou de m'envoyer à Naples. Oh! - puisque j'ai repris mon duché- et pardonné au traître, ne me retenez pas-sous le charme dans cette île nue; mais délivrez-moi de mes liens à l'aide de vos mains complaisantes. Il faut que vos murmures favorables - emplissent mes voiles. Sinon, mon projet, fait pour vous plaire -est manqué... Je n'ai plus maintenant d'esprit pour dominer, d'art pour enchanter, et ma fin sera le désespoir, si je ne suis sauvé par la prière, qui, en perçant les cœurs, prend d'assaut — la pitié même, et relâche toutes les fautes. Pour que vos péchés vous soient pardonnés, puisse votre indulgence m'absoudre!

-

FIN DE LA TEMPÊTE.

NOTES

SUR

LE SONGE D'UNE NUIT D'ÉTÉ

ET SUR

LA TEMPETE.

(1) Le titre que Shakespeare a donné à sa pièce: Midsummer night's dream, n'est pas ici exactement traduit, par la raison qu'il ne peut pas l'être. Le mot Midsummer, en effet, quoi qu'en disent les dictionnaires, n'a pas d'équivalent véritable en français. Midsummer ne signifie pas la mi-été; ce n'est pas une époque vague de l'année. Midsummer est un jour de fête tout britannique qui est fixé dans le calendrier protestant au 24 juin, c'est-à-dire au commencement de l'été, et qui correspond à la Saint-Jean du calendrier catholique. Dans l'Angleterre shakespearienne, la nuit qui précédait Midsummer était la nuit fantastique par excellence. C'était pendant cette nuit, au moment précis de la naissance de saint Jean, que sortait de terre cette fameuse graine de fougère qui avait la propriété de rendre invisible. Les fées, commandées par leur reine, et les démons, conduits par Satan, se livraient de véritables combats pour avoir cette graine. Les magiciens les plus audacieux avaient coutume de veiller au milieu des

[ocr errors]

solitudes afin de prévenir les esprits et de saisir avant eux la précieuse semence. Mais ils étaient souvent obligés de soutenir une lutte terrible, et, s'ils n'employaient pas pour leur défense des charmes puissants, ils couraient risque de la vie. Heureux alors ceux qui en étaient quittes pour des coups! Grose, dans son Provincial Glossary, parle d'une personne qui, étant allée à la recherche de la graine, fut traînée à terre par les esprits, frappée à coups redoublés, et laissa son chapeau dans la bagarre. « A la fin, elle crut avoir pris une bonne quantité de graine, qu'elle avait soigneusement serrée dans une boîte, mais, quand elle revint chez elle, elle trouva la boîte vide. >> - C'est encore au milieu de cette nuit-là que tout être à jeun, assis sous le porche d'une église, pouvait voir les esprits de ceux qui devaient mourir dans la paroisse pendant l'année traverser le cimetière, précisément dans l'ordre où leurs corps devaient y être portés, puis marcher vers la porte de l'église et y frapper. L'auteur du Pandemonium raconte qu'une nuit, l'un de ceux qui veillaient sous le porche s'étant endormi, ses compagnons virent son esprit frapper à la porte de l'église, tandis que son corps restait étendu à côté d'eux. Si une jeune fille voulait, cette nuit-là, savoir qui elle épouserait, elle devait être à jeun, et faire les préparatifs d'un souper, dans la principale chambre de la maison. Pour cela, elle mettait sur la table une nappe blanche, du pain, du fromage et de l'ale, puis ouvrait la porte qui donnait sur la rue et revenait s'asseoir. A minuit, le spectre de son futur époux entrait, marchait vers la table, y remplissait un verre, buvait à la santé de sa fiancée, saluait et se retirait. ---Un autre moyen que les jeunes Anglaises employaient encore pour faire surgir l'apparition de leur mari à venir, consistait à déterrer un morceau de houille trouvé sous la racine du plantain, et à le placer cette nuit-là sous leur oreiller. Elles étaient sûres en s'endormant de voir en rêve celui qui leur était destiné. Cet usage existait encore à la fin du dix-septième siècle. « L'été >> dernier, écrivait le chroniqueur Aubrey en 1695, la veille de la >> Saint-Jean-Baptiste, je me promenais accidentellement dans un » pâturage derrière Montague-House. Il était midi. Je vis là envi>> ron vingt-deux ou vingt-trois femmes, la plupart bien vêtues, » toutes à genoux, comme si elles étaient occupées à sarcler. Je

« السابقةمتابعة »